i p o VO L C A N S ÉTEINTS
les granits paroilTent pour ua moment ßc font furmontés enfuke parles
bafaltes en maiTe , qui couvrent cette partie de la montagne.
Ces nouvelles laves forment une zone qui part du Coudrou par
Fnycinet , & fe prolonge enfuite par la haute partie du Vivarais.
On traverfe une portion de cette zone en defcendant la montagne de
YEfcrenet, par le chemin qui conduit à Aubenas , & on retrouve, peu
de temps après, de grands bancs de pierres calcaires où l'on voit quelques
cornes d'Ammon, d'un aifez gros volume , mais mal confervées.
O n fe rend delà à Aubenas par le chemin de Vaißeaii.
D U VIVARAIS. 291
PAVÉ DES GEANS DU PONT DU BRIDONVOFAGE
à VALS, & au pont du BRIDON.
A V BEH A s eft une affez jolie petite ville, fituée fur une montagne
calcaire , où l'on trouve des corps marins & entr'autre des cornes
d'Ammon , & de très-grandes bélemnites. Pour fe rendre de cette derniere
ville i Fais, il faut defcendre au pont d'Aubenas, où l'on trouve
le chemin qui y conduit, c'eft fur cette route que font placés plufieurs
fours à chaux, dans le voifmage defquels eil une grotte nouvellement
ouverte , où l'on voit de belles ftalaftites. Les bancs calcaires difparoiffent
dès qu'on a quitté ces fours à chaux , & font remplacés par un
grès tendre un peu calcaire ; ce grès acquiert de la confiftance Se beaucoup
plus de dureté à mefure que la montagne qui en eft compofée
s'éleve, Scilcelfe alors de faire efFervefcence avec les acides. On voit
bientôt paroître les granits , c'eft-à-dire , que dans un intervalle de
moins de 100 pas de longueur, on trouve des bancs calcaires, des grès
tendres & fablonneux, faifant un peu d'effervefcence avec les acides ,
des grès purs, compaSes Se à gros grains , des granits. Les amateurs
de l'hiftoire naturelle feront empreiî'és de favoir fi j'ai obÂrvé ici
l a ligne de féparation, ou plutôt celle de jonflion de ces différentes
matieres , ce qui feroit audi curieux qu'inftruaif ; mais j'avoue que
quelqu'attention que j'aie apportée à cet examen, il ne m'a pas été pof
fible de prendre les renfeignemens que je deiîrois à ce fujet ; des entafl'emens
de terre végétale , mille pierrailles empêchent de diftinguer
l'union de ces diiférentes fubftances. J'ai fouvent tenté de pareilles recherches
dans les Alpes , & il ne m'a jamais été poiTible de pouvoir obferver
d'une maniere fenlible & non équivoque, l'adhéfion des pierres
calcaires avec les fchiftes ou les granits.
On traverfe aux approches de Vaisriviere d'Ardeche fur un bac,
ce grand torrent a beaucoup d'eau , eft très-rapide , & occafionne fouvent
des ravages terribles dans le Vivarais ; il roule ici des mafl'es conlidérables
de bafalte.
Vais eft fitué dans une gorge étroite que forment des montagnes de
granit fort rapprochées , la riviere de la Volane ou du Volant, baigne
fes murs, ce pays où la campagne eft bien cultivée , eft dans un fite
charmant.
C'eft fur la rive gauche du Volant, un peu avant d'arriver à Vais ,
qu'on voit les fources minérales qui ont donné de la célébrité à ce lieu ;
la principale , qui eft au bord de la riviere , eft fermée par un bâtiment
qui la met à l'abri des pluies & du torrent; elle fort à gros bouillons
d'un petit rocher de feld-fpath fort dur & donnant beaucoup d'étincelles
lorfqu'on le frappe avec un briquet. J'ai eu lieu d'obferver ici une
lingularité intérefl'ante & qui mérite d'être connue , c'eft que non feulement
les eaux bouillonnant avec bruit, dégagent une quantité prodigieufe
d'air fixe, mais encore j'ai remarqué que la vapeur humide qui