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chaque son articulé et par conséquent chaque lettre se
rattachent à la fois à un cri, à un geste, à une onomatopée
et à une forme graphique :
I.
Les sons représentés par les lettres de 1 alphabet doivent
être regardés comme les racines premières des racines
phonétiques, comme les éléments de la langue
naturelle primitive, adamique ou humanitaire.
II.
Ces racines désignent nécessairement les mêmes objets,
dans toutes les langues du monde, elles sont au
fond de tous les idiomes ; la variété apparente résulte
uniquement de quelques accessoires explétifs, de quelques
transformations euphoniques et surtout des définitions
que des peuples différents ont données du même
objet, mais ces différences ont aussi en elles-mêmes leur
explication ; ces accessoires et ces transformations ne
sont pas arbitraires.
III.
Un alphabet expliqué et comparé peut donc tenir lieu
de dictionnaire et suffire à la traduction d’un texte quelconque.
IY.
Les alphabets sont donc autant de véritables pasigra-
phies parfaites et légitimes, ne procédant pas des invenlions
plus ou moins ingénieuses de l’homme, mais du
triple rapport de Dieu, de l’homme et du monde.
Y.
Les alphabets peuvent donc aussi devenir des caractéristiques,
à l’aide desquelles on peut pénétrer le génie
symbolique de l’antiquité, expliquer tous les mythes,
régulariser les méthodes techniques, faire des démonstrations
et des découvertes, réaliser en un mot les aspirations
traditionnelles des sages d’Israël et de Babylone,
de la Grèce et de l’Eglise primitive, aller au-delà des
espérances de Descartes, de Leibnitz, de Charles de
Bi •osses, de Bergier, de Condorcet, et s’élever à la conception
d’un langage parfait.
P E R F E C T IO N I D É A L E D U L A N G A G E .
Celte parole : soyez parfaits comme votre Père céleste
est parfait, n’est pas seulement la règle de l’humanité,
mais c’est la loi éternelle de toute créature intelligente
et libre. Sans un idéal divin, sans un attrait irrésistible,
sans un ciel qui s’élève à mesure que l’homme grandit,
il n’y aurait pour les êtres finis aucun motif, aucun
moyen de gravir de progrès en progrès vers la source
infinie de tout pouvoir et de toute beauté.
L’idéal est la voie, la vérité et la vie dans le monde des
intelligences.
Le but des sciences philologiques doit donc être la