— « Au contraire, je reçus l’ordre de tenir le navire
au large, et aucune sonde ne fut prise, que je
sache. Le soir nous \iines le Peacock se diriger vers
ie sud-ouest.
— « L’atmosphère ëlail-elle plus claire le 25 et
le 28 ?
— (i Le 25 était un jour délicieux, admirablement
clair. Je découvris la terre lorsqu’on était à prendre
im ris dans les huniers ; je l’annonçai au lieutenant
Wilkes ; il regarda quelque temps, et dit : Il n’y a
pas d’erreur là-dessus, c’est la terre. Avant qu’on
eût achevé de prendre le ris, le navire fut chassé par
un coup de vent et une tempête de neige. Mes remarques
sur le livre de loch sont ; Â neuf heures
quarante-cinq minutes, découvert la terre au S. S. E.,
ou ce qui présente l’aspect le plus ¡mononcé d’une
ter're élevée et couverte de neige.
— « Indiquez-nous la latitude et la longitude du
Vincennes le 19, le 25 et le 28.
— « Les voici d’après le journal :
A midi, le 19, longit. 154" 27' 45 ' îatit. 66" 19' 15".
— le 25, — 147° 42' , 67" 4'37".
— le 28, — 140° 24'43" — 66" 32'45"*.
— « Quelle démarche le lieutenant Wilkes fit-il
pour demander le secret de ces découvertes avant
que vous arrivassiez à Sidney ?
* Le 2 8 , l’expédUion américaine se liou v a it, en effet, en vue
de la terre Adélie par i4o° a4’ 34” de longitude, et 6G° 3a’ 45” de
latitude.
— (( Un jour ou deux avant notre arrivée, il appela
tout le monde sur le pont, fit un discours dans lequel
il parla du brillant succès que nous avions eu, et nous
enjoignit à tous de garder le secret jusqu’à ce que
notre gouvernement fût instruit de cette découverte ;
attendu que c’était à lui qu’appartenait le droit de la
faire connaître, et pour que, si quelque bénéfice pouvait
en résulter, ce fût notre pays qui en profitât.
Tel fut le fond de son discours*.
— « Dites-nous, s’il vous plaît, si, après qu’on eut
eu connaissance que les Français avaient découvert
la terre le 19, il n’y eut pas une publication faite à
Sidney annonçant que les Américains avaient aussi
reconnu la terre le 19 au matin, et si cette publication
n’a pas été faite à la connaissance du lieutenant
Wilkes ?
— « Cela est vrai. Les deux annonces eurent lieu
le même jour, le document américain fut écrit par le
consul d’Amérique ; j’étais dans la chambre occupé
à la rédaction des cartes, et j’entendis le consul en
faire la lecture en présence du lieutenant Wilkes **.
— « Voyez sur le livre de loch si, le 19, il n’est pas
marqué qu’on vit des phoques, des cailles {quails),
des pingouins, des pétrels, etc.
* On comprend qu’avec de semblables pensées, bien extraordinaires
sans doute, le lieutenant Wilkes ait pu croire que nous
n’avons pas voulu communiquer avec le Porpoise.
** C’est dans le Sidney-Herald du i3mars i84o que se trouvent
ces deux annonces, dont la traduction a été insérée dans les
Annales maritimes, année i8 4 o , partie non officielle, t .ji, p. 83g.