
tous scs procédés seront aussi clairs, aussi évidents que
ceux de l'arithmétique ? (1) ti
L’apôtre de la civilisation apprendra avec une promptitude
prodigieuse la langue du sauvage, car l’idiome le
plus barbare renferme aussi bien que le plus parfait la
langue adamique tout entière ; au lieu de se borner à
donner à ses frères des traductions toujours imparfaites,
le propagateur de la vérité leur présentera des textes
originaux. Une simple clé alphabétique, avec ses déterminatifs
et ses hiéroglyphes primitifs en regard, permettra
aux néophytes de pénétrer sans peine le sens
intime des livres sacrés et d’étudier des traités relatifs
à l’enseignement de toutes les sciences et de tous les
arts utiles.
En lin mot, la perfection idéale du langage consiste
dans la réunion des caractères suivants : Précision,
clarté, universalité, immuabilité. Ses elfets nécessaires
sont la simplification de l’élude des langues ralliées autour
d’un centre commun, et par suite, la simplification
des méthodes techniques d’enseignement, et l’application
(1) CuQcta ad uumeros revocabit, el ul ponderari ctiam rationes
queant velut quoddam static* genus dabit. — Religio vera qu* maxime
ralioni -consenlanea est, stabilila erit et nou magis in poslcrüm m c -
tuenda erit aposlasia, qnam ne homines aritbmelicam aut geomelriam,
quam scmcl didicere, mox damnent. Ilaque repeto, quod saspè dixi, hominem,
qui neque Propbcta sit neque princeps, majus aliquid generis
bumani bono nee divinse glori* accommodalius suscipere unquam posse.
(Leibnitz. O E u v . p h i l ., p. 5 3 3 .)
possible du calcul à tous les genres de démonstration,
la diffusion des sciences et des arts, l’organisation universelle
des expériences et des travaux scientifiques.
En dernier résultat, l’unification de l’espèce humaine
dont chaque groupe conservera cependant son individualité
originelle et nécessaire.
Si j’ai poursuivi ma pensée jusqu’aux dernières limites
d’un idéal irréalisable peut-être ici-bas ; c’est que je
voulais faire connaître tous les problèmes que doit poser
et résoudre la philosophie du langage et des signes
graphiques de la pensée. Parmi ces problèmes, il en est
plusieurs dont j’ai cherché la solution. Je ferai bientôt
connaître les résultats que j’ai obtenus ; la tâche sera facile.
Les vérités métaphysiques sont un perpétuel sujet
de contradiction, les démonstrations mathématiques ne
frappent que les initiés ; mais les faits philologiques parlent
directement aux sens, à la vue et à l’ouïe, ils sont
ainsi à la portée du vulgaire.
En comparant à l’importance des résultats la simplicité
des moyens, on dira : comment des faits aussi palpables
n’ont-ils pas été signalés plus tôt? Comment n’a-t-on
pas, depuis longtemps, songé à en tirer parti ? Il en fut
toujours ainsi ; chaque découverte doit venir en son
temps : avant l’époque qui lui est assignée elle échappe
aux plus grands génies ; quand l'heure est arrivée, elle
peut s’offrir au travailleur le plus obscur, au plus modeste
ami de la science ; mais pour celui qui la rencontre, c’est
un devoir de la faire connaître.