
prouve que les systèmes graphiques n’ont jamais été
imposés ou détruits que par des révolutions religieuses.
Interrogez tous les peuples anciens et modernes. L’Egyptien
vous dira que les hiéroglyphes, les anaglyphes. et la
cursive démotique ont été successivement donnés par le
grand Tôt, l’Hermés trois fois grand, seigneur des divines
Ecritures.
L’Hébreu vous dira que son alphabet a été révélé au
premier homme par le Dieu suprême, que chacun des
22 caractères représente une idée créatrice, une force
de la nature.
Le Brame a donné aux caractères sanscrits le nom significatif
de Dêvanâgari, écriture des dieux..
Le Perse seul entre tous les peuples de l’antiquité a
attribué l’invention de l’écriture au mauvais principe,
parce que les dêvas de l lndoustan étaient des démons
pour le Parse, depuis que le peuple Zend s’était séparé du
peuple Arya (1).
(1) Il y avait un destour pur qui se tenait loin des voies du
mal et qui était révéré en tous lieux. Schildaps était son nom, il
ne portait ses pas en toutes choses que vers le bien, toute la
journée sa bouche était fermée à la nourriture, toutes les nuits il
se tenait en prières devant Dieu. Il était cher au coeur de tous les
hommes, il ne cessait de prier jour et nuit, il était la bonne Etoile
du Roi, il tenait dans ses liens les âmes des méchants, il enseignait
au roi toutes les voies du bien et ne cherchait la gloire que
par la vertu. Le roi demeurait tellement pur de tout mal que de
lui émauait une splendeur divine, puis il alla et enchaîna Ahriman
Quand les Germains et les Scandinaves embrassèrent
le Christianisme, ils adoptèrent les lettres latines de l’Epar
ses enchantements et le monta comme un coursier rapide
(voyez la légende des Perses), il lui imposa la selle sans relâche
et faisait ainsi le tour du monde sur lui.
Les divs voyant cela s’affranchirent de ses liens et s’assemblèrent
en grand nombre, car il avait laissé vide le trône d’or.
Lorsque Thamouraz eut nouvelle de cela, il revint en hâte pour
s’opposer aux entreprises des divs courageux, et les enchanteurs
accoururent tous, formant une immense armée de magiciens. Le
div noir les précédait en poussant des cris, et leurs hurlements
s élevaient jusqu au ciel, l’air devint sombre, la terre devint noire
et les yeux des hommes furent enveloppés dans les ténèbres.
Thamouraz, le maître du monde, le glorieux, s’avança les reins
ceints pour le combat et la vengeance; d’un côié était le bruit
les flammes, la fumée des divs, de l’autre les braves du Roi. Tout
à coup il engagea avec les divs un combat qui ne fut pas de longue
durée, il en enchaîna les deux tiers par la magie, il terrassa les
autres avec sa lourde massue, et on les amena blessés et honteusement
liés, ils demandaient grâce pour leur vie, disant : ne nous
lue pas pour que tu puisses apprendre de nous un nouvel art qui
te sera utile. Le Roi illustre leur accorda leur grâce pour qu’ils
pussent lui dévoiler leur secret, et lorsqu’ils furent délivrés de
leurs chaînes ils demandèrent humblement sa protection.
Ils enseignèrent l’écriture au Roi cl le rendirent brillant de
savoir : ils lui enseignèrent une seule écriture? non; près de
trente, comme le roumi, le tazi, le parsi, le sogdhi, le chinois et
le pehlvi, et à les représenter telles qu’on les prononce. Que
d’actions glorieuses le Roi n’a-t-il pas faites pendant trente ans
outre celles que nous avons racontées, puis il mourut et sa vie
disparut, mais ses travaux restèrent comme un monument impérissable.
(Clt&h-nâmch de Firdoufi.)