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peuvent être compactes et cependant opposer aux
vaisseaux qui viennent les heurter un obstacle plus
ou moins solide, suivant quelles sont serrées les
unes contre les autres par une pression plus ou
moins forte, ou qu’enfin les différentes parties qui les
forment sont plus ou moins solidement soudées entre
elles. Ainsi,le4février 1839,l’Asiro/aêeetlaZé/écs’engagèrent
dans la banquise, évitant seulement les glaçons
qui auraient pu les défoncer par leur choc; quant
aux autres, les étraves des corvettes les chassaient ou
les broyaient sans pitié *. Mais alors les vents du nord
qui avaient accumulé les glaçons de manière à former
une banquise, élaient faibles, et régnaient depuis peu
de temps; la gelée n’avait pas encore soudé tous ces
débris de manière à les rendre impénétrables. Puis,
dans l’espace d’une seule nuit, les vents soufflèrent
avec force et vinrent presser les glaçons les uns contre
les autres. La banquise changea totalement de caractère.
U Astrolabe et laZélée furent cernés de toutes
parts. Pendant quatre longs jours ils furent menacés
d’une destruction complète, et enfin ils ne
durent leur salut qu’à un coup de vent du sud qui
leur permit de parcourir à peine trois milles dans
l’espace de six heures, malgré la force immense que
leur prêtait le vent, s’appuyant sur toute leur voilure
sous le poids de laquelle leurs fortes mâtures
inclinées avaient peine à résister. Les banquises que
le capitaine Ross a pu braver impunément dans les
Tome I I , page 84, V a n pôle Suc! et dans V Océanie.
journées du 5 au 9 janvier devaient présenter nécessairement
des caractères bien différents, car les corvettes
françaises, je le répète, n’avaient pu, malgré
un coup de vent violent, parcourir que trois milles
en six heures, et encore, si elles sortirent victorieuses
de leur lutte avec les glaces, elles y laissèrent de si
nombreux débris, que plus tard elles furent obligées
d’abattre en carêne pour réparer leurs avaries ;
tandis que les navires anglais ont pu parcourir
200 milles dans la banquise en moins de quatre jours,
et cela sans avoir à regretter aucune avarie faite au
bâtiment. Certes, si le navigateur anglais compare
cette banquise à celles qui nous cernèrent, il a raison
de dire que cette barrière de glace ne présentait aucun
des caractères formidables auxquels On aurait dti
s’attendre d’après les rapports des Américains et
des Français. Mais nous, il nous est permis d’être
certains que là où les corvettes VAstrolabe et la Zélée
ne purent plus pénétrer, nul autre, pas même le célèbre
navigateur anglais, n’aurait pu engager ses navires
impunément.
C’était la première fois que le capitaine Ross pénétrait
dans les glaces australes. Il fut favorisé, dans
son entreprise hardie, par un hiver peu rigoureux.
Il put facilement, comme on le voit dans ses narrations,
pénétrer vers le sud sans rencontrer les obstacles
qui arrêtèrent notre marche malgré notre persévérance
et nos effoi’ts. Il trouva sur sa route des
glaces accumulées, mais il ne rencontra réellement
pas de banquises solidesdansl’acception quenousdoii