f ?
^^^ R E C H E R C H E S
que par la voie humide , la chofe eft naturelle , la chaux ne fe revivifie
qu'en fe cryftallifant par l'interniede d'un l iquide} mais il faut toujours
que ce liquide s'irapregne de la vapeur de i'acide volatil : une telle eau
revivifieroit éga lement à la longue les chaux métalliques , c'eft ami i
qu'en a g i t la nature dans fes laboratoires fouterreins j car faifons attention
que les métauxlor fque nous les avons purifiés dansnos ufmes pour l e s
rendre malléables, font plutôt l'ouvrage de l'art que celui de la nature: nous
profitons de mille combinaifons,-de mille reilburces pour accélérer notre
iouiiTance. L e s mé t aux, ofons le dire , n'ont pas été faits pour l 'homme,
puifqu'ils fe trouvent pour, l'ordinaire cachés à fa vue & enfevelis à des
profondeurs extraordinaires , d'où la cupidité les a r e t i r é s , plutôt pour
en faire l 'inltrumentde fon malheur, que pour foulager fes befoins. O r ,
l a nature u n i t , combine les p r o du â i ons métalliques à l'aide du principe
du f e u , mais c'eft toujours par l'eau qu'elle élabore la plus grande par t ie
des tréfors qu'elle recele. Regardons donc dans le grand la revivification
des chaux métalliques, auifi bien que celle des matieres calcai res , comme
l 'ouvrage d'une eau plus ou moins imprégnée d'un feu qui fait fe t raveftir
fous mille formes différentes.
Ce parallèle nous montre des parités qui à la vérité n'expliquent
pas ce que c'eft que ce principe caché , ni comment il a g i t , mais qui
annoncent une e fpe c e d'uniformité dans lamarche de la nature, lorfqu'elle
v eut détruire ou régénérer certaines de fes produf t ions . T o u t ceci pa -
roî t ra trop l o n g , trop abf t rai t , je le fens j mais ce n'eft qu'en tâtonnant
qu'on peut faire quelques pas dans une carriere fi difficile & fi peu avancée
j e voudrois être moins prolixe & fur-tout pouvoir rendre mes idées d'une
maniéré plus claire , mais il n'eft pas auffi aifé qu'on pourroit le croire
de mettre à la portée de tout le monde un fujet ii abftrait par lui-même.
Si l 'on me demande à pr é f entpourquoi l a chaux métallique ne s'échaufie
pas comme la chaux calcaire, lorfqu'on l'imprégné d'eau, car cette derniere
développe des phénomènes bien différens, & produit un degré de chaleur
capable de convertir en charbon des brins de matieres végétales , tels que
l a paille de f roment ou de feigle ; j e répondrai qu'il eft probable que la
chaux métallique , d'une nature différente de la chaux calcaire , a perdu
ent i è r ement , par la calcination , fon acide volatil furchargé de phlogxft
i q u e , tandis que la matiere calcaire n'a perdu que l'eau de fa cryftallifation
Se un peu de ce principe volatil qui lui fervoit de lien : j e dis un
p e u , puifque par l'addition de l'eau , elle fe cryftallife de nouveau i mais
fi on l'expofe à un feu nud, trop long-temps f o u t e n u ,&q u ' o n fur-calcine
cet te chaux, elle perd fes propriétés ^ ce qui prouve que la calcination
que nousdonnons à l api e r r e c a l c a i r e ,ne fait queluienleverbeaucoupd' eau,
& met t re à découvert fon g l u t en, fon acide qui a la faculté en cet état de
» Voici ce que dit u :M.Sage,2u
fuiec de la calcinadon, page 119 du Idefesrîi'-
mens de minéralogie. » Par la calcination, la pierre
„ calcaire perd d'abord l'eao de fa cyftailifation : c'eft
cette eau qni, en s'¿chappant, fouleve les lames
»> falines & occafionne le brait de la d¿crépitanon ;
»> lamacieregrafledelapierrecalcaires'iltereenfuite,
» brûle , & parte à l'¿tat de charbon : ce paiTage eft
» trés-fenfibltf lorfqu'on calcine du fpaih jaunkre
» tranfpacent, car après cette
„ opaque & prend UBe couleur!
n cette efpece de fpath dans une cornue de verte
» lutie, éprouve que ce gtnre d'altération fans
n fe convenir en chaax.Yû tenu la cornue ronge pen-
» dantquinze heures, ce fpath n'a voit perdu que trés-
» peu de fon poids, & avoit pris une couleur bleuître
n par le charbon tris-divil3 qui fe trouve entre fes
» l am« cryilallines. .
» Cem&ne fpath, mis àcalciner dans un têt, devient
bianc, alors le charbon, Ibucni par les matieres
laiioii il'devient n graiTes , eft totalenientdt'compofe, & IclpaihamU
âtre;fil'ondiftiUc » converti en chaux, perd, durant cette opiration.
S U R L A P O U Z Z O L A N E . 225
fe combiner de nouveau avec ce l iquide , & d'en reprendre la dofe néceflaire
pour fe régénérer ik acquérir une nouvelle dureté.
M. S a g e a dit des chofes très-bien vues fur la calcination de la pier re
calcaire , il eft bon de l'entendre lui-même : voici comment il s'exprime,
)) L a chaux vive, nouvellement faite, imprime fur la langue une faveur
» cauftique. Lor fqu'on verfe un acide fur cette chaux , il fe fait bien
« moins d'effervefcence que li l'on en verfoi t fur la pierre c a l c a i r e ,
» même avant fa calcination. L a théorie fuivante peut fervir à rendre
» raifon de ces divers phénomènes . Da n s la calcination de la pierre
» calcaire , l'eau de la cryftallifation fe d é g a g e , la matiere grafle qui
» rendoit cette pierre infoluble, venant à fe dé compof e r , l'acide de l a
» pierre calcaire , qui pour lors eft t rès -concent ré, tend à s'en échapper
)) & eft à la fur face de chaque molécule de terre abforbante ; auifi-tôc
)) donc qu'on lui préfente de l'humidité , il l'abforbe , & la chaleur qui
» s'excite alors eft produite par l'union rapide de l'eau avec l'acide phof-
» phorique très-concentré qui faifoit partie de la pierre calcaire. » Elé'
lémens de minéralogie , tome I , page iz^.
Phénomènes de la calcination.
T O U T E la théorie de la combuftion de la chaux peut êt re envif
a g é e fous les points de vue fuivans .
I®. L e feu enleve à la pierre calcaire l'eau de fa cryftallifation.
2° . L a matiere grafle , fournie peut -êt re en par t ie par les fubf tances
animales à qui la terre calcaire doi t , felon toutes les appa r enc e s , fon
origine , s'altere , brûle & paffe à l'état de charbon. Il y a des pier res
calcaires plus ou moins chargées de cette fubftance g r a f l e , c e qui influe
fur la qualité des chaux.
1°. Il fe dégage de la matiere c a l c a i re, pendant qu'elle eft en incandef.
cence , un peu de fon principe acide volat i l ; mais cet acide n'eft enlevé
qu'en pet i te quantité toutes les fois que la combuftion n'eft pouflee que
jufqu'à un certain degré. S i le feu au contraire eft trop vivement & trop
long- temps foutenu , la chaux fe déplogiftique ent ièrement & perd alors
fes principales propr i é t é s ; auf f i les chaufourniers font-ils très-attentifs à
la conduite de leur feu pour que la pierre calcaire ne reçoive que le
degré de calcination convenable.
4 ° . Dè s que la matiere calcaire eft réduite en chaux v i v e , elle fe
trouve dépouillée de l'eau de fa cryftallifation ; il ne lui refte donc qu'un
acide igné t rès -concent ré, environnant la fur face de chaque molécule
de terre abforbante; cet acide qui eft prefque à nud, eft pourainf î dire
prêt à s'échapper.
5°. Cet acide igné concentré , en un mo t , cette modification quelconque
du principe inflammable , eft tellement avide d'eau , que le
moindre atome humide qui s'en approche eft promptement fai f i , & il fe
après cette longue calcination, elle ne s'ichaufFoic
plusavec l'eau & ne prenoic plus corps avec le fable.« 1
Í, environ la moiti¿ de fon poids ; cette chaux vive « en tenant rouge & embráfée pendant cinq jours da
n ^tant fur-calcinée,perd fes propriétés ; l'acide qu'elle » la chaux vive que ¡'avois faite avec du fpath ca'caire ;
« contenoitfediilipe en partie, & il ne refte plus que „ a p r è s " ' " ' " - " " "
» la terre abforbante un peu fapide, mais qy' " '
n la pcopciécé de lacluux vive; c'eft ce quel »vérifié