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sauta au N. E. et nous gouvernâmes au S. 0 . ; la mer était battue
et tourmentée.
Le lendemain, à m id i, nous nous trouvions par 04" 4«’ 38”
lat. S. et i33° 6' long. E. ; nous nous diiigions toujours au S. O.,
lorsque vers quatre heures, dans une éclaircie qui eut lie u ,
nous crûmes apercevoir la terre ou au moins la banquise ; nous
vînmes au plus près les amures à tribord.
Environ une heure après, la vigie signala un navire, courant
grand largue pour nous approcher; tout le monde fut, en un
instant, sur le pont pour jouir d’un spectacle si rare et si inattendu
dans les parages où nous nous trouvions. Notre première
idée fut que ce bâtiment appartenait à l’expédition américaine
qui se trouvait à Sidney à l’époque où nous nous trouvions à Hobart
Town, et qui était destinée pour les mers australes ; nous
fûmes confirmés dans cette opinion loi’squ’il fut plus près , et
que nous vîmes un brick déployant la flamme et le pavillon des
Etats-Unis. Il manoeuvra sur nous jusqu’à se trouver à quelques
encablures par notre arrière, après quoi il vint subitement sur
bâbord , et s’éloigna rapidement sous toutes voiles.
Pendant la nuit, le temps resta sombre et neigeux, le vent souffla
bon frais de l’E. S. E ., et nous gouvernâmes à fO. N. 0 . jusqu’à
cinq heures du matin ; nous mîmes alors le cap au S. O ., dirigeant
notre course pour passer entre deux grosses îles de glace;
celle du vent nous donna, un in stan t, de violentes rafales. La
mer était toujours grosse et la brise soufflait avec force.
Vers neuf heures, la vigie signala la terre, et bientôt, nous
crûmes tous l’apercevoir distinctement; mais en approchant, des
doutes commencèrent à s’élever. Nous avions devant les yeux une
muraille épaisse de glace, haute de 8o à lo o pieds, à parois perpendiculaires
et bien tranchées, présentant une continuité compacte
aussi loin que nos regards pouvaient s’étendre des deux
côtés, et courant du N. E. au S. O. Nous n’avions pas encore
rencontré une masse semblable; tout porte à croire que ce rempart
de glace s’appuyait sur la côte qui ne devait pas être très-
éloignée, et que l’état seul du ciel nous empêchait de l’apcrce-
NOTES.
voir. A midi, nous en étions au plus à 3 milles ; nous gouvernâmes
pour la prolonger à cette distance), le cap au S. 0 . et au
S. 0 . | O., en faisantbon sillage. A neuf heures, l’extrémité S. 0 .
restait au sud; nous avions à cette époque exploré environ une
vingtaine de lieues de cette muraille, qui ne nous avait jamais présenté
la moindre fissure, et qui disparut en paraissant s’infléchir
vers le sud. (Ai. Jacquinot.)
Note 21, page 186.
La côte, à mesure que nous avancions dans l’ouest, s’infléchissait
sensiblement vers le nord. Les grandes îles de glace
nous empêchaient toujours d’en approcher. Nous eûmes une
journée de calme, mais le ciel ne fut pas tout à fait aussi pur
que les jours précédents. Plusieurs pingouins , des baleines de
l’espèce appeléefiun-hack , vinrent lancer leur souffle autour de
nous ; les jours précédents pn avait vu quelques phoques et deux
baleines ; le vent s’éleva du S. E. pendant la n u it , et nous nous
aperçûmes, à trois heures du matin, qu’il était impossible d’atteindre
la limite ouest de nos terres, car de grands champs de glace
étaient fixés dans cette partie ; nous vîmes, en nous en approchant,
qu’ils se dirigeaient vers le nord et le N. E ., et nous reconnûmes
bientôt après que nous étions enfoncés dans un grand golfe, car
en virant à huit heures un quart, à un demi-mille de ces glaces
compactes, nous les vîmes se prolonger j usqu’au N . E . àune grande
distance.
Cette banquise renfermait, dans son intérieur, des montagnes
de glace plus élevées que celles que nous vîmes à l’est des îles
Powel ; |comme le vent était à l’e s t , et qu’il n’y avait d’autre issue
que de ce côté, il fallut louvoyer; heureusement le temps
était beau, nous y employâmes toute la journée du a3 et une
partie de la nuit du aS au 24.
Le 24, à cinq heures du matin, le temps était sombre et fh o rizon
commençait à se charger beaucoup dans l’est ; nous nous