
partie du Tyrol méridional, en Istrie, en Dalmatie, dans
les îles Ioniennes, à Constantinople et en Grèce. Puisque
l’espagnol est encore en Amérique, la langue du Mexique,
de la Colombie, du Pérou, du Chili, de Cuba, de plusieurs
des Antilles, puisqu’en Asie, on le retrouve aux
îles Philippines, Mariannes, dans le Grand-Océan, aux
îles Carolines; en Afrique, à Ceuta, Penon de Velez,
Melilla et Mesalquivir ; dans le golfe de Guinée, aux îles
de Fernando-Po et d’Annobon; dans l’Atlantique aux îles
Canaries. J’ai déjà obtenu dans cette recherche des résultats
satisfaisants, et je me propose de les publier dès
qu’ils auront subi l’épreuve d’une série suffisante d’expériences
pratiques.
Concordance de l’orthographe et de la prononciation.
Une seconde amélioration serait plus nécessaire encore.
Il existe chez presque tous les peuples, et surtout
chez les Anglais, les Français et les Russes, une grande
différence entre l’emploi des lettres dans la parole écrite
et dans la parole prononcée. Cette différence vient de
ce que les lettres restent à peu près immuables dans
les livres, tandis que la parole varie avec le temps, surtout
lorsqu’une nation emprunte les signes inventés chez
un autre peuple, et adaptés à un autre idiome ; ainsi,
presque tous les peuples de l’Europe se servent des
mêmes lettres, mais ils les emploient à des usages tout
à fait différents, de manière que cette identité de caractères
semble n’être qu’un piège tendu à celui qui en
commençant l’étude d’une langue nouvelle croit pouvoir
conserver aux signes qui lui sont familiers leur signification
ordinaire.
Cependant, on ne peut toucher à l’orthographe sans
effacer la trace précieuse des origines étymologiques,
sans rompre les liens des familles linguales. Une langue
ainsi privée de base, varierait sans cesse au gré de la
mode ou du caprice individuel, et ne tarderait pas à
périr. Il faut donc, comme je l’ai dit déjà au sujet de
l’anglais, trouver un moyen d’indiquer à la fois la prononciation
variable et l’orthographe immuable.
§ VI. l ’ a r a b e .
Parmi les langues sémitiques et sous le triple rapport
de 1 utilité politique, commerciale et scientifique l’arabe
doit tenir le premier rang. Pour les Français, maîtres de
l’Algérie, protecteurs des saints lieux, civilisateurs de
l’Egypte, explorateurs de Thèbes, de Ninive et de Baby-
lone ; l’arabe est digne d’un intérêt tout particulier.
Aucune langue ne règne sur une aussi vaste portion
du globe. Fixée depuis le Kalifat d’Ali, conservée avec un
soin superstitieux qui ne permet pas la traduction du livre
sacré, la langue du Coran est l’idiome religieux et scientifique
des nombreux enfants de Mahomet. L’arabe étend
son empire de Tanger à Samarcande, et de Madagascar
aux rives du Volga ; dans toute l’Asie orientale il tend à
détruire les dialectes indigènes. C’est ainsi qu’il est parlé
dans le Kouzistan et dans l’ancien foyer du Parsisme, au