i I
I ;i
'I
') Á:
204 VOYAGE
ties Balleny,quoiqu'il les ail représentées sur sa carte. »
Le capitaine Ross a reconnu la chaîne d’îles découverte
en 1839 par Ralleny. Du reste, je le répète,
il n’était pas possible d’élever de doute sur la
découverte de ce baleinier. Son journal a été publié.
Sa route a été tracée sur la carte polaire dressée
par VHydrophical office. Seulement il pouvait rester
quelque incertitude sur la longitude de ces îles; si des
documents pareils avaient pu être reconnus faux, il
ne serait plus possible de se fier à rien. Et si le commandant
américain avait pu arguer, au moment de la
rédaction de son rapport, que le capitaine Ralleny
aurait pu être induit en erreur par des apparences
trompeuses, que deviendraient les découvertes du
lieutenant Wilkes, qui n’a constaté que par la vue
l’existence des terres?
Quant à la question de priorité de découverte que
le capitaine Wilkes réclame en sa faveur, parce que,
dit-il, l’expédition américaine aurait précédé les
Français de quelques jours, elle a été jugée autrement
par la société de géographie, lorsqu’on 1840
elle a accordé son grand prix au capitaine Dumont-
d’Urville. Pour faire cesser toute incertitude à cet
égard, il nous suffira de citer une note publiée à ce
sujet par M. Daussy, ingénieur hydrograpge en chef,
membre du bureau des longitudes, géographe aussi
distingué que savant. La voici * :
* Annales maritimes et coloniales i8 4 3 , partit.' non officielle,,
n" d’avril, page 5 74.
« Aprèsavoiradmiré l’immense étenduedes travaux
de l’expédition commandée par le lieutenant Wilkes,
nous croyons devoir examiner impartialement la
question de priorité de la découverte du continent
austral. 11 a été beaucoup parlé, en effet, d’un procès
qui aurait été intenté au capitaine Wilkes. 11 était
accusé, disait-on , d’avoir falsifié ses journaux, afin
de porter la date de sa découverte avant celle de
Dumont-d’Urville. 11 était important de vérifier les
faits. Or, j’ai pu me procurer deux numéros du
27 août et du 3 septembre 1842 du journal, intitulé
JSeie-York Weekly Tribune, dans lequel se trouvent
d’une manière fort étendue les détails de ce procès.
Nous croyons devoir donner un extrait de ce qui est
relatif à l’époque de la découverte. Nous ne connaissons
pas, il est vrai, l’issue de ce procès, mais les déclarations
des officiers nous semblent suffire pour
l’objet que nous nous proposons.
« Le capitaine ou plutôt le lieutenant Wilkes, car
un des griefs qu’on lui reproche est daxoir piis le
titre de capitaine qui ne lui appartenait pas, a été
cité devant une cour martiale assemblée cà bord du
bâtiment des États-Unis North Carolina, pour répondre
à des accusations portées contre lui par le
docteur Guillou, chirurgien d’un des bâtiments de
l’expédition (le brick le Porpoise), et par le lieutenant
Pinkney, commandant le Flying-Fish.
« Les charges, au nombre de onze, se rapportaient
principalement à des abus de pouvoir vis-à-vis de
MM. Guillou et Pinkney. Nous ne nous y arrêterons pas.