17Ó VO L C A N S ÉTEINTS
de très-jolis prifmes qui n'ont environ qu'un pied de hauteur fur 5' ou
6 pouces de diamètre.
L e volcan de Chenavari porte dans toutes fes parties fur une grande
bafe calcaire, foit du côté qui fait face à Rochemaure, où l'on trouve
de grands bancs de cette pierre , en montant vers les premieres fermes
nommées Lous-Couias, foit du côté delaprofondeur duravin dçMeiJJe,
foit enfin dans Ja partie qui conduit aux granges des Odouards.
Ce volcan préfente le tableau de trois révolutions frappantes.
I®. L a bafe de la montagne eft à grandes affifes calcaires.
2°. Ces mafles de pierre à chaux font recouvertes, à une haute élévation,
par de grands dépôts de cailloux roulés, parmi lefquels on diftingue
des iilex , des jaipes groiîîers, des pierres à fuiil en mafles arrondies,
diverfes agates, ikc. quelquefois ces cailloux.fe font joints
aglutinés , ÔC ont formé par là des efpeces de poudingues d'un gros
volume. )
La' troifieme révolution eft celle des feux fouterreins qui fe font fait
jour à travers la montagne , ont percé vers fa fommité, pour répandre
de droit & de gauche des torrens de laves qui ont formé les belles'
chaullees qui foutiennent le plateau de Chenavari,
L a premiere révolution, celle à qui eft due la naifiance des grands
bancs calcaires , n'a pu s'opérer que d'une maniere lente & graduelle..
Celle qui a traniporté les cailloux roulés, a dû néceflairement être
d'une nature bien différente: en effet, tousles cailloux de ce ^oui/inoue -
étant d'une extrême dureté, n'ont pu s'ufer & s'arrondir ainiî que par
le frottement : un formidable courant a été feul capable de tranfporcer
cet amas de pierres roulées à une fi grande élévation. Ce fêroit fe refu-'
fer au témoignage de fes propres yeux, que de vouloir contefterl'exiftence
de ces trois différentes révolutions. Bien des naturaliftes en étudiant
avec attention ce qui refte des parois du cratere àQ Chenavari ,
feroient fort tentés de faire intervenir, ici une quatrième révolution :
comment concevoir, en e f fet , que les trois quarts de ce cratere aient dif.
paru dans un efcarpement taillé à pic, fans imaginer que de terribles
courans font venus le dénaturer, 8c en ont entraîné au loin tous les décombres
! la pofition des lieux oblige prefque de tirer cette conféquence j
car dans l'endroit où le cratere paroît avoir été coupé , on ne voit ni
entaffement de laves, ni rien qui.indique des éboulemens ; au contraire
la profondeur de l'efcarpement porte fur des alTifes calcaires. Cepen-.
dant je ne prononce rien à ce fujet.
V O L C A N