
composés. On nomme dominantes les clefs qui ont une
place déterminée. Tout caractère qui offre le radical à
cette place appartient nécessairement à ce radical. Sur
les 214 radicaux il y en a 73 qui n’ont pas de place fixe,
quatre ou cinq qui peuvent se placer de deux manières,
six qui embrassent le groupe additionnel, six qui se
mettent dessous, 25 qui occupent la partie supérieure
des caractères composés, 20 qui se placent à droite et 85
à gauche (Abel de Rémusat).
Les radicaux qui se mettent presque toujours à la même
place contiennent au moins les quatre cinquièmes du
nombre total des dérivés, parce que les classes les plus
nombreuses y sont comprises. Quand un caractère semble
composé de deux parties divisibles, soit horizontalement,
soit verticalement, on doit le chercher sous le
radical qui est à la place qui lui est assignée comme dominante.
Si, des deux parties dont un caractère est composé
’une est formée d’un seul radical, et 1 autre de plusieurs
radicaux rapprochés en groupe, c est au premier que le
caractère doit appartenir. Souvent il arrive que la connaissance
des 214 clefs et celles des places qui leur sont
affectées ne suffit pas pour faire trouver le radical. Le
composé contient plusieurs radicaux auxquels il pourrait
également se rapporter, ou bien il s’y trouve des caractères
groupés ou enchevetres d une maniéré insolite , alois
il faut faire une nouvelle opération, recourir à la table des
caractères difficiles. On y trouvera tous les caractères dont
le radical est difficile à déterminer, rangés suivant l’ordre
des traits dont ils sont formés, avec le renvoi en chiffres à
la clef dont ils dépendent. Dans ce cas, il y aura cinq
opérations bien distinctes, on aura feuilleté le dictionnaire
des clefs, le dictionnaire des dérivés, le dictionnaire
des caractères difficiles. On aura été renvoyé au dictionnaire
des clefs avant de revenir pour la dernière fois au
dictionnaire des dérivés. Il est donc important de bien
compter les traits dont un caractère se compose, cptte
opération qui parait au premier abord d’une extrême
simplicité demande au contraire beaucoup d’attention.
Quelques-uns paraissent doubles, tandis qu’ils ne le sont
pas réellement. Par exemple, on ne compte qu’un trait
dans un angle, on n’en compte que deux dans un carré,
cela dépend de l’habitude que les Chinois ont prise dans
le maniement du pinceau avec lequel ils écrivent, et c'est
ce que l’usage seul peut apprendre, c’est-à-dire qu’il
faut étudier la manière dont les caractères sont tracés
dans les manuscrits, analyser minutieusement les 214
radicaux dont le nombre de traits est fixé par la place
qu’ils occupent dans les 17 sections de la table des clefs.
La grammaire nous dit que les irrégularités ne sont
qu’apparentes, et qu’il faut penser au caractère manuscrit
en décomposant le caractère imprimé ; mais il semblera
toujours bizarre que l’angle compte pour un trait, et le
carré pour deux. Pendant ces laborieuses recherches, on
oublie à chaque instant la forme souvent compliquée du
caractère dont on veut connaître la signification, on est
obligé de recourir sans cesse au texte; enfin ce caractère