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Avec des colonnes arrondies defchorlblanc,y/JaiA en barres^ du même
endroit.
Avec de petits points d'un blanc de farine ; du Ve'fuve. Toutes ces variétés
reilemblent beaucoup au porphyre oriental rouge.
16. De la lave noire vitreufe ou agathe d'Iilandej c'eftun verre parfaitement
dur, femblable à celui du mont Hecia S J'en ai vu des morceaux
duVéfuve mêmej àt capo di Chino près de Naples; de Tiile à'Ifchia &
, de Sora aux frontières de l'état eccléfiaftique &du royaume de Naples.
Une variété verdâtre de ce verre de lave,couvre de temps en temps comme
un émail lafuperficie de la lave noire, fcoriforme ferrugineufe duVéfuve.
Jai vu dans la colleftion de M. l'abbé Botis, un morceau d'une femblable
lave vitreufe , d'un gris noir , un peu luifante, dans lequel il y avoic
non-feulemeutbeaucoup de petites colonnes de fchorl blanc hexagones,
mais encore grand nombre de petites étoiles blanches à fix rayons. Il y a
auflide la lave parfaitement vitreufe, d'un noir de poix, qui renferme des
cryftaux de fchorl blanc en forme de grenats.
17. On appelle lapilli del Vtfuvio, les petits morceaux de lave noire,'
fcoriforme ferrugineufe, que le Véfuve jette durant les éruptions, ÔC
qui fe trouvent entaflés en plufieurs endroits de la montagne.
18. On nomme fabbioneon rena delVefuvio, cette même lave divifée
en grains auffi fins que le fable de la mer j ce fable couvre le Véfuve du
côté de la mer.
19. Ce qui porte lenom àQ cenerîneri delVefuvio ^eikuviecçnàte noire
Ou pouzzolane, qui fe trouve dans l'intérieur de la bouche du Véfuve ,
ainiî que dans les couches de beaucoup de collines de cendres; elle n'eft
vraifemblablement qu'une pouiîiere fine de la lave noire fcoriforme.
20. De la pouzzolane grife ou blanche que l'on tire des collines des
environs de Pouzzole &c. Il eft probable que la plus grande partie de
cette pouzzolane eft de la pierre-ponce grife, réduite en poufliere par
ia longueur & par la force du feu j cette efpece, ainfî que la fuivante,'
renferment beaucoup de parties calcaires ou alkalines ; toutes deux faifantplus
ou moins d'effervefcence avec les acides.
2.1. De la pouzzolane brune ou jaunâtre, des collines de cendres, qui
Ibnt au pied du Véfuve & aux environs de Naples''.
22. Des petits rayons de fchorl cryftallifé, brillans, noirs, très-ferrugineux,
attirables par l'aimant. La pluie les détache des collines de
pouzzolane. îls méritent plutôt le nom de petits cryftaux de fer que de
fchorl*^; ils ont reçu, pendant qu'ils ont été vomis, aifez de principe in.-
flammable, pour que i'aimantles attirefans qu'onaitbefoin de les griller.
25. Des pierres poncesgrifes, noires & rouges, qui font, felon toute
apparence, le réfultatdu plushaut degré de fcorification : on les trouve
dans les collines de cendres & fur le rivage; car la mer les détache des
collines de cendre , 6c les dépofe fur la côte. Les pierres ponces
® C'eft la pieire de GaJlinace. c Hyena d'àp
b Pai trouve abfolumenc coûtes les mêmes efpe- plus gros & crès-attiiablcs à l'aimanc, dans le ruif-
«es de pouzzolanes , dans les volcans ¿ceints duViva- feau du Rioupe\\ouliou près d'Expailly , à un quart
rais & du Velay: ¡'ai eu la fatisfeftion d'en introduire de lieue du Puy en Velay j c'eil parmi les grains ferî'ufage
dans plufieurs endroits, où l'on étoit obligé rugineux que le trouvenc les grenats dtxpailly »
^'aller chercher du fable de riviere à grands frais, donc je fçr^ meaiioa cn dictivanc Us volcans du
«andis qu'on foulojc aux pieds la bafe du plus escel- Velay,
lent ciment.
L E S VOL C ANS BRULANS.
rouges de Pompeia font remplies de fchorl blanc en grenats.
24. Du foufre jaune qui eft attaché, en grande abondance, aux trous
& aux fentes de l'intérieur de la bouche du Véfuve ; une petite partie
de ce foufre fe fublime en flocons ; la plus grande partie eft irréguliere
& en petits grains.
25. De l'arfenic rouge, ou de l'arfenic mêlé de foufre ; il fe trouve
aufli dans les ouvertures intérieures duVéfuve; il s'attache en cryftaux*
ou irrégulièrement fur la lave, mais en petite quantité.
26. Du vitriol verd qui s'attache & fe réunit aulîi peu à peu dans
l'intérieur de la bouche du Véfuve ; il tombe en déliquefcence à l'air, 8c
prend la couleur jaune brunâtre de l'ochre ferrugineufe ; on le vend auflî
fous le nom d'huile chez les brocanteurs de lave à Naples : & fuivanc
leur différente couleur, on les donne pour des efpeces différentes ; mais
ces marchands & beaucoup d'autres, qui ont écrit fur le Véfuve, croient
qu'ilyadans les entrailles de ce volcan une grande quantité de matieres
inflammables, comme de l'afphalte, de la naphte &:du pétrole. Je ne déciderai
pas de la vérité de cette opinion. . . . Les anciens auteurs Italiens
qui ont écrit fur le Véfuve, donnent même le nom de bitume à la lave ;
e'eft ce qui peut avoir induit les écrivains modernes en erreur. Perfonne
ne fauroit nier la préfence des matieres inflammables dans le Véfuve,
comme du foufre, &c. mais je n'ai trouvé nulle part de l'afphalte.
27. Le fel ammoniac natif fe,fublime en aflez grande quantité par des
ouvertures 6c les fentes de l'intérieur de la bouche duVéfuve, ainfî qu'à
la Solfatare ; il s'y attache extérieurement en maiTes compaâes ou cryi^
tallifées. Il démontre, dans l'intérieur de ces volcans , la préfence de l'acide
du fel commun & d'un alkali volatil minéral, qui font abfolumenc
néceflaires à fa formation ; il eft encore plus remarquable que ce fel
ammoniac fe fublime de toutes les ouvertures fentes de la lave qui a
déjà coulé hors du Véfuve, à la fuperficie de laquelle il s'attache, lorC.
que la lave commence à fe refroidir, environ deux mois après l'éruption.
Ce fel volatil a donc fait partie du corps de la lave ardente , ôc ne s'eft
point évaporé : fe feroit-il formé dans la lave, ou étoit-il raflemblé quelque
part dans la montagne, d'où il fe feroit mêlé avec la lave? D'où vient:
cet alkali volatil ? Ne pourroit-il pas y avoir encore d'autres fels dans la
lave, &. doit-on s'étonner que toute lave, ou du moins quelques-unes
de fes parties,foient difpofées à fe formeren cryftaux de figure déterminée?
Je ne fuivrai pas plus loin M. Ferber qui fe jette enfuice dans des
détails fur Herculanum, Pompeia & la Solfatare.
Le Véfuve eji-il ajjis fur des matieres Calcaires?
CETTE queftion mériteroit la plus grande attention, & je voudrois que
l'abrégé que j'écris furie Véfuve, me permît de l'examiner à fond; mais
comme mon but n'eft que de faire connoître alTez ce volcan, pour que
le lefteur puifle avoir fous les yeux les phénomènes applicables à la
théorie des volcans éteints, je dirai feulement, 1°. que de quelque parc
a C'eft l'arfenicumfandaracha, feu arfemcam num. a^olc. min. z8. Calx arfentci fulphure mixca
nudum rubrum. Linn. iyft.n". pag. 117, ¿dit. 13. rubra. Cronfl. min.
Arfenicum natii-um purum ,fulphurx mix cum ru- C'eft notre rubine d'arfénic qui eft cecce derniere
irum. wall. min.iA^.Arf€nicum ruirum cryfidli- fubllance combinée ^Tçc le fouiire.