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Pour surcroît de contrariétés , la brise se maintenait faible et
variable dans des parages où, d’ordinaire, l’empire des vents du
S. 0 . est si bien établi. A midi, nous n’étions encore que par
3 1“ 2’ latitude sud, et 90° 54’ 4i ” longitude est......
Le 7 novembre, à quelques heures d’intervalle, nous eûmes la
douleur de perdre deux de nos bons matelots , les nommés
Delorme et Fabry. Cette cruelle maladie avait déjà l’ait huit vic times,
et nous n’osions espérer de ne pas en voir succomber d’autres.
Pour surcroît de contrariétés, la brise, ordinairement fraî-
ébe dans les latitudes où nous nous trouvions, se maintenait
très-faible et variable, et nous n’avancions que très-lentement
vers PIobart-Town, qui était alors le but de tous nos désirs......
Le plus pressant pour nous était, dès notre arrivée, de descendre
nos malades à terre et de les sortir de l’entrepont où ils languissaient
depuis si longtemps. Malgré les pertes que nous avions
(^irouvées, nous comptions encore sur la Zélée quatorze malades,
dont quelques-uns étaient dans un état tel qu’ils ne p o u vaient
espérer leur guérison que d’un changement d’air et d’un
régime autre que celui que pouvaient présenter les moyens du
bord. Aussi le commandant d’Urville s’empressa-t-il de prévenir
les autorités de la position dans laquelle se trouvaient nos équipages,
et de demander l’autorisation convenable; en même temps
il envoya les médecins pour s’entendre avec le chef du service
médical de la colonie, et prendre toutes les dispositions qu’ils ju -
ïc!)eraient convenables dans cette circonstance.
(M. Jacquinot.)
Note 10, page 94.
Le i 5 , les diarrhées dont plusieurs de nos hommes étaient atteints
, commencèrent à prendre un caractère de dyssenterie.
Nous espérâmes pendant quelque temps que le changement de
température qui était sensible à mesure que nous avancions vers
le s u d , empêcherait cette maladie de se développer. La brise
fraîche de l’E. S. E. et de l’E. nous fit franchir rapidement la
NOTES. 293
zone Irop'icale; le 25 nous coupâmes le tropique du Capricorne.
Le nombre des malades avait augmenté beaucoup, et déjà nous en
comptions douze de gravement atteints, dont deux officiers,
MM. Goupil et Lafarge. Nous avions appris, deux jours avant, en
communiquant avec XAstrolabe, qu’elle avait aussi des malades ,
et que dans leur nombre se trouvaient MM. Marescot et Gourdin,
enseignes de vaisseau.
Le 3 novembre, le nommé Louis Pilaum, domestique de l’état-
major, brave et digne serviteur , d’une rare fidélité , succomba le
premier à la dyssenterie, compliquée d’une maladie de vessie. Ce
malheureux, dont l’affaiblissement avait constamment fait des
progrès depuis qu’il était tombé malade, s’éteignit presque in sensiblement.
Nous comptions alors parmi les malades deux officiers,
deux maîtres, sept de nos plus vaillants matelots, et un
jeune mousse atteint de dyssenterie aiguë.
Le 6 novembre, la mort frappa une nouvelle victime dans la
personne du nommé Ba ja t, jeune matelot plein d’espérance, qui
mourut après avoir éprouvé des souffrances horribles. Il rem-
w plissait depuis deux ans les fonctions de patron de grand canot
avec beaucoup de zèle, de talent et d’activité, et s’était acquis
l’intérêt de tout le monde. L’infortuné n’avait que 26 ans, et ii
était le seul soutien de sa famille. Cette mort fit une vive impression,
car c’était un de ces hommes pleins de force et de vie dont on
<“ût cm pouvoir assurer l’existence.
Le 7 nous perdîmes le nommé Heliés , matelot de 2" classe, un
des hommes de XAriane qui répondirent avec dévouement a
la demande que nous fîmes à Valpai’aiso, pour remplacer volontairement
les hommes atteints du scorbut que nous étions obligés
d’y laisser.
Le vent continuait toujours à souffler de l’est et nous annonçait
la plus longue et la plus triste des traversées. Le lo , cependant,
il hala un peu le N. N. E. Le nommé Salusse, maître calfat de
L® classe, excellent sujel, qui élait seulement alité depuis quinze
jou rs , succomba après des souffrances horribles ; nous fîmes
en lui une pei’lo irréparalilc, et sa mort causa à bord une vive
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