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et la banquise nous empêcha constamment d’approcher
de la terre.
« Nous rencontrâmes sur la limite de la banquise
deux grandes masses de glaces couvertes de vase de
rocher et de pierre, dont nous pûmes prendre des
échantillons aussi nombreux que si nous les avions
détachés des rochers eux-mêmes. La terre couverte
de neige fut aperçue distinctement à plusieurs endroits,
et entre ses points les apparences élaient telles
qu’elles ne laissèrent que peu et même aucun doute
da?is mon esprit, qiiil d y eût là une ligne continue de
côtes qui méritât le nom que nous lui avons donné de
continent antarctique*.
« Lorsque nous atteignîmes le 97“ degré Est, nous
trouvâmes que la glace se dirigeait vers le nord. Nous
la suivîmes dans cette direction, et nous arrivâmes, a
quelques milles près, au point où Goo/f avait été arrêté
par la barrière de glace en 1773. Ici le temps devint
si mauvais et la saison si avancée, que je pensais que
ce serait perdre son temps que d’essayer â s’avancer
à l’ouest. En conséquence, le 23 février je me dirigeai
sur la Nouvelle-Zélande, puis ensuite je préférai me
rendre à Sidney, où je trouvai le Peacock en réparation.
C’est alors que j’appris que l’on avait en connaissance
à Sidney du récit des découvertes faites par le
* Quelles étaient donc ces apparences? L’hypothèse d’une ligne
continue de côtes ne nous parait pas plus probable que celle
qui admet que les terres vues par les capitaines Dnmont-d’Urville,
Balleny, Ross etWilkes, sont des îles séparées el liées entre
elles seulement par les banquises.
baleinier anglais Balleny, à Test et tout près du point
où nous avions atteint la banquise, c’est-à-dire par 165°
de longitude, et un peu au sud de notre latitude.
« Nous apprîmes aussi que le capitaine Ross était
parti d’Angleterre et qu’on attendait son arrivée.
Dans le rapport que j’envoyai au gouvernement,
j’annonçais que la découverte avait été faite le 19
janvier 1840, jour où je fus convaincu de rexistence
de la terre, par 154° 30' de longitude est. Dans une
dépêche suivante, datée de la Nouvelle-Zélande, et
après que j’eus reçu les rapports de tous les bâtiments,
je trouvai que nous pouvions réclamer la
découverte de la terre, jusqu’à 160 degrés est, et quelques
jours avant le 19; c’est ce que je fis.
« Pendant notre excursion, et tandis que nous longions
la barrière de glace, j’avais préparé une carte
sur laquelle j’avais tracé la terre, non-seulement où
nous avions déterminé positivement son existence,
mais encore dans les points où les apparences indiquaient
qu’elle devait se trouver *, Elle formait ainsi
une ligne continue entre 160° et 97“ de longitude Est.
J’avais une copie de cette carte sur laquelle on avait
placé la terre supposée ** vue par Balleny, par 165“ Est.
Cette copie, avec mes notes, expériences, etc., fut en-
^ Le capitaine Wilkes n’a vu la terre à nu que dans la baie P iners
; c’est ce qui résulte de son rapport. Alors quelles pouvaient
être les appai’ences qui indiquaient les directions où elle devait
se trouver? Comment pouvaient-elles èire différentes de celles qui
avaient pu déterminer positivement son existence?
Il ne nous semble pas possible qim l’on puisse élever de