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4®. C'eft au deflbus de cette mafle qu'on voie des prifmes bien ca-«
r a f t é r i f é s , adherens à la grande coulée de bafalce. Je ne les indique
ici paraucune figure,parcequ'iisrontaflezremarqüablespar eux-mêmes»
Ces prifmes fe prolongent au loin , en tournant dans cette partie , Si
Vont fe développer beaucoup plus en grand derriere le craters où ilsont
formé une chauflëe des plus élevées.
5°. Au deflbus de ces prifmes eft un talus produit par le décombre de
laves poreufes fupérieures , qui empêchent de diftinguer fur quel maffif
partent les colonnes ; mais en defcendanc plus bas on voit que ces
prifmes repofent fur de grandes maiîes de bafalte en bancs irréguliers,
qu'on n'auroit jamais été à portée d'appercevoir, fi un énorme ravin
n'avoit coupé le cratere dans cette partie , ce qui a mis fa contexture
la plus profonde à découvert.
6°. Les derniers bancs de ce bafalte, ceux qui fe trouvent le plus bas,
repofent fur des couches horizontales de pierres calcaires d'un gris cendré
; mais les encombremens empêchent de diftinguer la jonélion de la
lave avec la matiere calcaire. Je n'ai pas pu faire rendre ces derniers
objets fur la gravure , parce qu'elle ne reprefente qu'environ la moitié
de la profondeur du cratere : j'ai regretté que la difpofition du local ne
m'ait pas permis de placer dans ce deiTein la totalité de la coupe verticale
de cette curieufe & remarquable bouche à feu.
Je dois dire en finiflant cet article que la bouche du volcan de Monthrul
n'eft pas placée , comme quelques cráteres, fur la fommité d'une
montagne conique , mais bien fur le flanc d'une haute montagne de
lave : c'eft donc plutôt une immenfe & profonde bouche latérale, telle
que celles qu'on remarque à Stromboli , qu'un entonnoir ifolé , femblable
à celui de la montagne de la Coupe, & à celle de Jaujeac, dont
j'aurai occafion de parler dans peu.
Il eft à préfumer que le Coueirou entier , dont Montbrul eft une dépendance
, avoit plufieurs bouches pareilles, qui ont vomi ou élevé de
toutes parts cette fuite de buttes, de chauifées, & cette immenfité de
laves qui ont formé toutes les montagnes de ce pays.
Lorfqu'on a vifité avec attention l'intérieur du cratere de Montbrul^
i l faut remonter au hameau, c'eft-à-dire , fe tranfporter dans la partie
fupérieure la plus élevée de ce même cratere, pour fe rendre delà fur
un petit plateau où l'on a pratiqué , à force d'art, un ou deux jardins
modiques , en terrafle : c'eft dans celui où exifte une fource , qu'on verra
une belle couche de bafalte rouge , argilleux ôc décompofé , entre deux
grandes coulées d'un bafalte dur & fain. Cette lave altérée, cette chaux
de bafalte, douce & favonneufe au toucher, eft d'un rouge brillant,
prefqu'auflî vi f que celui du minium : on y diftingue une multitude de
paillettes de fchorl noir.