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ne eruption noil.
Situali on
ti-atere à i
Époque.
'40 DI S C O U R S S U R
» pauvre payfan, après avoir entouré fa cabane. La lave , à l'endroit le
» plus éloigné de fa fource , ne paroiflbit pas liquide j elle reilembloic
» à un amas de charbons ardens, qui formoient un mur de 10 à 12 pieds
M de hauteur en certains endroits, lequel, en roulant de la partie fupé-
» rieure , formoit fucceilivement un autre mur : c'eft ainfi que la lave
» avançoic, mais fi lentement, que fa marche n'étoic guere que de 30
x» pieds dans l'efpace d'une heure.
» La bouche du volcan n'a pas jeté de grofles pierres depuis la Ce-
)) conde éruption de lave du 10 avril ; mais elle a jeté une quantité
j) de petites cendres 8cde pierres ponces qui ont beaucoup endommagé
)) les vignes voifînes ; j 'ai été à la montagne plufieurs fois depuis le i z :
» & comme l'éruption étoit alors dans fa plus grande force, j'ai liafardé
5) d'infîfter fur ce point, quoique j'aie peur, milord, de vous avoir fatiî)
gué par mes obfervations de cette journée. »
Cette éruption finie, le Véfuve ne tarda pas à préparer de nouvelles
matieres, & les phénomènes qu'obferva M. le chevalier Hamilton , 8c
dont il fit part à milord Morton, par une feconde lettre du 3 février
17Ó7 , annonçoient d'autres fcenes fur la montagne.
» Depuis trois jours , ajoute-t-il, le feu a commencé à paroître furie
» fommet de la montagne du V é f u v e , 8c des tremblemens de terre fe font
5) fait fentir au voifinagedelamontagne.J' y ai été famedi pailéavecmon
5) neveu, milord Grevi l le; nous entendîmes des mugi f lemens intérieurs qui
étoient affreux, desfifflemens & le bruit des pierres qui s'entrecho-
» quoient,&nousfûmes obligés de quitter bientôt le cratere, à caufe des
» pierres qu'il lançoit. L a fumée noire s'élevoit comme avant laderniere
» éruption 3 & j'ai vu tous les iymptômes d'une éruption nouvelle,
» dont je nemanqueraipas, milord, de vous donner une relation exaf te. ».
V o i c i les détails de cette éruption,^ qui furent adrefles par M. le chevalier
Hamilton à milord , comte de Morton, par une lettre datée de
Naples le 29 décembre 17Ó7.
» L'éruption de 1766 ne ceflà totalement que le 10 décembre, après
» avoir durép mois;cependantdanstoutcetefpacedetemps,lamontagne
» n'avoit point encore jeté le tiers de la quantité de lave qu'elle a vomi
« en 7 jours feulement qu'a duré la derniere éruption. A u 15 décembre
» de l'année paflée, au dedans de l'ancien cratere du mont Véfuve , ôc
» à environ 20 pieds de profondeur, il y avoit une croûte qui formoit
» une plaine, laquelle reifembloit à la Solfatara en miniature : au milieu
» de cette plaine il y avoit un monticule , dont le fommet ne s'élevoit
« pas fi haut que les bords de l'ancien cratere. Je defcendis dans cette
» plaine, 6c je montai fur le monticule, qui étoit perforé 8c fervoit de
» cheminée principale au volcan : lorfque j' y jettois de groifes pierres ,
•» j'entendois qu'elles rencontroient plufieurs obftacles dans leur def«
» cente, & je pouvois aifément compter cent ricochets avant qu'elles
.5) arrivaifent aufond.
» Le" V é f u v e fut tranquille jufqu'au mois d'avril que les pierres aug-
-» menterent, & la nuit le feu ¿"toit vifible du fommet de la montagne,
ou pour parler plus correctement, la fumée fufpendue fur le cratere
S) étoit teinte par la réverbération du feu du volcan. Les éruptions con-
3) tinuelles de cendres, de pouifiere 8c de pierre ponce augmentèrent fi
H fort
granile haiicsui-,
&cà plusdeiooo
pieds, fclon le
Pere de UT orre.
L E S V O L C A N S B R U L A N S . 4ï
« fort le petit monticule, qu'au mois de mai fa pointe paroiflbit hors du
» bord de l'ancien cratere. Le 7 d'août, un petit fleuve de lave fortic
>) d'une crevafl'e qui s'étoit faite fur le flanc du monticule, Sa peu à peu
î) le vallon entre le monticule & l'ancien cratere s'en trouva rempli; en-
)) forte que le 12 feptembre la lave déborda l'ancien cratere, Sí. defcendit
le long des flancs de la grande montagne : alors les émiifions furent
)) beaucoup plus fréquentes , Scies pierres embrafées allolentà une telle
» hauteur, que leur defcente duroit l'eipace de dix fécondes. L e pere ,
}) de la Tor re, grand obfervateur du mont V é fuv e , dit que les pierres
)) s'élevoient à plus de 1000 pieds de hauteur.
)) L e i ; d'oSobre , dom Andrea Pigonati, ingénieur très-habile au
» fervice de fa majeflé Sicilienne, ayant pris la mefure du monticule
î) formé dans l'efpace de huit mois environ, le trouva, à ce qu'il m'a dit,
» de la hauteur de 185 pieds de France.
lì De mamaifonde campagne,fituéeentreHerculane&Pompeii,près
)) du couvent des Camaloules, j'ai fait des obfervations fur l'agrandifl'e--
i) ment de ce^nonticule ; & comme j'en prenoisdes delleinsde temps en
)) temps, j'ai pu obferver les plus petits accroifl'emens avec la plus grande
-)) exaáitude. Je ne doute nullement que le mont V é fuv e même n'ait été en-
M tiérement formé de la même maniere ; & comme il me paroît que ces
» obfervations peuvent rendre compte des différentes couches irrégulie-
)) tesqui fe trouvent dans le voifinage des volcans, j'ai cru, milord, que
» je pouvois mettre fous vos yeux une copie des defl'eins dont je viens
» de parler.
il La lave continua decoulerfurranciencratere&c en petits ruiilèaux,
,1 tantôt d'un côté , tantôt d'un autre , jufqu'au 18 d'oftobre que je
1) remarquai qu'on n'en voyoit plus le moindre figne, fon añion fe bor-
•)) nant alors, ce me femble, à fe frayer un chemin jufques à l'endroit d'où
)) elle fortit le lendemain. J'avois prédit une éruption prochaine ( mal-
)) gré l'opinion contraire de prefque tous les habitans de ce pays-ci ) , Sc
„ j'avois remarqué une grande fermentation dans la montagne, aprèsles
11 grofl'es pluies des i 3 & 14 oftobre : ainfi je ne fus point étonné d'ap-
)) percevoir de ma maifon de campagne, le 19, tous lesfymptômes de l'é-
» rUption qui étoit fur le point de fe faire. Du fommet du monticule
;,) fortpit une fumée noire 8c fi épaifl'e , qu'elle paroiflbit ne fortir
1) qu'avec difliculté ; on voyoit les nuages s'élever les uns fur les autres
)) en mouvement fpiral 8c rapide, &. à tous momens de grofl'es pierres
-,) lancées à une hauteur très-confidérable au milieu de ces nuages. Peu
)) à peu la fumée prit la forme exafte d'un grand arbre de pin, telle que itn».
,) Pline le jeune l'a décrite dans fa lettre à Taci te, où il donne la rela-
« tion de l'éruption quifut fl fatale àfon oncle.Cette colonne de fumée
M noire , après s'être élevée à une hauteur extraordinaire, fuivit la di-
M reflion du vent, Sc fut portée jufqu'à Caprée, qui efl à environ 28
» milles du Véfuve.
» J'avertis toutes les perfonaes qui étoient chez moi de n'être point
» alarmées, quoique j'attendifl'e un tremblement de terre au moment:
)) de l'éruption de la lave;maisavanthui theures du matin, je m'apperçus
)) que la lave s'étoit ouvert une bouche , fans aucun bruit, à environ
» 100 pas au deflbus de l 'anciea cratère,du côté de la montagne de Sommx,
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