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366 BIOGRAPHIES.
De retour à Toulon, le Breslaiv reçut l’ordre de désarmer,
Marescot passa sur la frégate YArthémise, qui faisait le service entre
Toulon et la côte d’Afrique.
A la fin de i83o , on reçut à Toulon l’ordre d’armer une forte
escadx’e; personne n’en connaissait positivement la destination;
mais chacun savait que le pavillon de la France avait été insulté
à Lisbonne, que deuxFrançaisy avaient été indignement maltraités
par les ordres de Don Miguel. Dès lors, le but de l’expédition
ne fut plus douteux pour personne, et tout le monde voulut en
taire partie.
A force de démarches et d’instances, Marescot parvint à se faire
destiner pour la flûte la Didon, commandée par M. de Château-
ville.
Le iqju in i8 3 i, l’expédition, sous les ordres de M. le contre-
amiral H ugon,fit voiles pour le Portugal; le 2 juillet elle ralliait, à
l’embouchure du T a g e , l’escadre de blocus du contre-amiral
Roussin, qui prit le commandement des forces réunies. Le i i , à
onze beures et demie, le signal du branle-bas de combat montait
au mât d’artimon du vaisseau-amiral le 5'M^rcn,et àmidi,Ies vaisseaux
de tête engageaient vivement le feu avec les forts de la passe.
A cinq heures, nous étions maîtres du fleuve ; la flotte portugaise
était en notre pouvoir, etnos vaisseaux, embossés à portée de fusil
de la ville, menaçaient de l’anéantir, si prompte satisfaction n’était
faite ; elle ne se fit pas attendre.
Dans cette brillante affaire , Marescot fit preuve d’un courage
et d’une énergie au-dessus de tout éloge. Le brave, l’excellent
M. de Châteauville l’en complimenta devant l’équipage assemblé,
et demanda pour lui le grade d’enseigne de vaisseau.
A cette époque, l’avancement des élèves ne se »faisait qu’à l’ancienneté,
et Marescot fut promu à son tour à la fin de janvier
i 832.
La frégate revint à Toulon ; elle paraissait destinée à rester
longtemps sur rade. Impatient de reprendre la mer, Marescot
obtint de passer sur la goélette la Daphné; sa réputation de bon officier
était déjà tellement bien établie à cette époque, queM. le lieu-
BIOGRAPHIES. 3 6 7
tenant de vaisseau Freart, qui commandait le bâtiment, le choisit
pour son second.
Le 8 avril 1 832, la goélette était mouillée sur la rade de Mers-el-
Kebir(Oran); la mer, fouettéeparun fort coup de vent du S. E .,
était affreuse; un bâtiment du commerce, la Mathilde, chassait sur
ses ancres et dérivait vers la côte garnie de bédouins,qui attendaient
les naufragés, le fusil et le yatagan à la main ; la mer était trop
grosse pour qu’il fût possible de lui porter une ancre. Chacun à
bord suivait le malheureux navire avec angoisses ; enfin , il s’ar -
rête sur un haut-fond, talonne et se brise , entre deux dangers
affreux, celui du yatagan des Arabes et celui de la lame. L’équipage
n’hésite pas ; tous se jettent à la mer. Le ciel est en feu ;
à la lueur des éclairs, les bédouins tirent sur les malheureux qui
reviennent sur l’eau... Devant cet horrible spectacle, Marescot ne
se contient plus ; il les arrachera à la mort ou périra avec eux ;
avec quelques matelots dévoués, il saute dans un canot, et, malgré
la mer, qui le couvre de son brisant, qui deux fois remplit sa
faible embarcation , malgré le feu des bédouins, qui déjà calculent
le nombre de têtes qu’ils auront à couper, il les sauve tous
et les ramène à bord de la goélette, où des soins de toute espèce
leur sont prodigués.
Une action comme celle-là suffit pour honorer toute la vie d un
homme.................
Un rapport sur cet admirable dévouement fut adressé àM. le
ministre de la marine par les soins de M. deMissiessy, qui commandait
alors la station navale d’Oran.
Peu de temps après, la Daphné revint à Toulon , Marescot obtint
un congé de trois mois ; il avait besoin de repos, il avait besoin
de se retremper au sein de sa famille.
Depuis 1827, il élait à la mer.
Trois mois après, il était de retour au port et embarqué sur le
brig le Hussard, où il resta peu de temps. A cette époque , no'.re
marine à vapeur commençait à prendre un assez grand développement
; Marescot ne voulut pas y rester étranger, il obtint d ê-
tre embarqué sur le Souffleur.
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