
parait plus propre aux grands monuments destinés aux
races futures qu’aux livres de la science usuelle ; 4° à côté
d’une écriture philosophique admirable le système chinois
présente encore une assez grande quantité de caractères
phonétiques.
Caractères phonétiques.
Ces caractères foraient toute la 4e classe nommée Kiai-
in (explication par le son). La cause, de leur invention
est, dit-on, la difficulté de faire les images assez ressemblantes
pour distinguer par les traits du dessin les différentes
espèces d’oiseaux, de poissons, de plantes:, de
vases, d’habits, et de façon qu’il suffise de les voir pour
s’en former ou s’en rappeler l’idée. La même difficulté
avait forcé les Egyptiens à recourir aux déterminatifs.
A côté de l’image générale se trouve; un caractère qui
n’est censé représenter que pour un son, et ce son là détermine
à signifier tel individu en particulier. On prend
le nom des choses qui sont peintes pour en former un
mot ou une phrase avec qui elles n’ont aucun rapport ;
de même dans la classe Kiai-in, on n’a égard qu’au son
du caractère qu’on met à côté, de l’image générale. Ainsi;
l’image commune d’oiseau avec un caractère à côté qui.se
lit ngo signifie oie ; avec celui de y a, canne ; avec celui'de
tchi, une poule sauvage ; l’image de poisson avec le son
king, souffleur ; avec tsieou, lamproie ; et cette nécessité,
cette impuissance a été considérée sous son véritable
point de vue par le savant Chouc-Ouen, quand il dit :
u l’art d’écrire a ses limites, les objets de nos connaissances
n’en ont pas. Comment les signes pourraient-ils en
embrasser tous les détails ? Il a fallu imaginer le ldai-in
pour étendre la sphère des caractères, en peignant non
plus les images, mais les choses, n Cependant l’image du
genre domine toujours ; celle du son n’est que l’indication
de l’espèce, le son change la signification, et la
signification: ne change pas le son. Suivant quelques
grammairiens ces caractères mixtes formeraient au moins
la moitié de la,langue chinoise écrite, en sorte qu’on pourrait
définir l’écriture chinoise une écriture phonétique
imparfaite, mais renfermant les premiers éléments d’une
écriture philosophique, d’une véritable pasigraphie.
Ces éléments ont concouru puissamment à empêcher
la création d’un système alphabétique complet.
§ X Y . IM P E R F E C T IO N D E S D I C T IO N N A I R E S C H IN O I S .
Enfin la différence qui existe entre le génie des langues
anciennes et celui des langues modernes a presque toujours
fait attacher une signification analytique, restreinte,
actuelle et locale à un signe qui représentait une idée
générale, vaste et complète, éminemment concrète et
synthétique.
C’est le principal défaut du grand dictionnaire chinois-
latin du Père Bazilc de Glemona , publié par M. de
Guignes..
Je ne donnerai qu’un exemple de l’imperfection de la
traduction des clefs et des défauts du dictionnaire.