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Mais bientôt, las de cette navigation terre-à-terre, qui ue convenait
pus à son caraetère aventureux el avide d’instruction , d
passa sur la corvette qui plus tard, hélas! devait lui
être si fatale.
11 fit à bord plusieurs campagnes dans les mers du Levant.
iMarescot avait exploré la Méditerranée dans tous les sens. Plein
de ses études classiques, il s’était fait uu bonlieur de parcourir ces
côtes célèbres, patrie de tant de grands bommes.
11 voulait désormais naviguer plus au large, ün armait la corvette
VOise; elle était destiné à porter à Pondicbéry M. le marquis
de Saint-Simon, gouverneur de nos possessions dans l’Inde.
L'Oise devait toucher à Ténériffe, à Rio-Janeiro, àBourbon ; Marescot
n’eût pas mieux/choisi ; il obtint son embarquement. Arrivé
à Pondicbéry, il fut rudement éprouvé par le climat; il fut
repris de cette terrible maladie, dont il avait déjà tant souffert en
Afrique. Le mal fit de si rapides progrès que l’on craignit pour
ses jours ; mais grâces aux soins éclairés et fraternels que bu prodigua
M. Revallon , le chirurgien-major de l’Oise, Marescot fut
bientôt sur pied , et put reprendre son service à bord de la corvette
avant son arrivée en France; à la fin de i835 , l Oise rentrait
au port. Marescot passa alors sur l’Egcrie, qui le ramena dans la
Méditerranée , et fit à bord de ce bâtiment plusieurs campagnes
sur les côtes d’Espagne et d’Afrique.
Cependant, sa santé était toujours délicate. Il prit un congé de
six mois.
11 était dans sa famille depuis quelque temps, lorsque le bruit
se répandit que M. Dumont-d’Urville devait prendre le commandement
d’une expédition destinée à explorer les parages du pôle
austral et de l’Océanie. Bientôt le bruit se confirma, et l'on sut
positivement le nom des bâtiments qui devaient la composer ; c’étaient
Y Astrolabe et la Zélée. M. d’Urville reçut de nombreuses
demandes. Tous les officiers voulaient accompagner l’illustre
navigateur, qui depuis nous a été enlevé par une affreuse catastrophe.
L’élat-major des corvettes était presque au complet ;
j ’avais eu l’honneur d’être agréé par M. d’Urville ; j’en parlai a
Alareseot, je le trouvai enthousiasmé du voyage que j’allais entreprendre
: une campagne comme celle-là avait été le rêve de
toute sa vie. En vain je bii objectai que sa santé, à peine rétablie,
ne résisterait pas aux privations, aux misères de toute espèce qui
accompagnent un voyage de découvei'te à li'avers les glaces t!u
pôle austral. Sa décision était fermement arrêtée. Marescot était
un excellent officier; M. d’Urville accueillit sa demande avec
empressement.
Nous reçûmes bientôt l’ordre de nous rendre à Toulon. Au milieu
des travaux toujours pénibles d un armement, la santé de
Alarescot s’était fortifiée.
Le 7 septembre 1887, nous étions sous voiles ; le soir, nous aper.
eevions à peine à l’horizon les côtes de France ; nous les suivîmes
des yeux, jusqu’à ce que la nuit vint nous les cacher. Nous partions
pour une campagne longue et périlleuse. De tous ces forts
jeunes gens pleins d’ardeur et d’existence. Dieu seul savait combien
reverraient le port, et chacun de nous envoyait à son pais
un dernier adieu.
Hélas ! je devais revenir seul, rapportant tout ce qui restait de
mon pauvre camarade, une mèche de cheveux.............
Il serait trop long d’énumérer ici tous les services que rendit
Marescot dans le cours de la campagne ; le lecteur en jugera en
lisant nos courses aventureuses.
Alarescot dessinait à ravir; la plupart des portraits qui figurent
dans l’album sont dus à son crayon.
Sa santé, qui avait résisté à notre dure navigation dans la mer
Glaciale, s’était affaiblie dans les climats équatoriaux. Nous avions
parcouru les deux tiers de notre longue course, mon pauvre camarade
changeait à vue d’oeil ; je le voyais dépérir sans se plaindre.
Au milieu de ses souffrances , il était resté le même; son caractère
si égal, si doux, n’avait pas changé.
Le climat des Moluques le tuait. Nous arrivâmes à Samai-ang.
Marescot était dans un état de santé déplorable. Un bâtiment (h;
commerce français allait partir pour France ; nous l’engagcâmc.s
tous vivement à en profiter; M. d Urville, qui lui portait leplirs
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