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de plufieurs des Ifles de l'Océan Indien, & de la plupart des montagnes
volcaniques du Pérou 5 je n:ie déterminai dès-lors à les étudier
à fond, à les rapprocher, à les comparer, aies analyferj j'eus dans peu
de teras des preuves que les diiFérens corps étrangers qui s'y trouvent
fi communément engagés, y avoient été pris accidentellement, ce qui
m'obligea à difcuter èC à débattre les opinions de plufieurs Naturaliftes
qui étoient d'un fentimcnt contraire : on doit concevoir combien ce
travail dut -être pénible & long ¡^ il me fournit le fujet de plufieurs
Mémoires. Le premier qui fixa coûte mon attention, fut celui qui concernoic
les Schorls j cette fubftance fe rencontre généralement dans
prefque toutes les laves connues ; M. Ferber & d'autres Naturaliftes
l'ont regardée comme le produit des Volcans : forcé par mes recherches
d'être d'une opinion contraire, je fus dans la néceiTité de combattre
leur fentimencj mais en travaillant fur les Schorls, dont les efpeces
ôcles variétés font plus multipliées qu'on ne le croiroit d'abord, je
vis que ce fujet étoit encore dans une grande confufion ; qu'on plaçoic
fouvent dans cette claife des fubftances qui en différoient eiTentiellemenc,
que quelquefois même on ne s'étoit pas entendu fur le mot
je trouvois dans quelques Auteurs le Schorl confondu avec le Ba-
Jàlte, avec le Trapp des Suédois , avec le Cabro des Florentins ;
j'étois environné des termes de Schorl, Schirl, Schoerl, Coll, Cockle-.
comment fe faire entendre avec cela de tout le monde! il ^llut
cependant entrer dans ce labyrinthe, au rifque de s'y perdre. Ce travail
aufli ingrat, auifi ftérile que dégoûtant, exigeoit mille recherches
& fur-tout beaucoup de patience : je ne me flatte pas d'avoir
écarté routes les épines dans le Mémoire que j'ai donné fur les Schorls,
mais c'efl: avoir fait quelque choie que de mettre les autres fur la voie
de mieux faire.
C e fujet qui fembloit d'abord n'être fufceptible que de quelques
légères diicuilîons, & qui paroiiToit ne devoir jamais faire l'objet d'un
Mémoire particulier, a pourtant exigé les divifions fuivantes. i chorl
noir -vitreux en frijme quadran^ulaire ^ ^ ^'^ns rhomhoidaux, fans •
pyramide, dont les extrémités forment un rhomhe. i®. Schorl noir vitreux,
en f ri/me a cinq pans ^ fans pyramide & à pans inégaux.
3 Schorl noir vitreux hexagone. 4°. Schorl noir vitreux ^ en prifine à
hpiit pans d'inégale largeur filitaire & parfait, terminé à chaque extrémité
par une pyramide dièdre^ dont les plans font hexagones. $0. S chorl
noir de Madagafcar, en cry faux fblitaires d'un beau noir luifant, a
neuf
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neuf pans d'inégale largeur, & à pyramide triedre obtufe, dont les plans
fint rhomboïdes. 6°. Schorl noir ^ prijmatique , fbreux, firié ou en
aiguilles. Schorl noir ou verd, lamelkux, feuilleté y en majfe, en
grains 3 dans diférentes matrices. 8«. Sur quelques propriétés particulières
du Schorl noir. 9®. Des Schorls de différentes couleurs, i o®. Les
Schorls font-ils des produirions du feu ? C'étoient-là de? divifions devenues
indifpenfables pour mettre quelque clarté dans ce mémoire, où j'ai
eu foin de donner le développement des formes prifinatiques qu'affectent
certains Schorls,en renvoyant à une planche que j'ai fair graver
à ce fujet. J'ai dû auiTi faire mention, non-feulement de tous les
Schorls connus qu'on trouve fi fouvent dans les matières volcaniques,
mais encore de ceux qu'on rencontre dans des lieux étrangers aux Volcans
, tels qu'en Bretagne j en Bourgogne, dans le Lyonnois, dans les
Alpes Dauphinoifes, dans celles de Savoie & de la SuiiTe, dans le
Danemarck, la Saxe, laBoheme, &c.
La Zéolite, genre de pierre donc la premiere découverte appartienc
à M. le Baron deCroniledt, fe trouvant dans plufieurs matières volcaniques,
ôc en gros noyaux dans le bafalce des environs de Rochemaure
en Vivarais, il étoic eifentiel de faire connoîcre cette fubftance
qui tient une place marquée dans la lithologie j j'en donne donc l'analyfe
pour apprendre à en diftinguer les caraâ:eres & les principes conftitutifs
j je fais enfuite mention des différentes Zeolites décrites par plufieurs
Auceui's, particulièrement de toutes celles que M. le Chevalier
de Born indique dans fon cabinet. Ces dernieres font d'autant plus
intéreifantes que les matrices où elles fe trouvent font défignées. Je
donne après cela iin tableau comparé j relatif au plus ou au moins de
facilité qu'ont eu un grand nombre de Zéolites à fe diifoudre dans
l'acide nitreux pour y former une geléej j'agite enfuite dans mon Mémoire
les queflions fuivantes. i®. La Zéolite ef-elle formée par une
reproduction de la Aécompoftion de la terre volcanifée ? 2.°. La Zéolite
ne peut-elle y dans certaines circonfiances j être dépofée par infiltrât ion
dans les cavités ^ dans les f fur es des rnatieres volcaniques^ 3®. La
Zéolite enfn ne peut-elle ^ dans aucune circonfance, fe former, fe produire
dans les matter es -vole anifées ? Voilà le fujet du fécond Mémoire.
C'écoit n'avoir traité, jufques-là, dans les deux Mémoires dont je
viens de faire mention, que des points relatifs à des fubftances qui fe
trouvent fouvent emprifonnées dans les produits volcaniques auxquels
ils font cependant étrangers. Ilimportoic de faire connoîcre la
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