
paraissent dans les groupes, qui représentent des choses
analogues.
Ainsi le signe terre, thoù, réparait comme élément de
la clef ihiân, champ, li, lieu, m, jaspe, kin, métal, etc.
Les signes mi et mîan qui signifient couvrir entrent
aussi dans un grand nombre de composes.
Je reviendrai sur cette question que je ne puis qu’indiquer
ici. Les exemples que j ai donnés suffisent d ailleurs
pour établir que les caractères kiai-chou ne sont
pas des altérations des hiéroglyphes primitifs, et qu ils
semblent de prime abord être formés systématiquement.
On ne peut que s’affermir dans cette opinion, quand on
voit que les clefs ne sont pas placées dans les groupes hiéroglyphiques
d’une manière arbitraire, mais qu il y avait
une intention, un motif de leur assigner tel ou tel rang.
Ainsi les caractères hàn, antre ; yàn, toit ; pieoù, cheveux,
mi, couvrir ; mîcqi, toit ; tchou, bambou; hiouèï, caverne,
se placent a u - d e s s u s des autres caractères. Wêï, enceinte;
hi, cacher; fâng, coffre, se placent a u t o u r des
signes qui représentent les choses enfermées ; sm, coeui,
et ming, l’écuelle, se placent a u - d e s s o u s .
Tout arme qu’on manie de la main droite, en frappant
en avant, se place à droite ; ainsi li, force; tao, couteau ;
kô, lance; pliou, frapper; kîn, hache, chu,bâton; i, tiiei
de l’arc, se placent a l a d r o i t e du groupe, tandis que
l’arc qu’on tient de la main gauche, la flèche dont la
pointe se place sur la main gauche quand on vise, la
hallebarde qui a sa pointe à gauche quand on la croise
contre l’ennemi, sont représentés par des signes qui se
placent a la gauche du groupe.
Enfin, pour un peuple qui écrit de droite à gauche,
mettre un signe à gauche c’est le placer derrière, au rang
le moins honorable. Tout ce qui est par rapport à l’homme
dans un rapport d’infériorité, de postériorité, de production
se place à gauche ; telle est la raison qui a fait
assigner celte place aux éléments, aux végétaux, à la
femme, au fils, au sujet, à l’esclave, à l’infirme, aux
meubles, aux instruments, aux animaux domestiques.
Il faut donc admettre que l’écriture chinoise est une
écriture philosophique, une écriture caractéristique. On
peut donc la traduire sans dictionnaire, on peut écrire
en chinois avec une table des signes premiers. Mais ici se
présentent deux objections tirées de la nature diverse des
caractères.
Si tous les hiéroglyphes chinois étaient figuratifs ; il est
évident que la table des éléments dont ils se composent
donnerait l’intelligence d’une combinaison quelconque ;
mais il n’en est pas ainsi, les grammairiens disent que
608 caractères seulement ont sans mélange la valeur figurative
; 740 caractères combinés, 372 inverses ou antithétiques
s’y rattacheraient encore sans trop de difficulté.
Mais les 398 groupes dont la valeur est métaphorique
ou symbolique seront-ils toujours rendus intelligibles par
la seule décomposition? Ils ont été primitivement des
termes poétiques ou des expressions allégoriques empruntées
au kou-wèn et que l’usage a consacrés, mais il