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P R E F A C E
éteints du Vivarais & dy, VeUy. Ce petit Didionnaire renferme quarante
trois articles, parmi lefquels il y en a quelques-uns qu'on ne
trouveroit pas ailleurs, tels que les mots Chrjfolite des Volcans, &Cc.
Je dois dire que j'ai placé à la tête de mon Ouvrage , Se avant les
Mémoires dont je viens de faire mention, un difcours fur les Volcans
brûlans, où l'on trouvera une fuite de faits inftrudifs à ce fujet,
je me fuis particulièrement attaché à ce qui concernoic le yéfuye
comme au Volcan le mieux connu.
Je donne la lifte chronologique de fes éruptions principales jufqu'à
ce jour ; j'ai attention de faire connoîcre les matières qu'il vomit j Sc
les principaux phénomènes qui precedent ou accompagnent fes explofions.
Je fuis à-peu-près la même route pour l'Etna, & je m'appuie
pour l'un Se pour l'autre, des obfcrvations du Pere de U Tom, de
•celles de M. le Chevalier Hamilton, de MM. Ferber , Bridone, &c.
On verra donc dans ce Difcours les extraits de ce que ces différens
Auteurs ont dit de plus curieux, de plus précis Se de plus neuf fur
ces Volcans , de maniéré qu'on y trouvera la réunion d'une fuite de
faits qui concernent le Véfuve & l'Etna. J'ai dit auiTi un mot de l'Hécla,
des Volcans du Kamftchatka, de ceux d'Afie, d'Affrique &
d'Amérique , mais je n'ai pu en parler que fuccintement, étant forcé
<le me relferrer dans les bornes d'un difcours qui n'étoit déjà que trop
long.
On voit à préfent combien d'objets prélimmaires j'avois a traiter &
à faire connoître, & quelle tâche j'avois à remplir avant de pouvoir
entreprendre la defcription des Volcans éteints du Vivarais Se du
Velay i tout ce que j'ai été obligé de faire étoit cependant néceifaire Sc
même indifpenfable.
Si je rappelld ici tous ces détails, c'eft moins fans doute pour étaler
les foins Se les peines que ce travail a exigé de moi, que pour rendre
compte aux amateurs del'Hiftoire Naturelle, dudefir que j'avois de
fatisfaire leur goût en effayant de défricher un champ auCTl ingrat, environné
de toutes parts d'obftacles & de difficultés faites pour rebuter.
J'ofe donc, en faveur de l'intention qui me dirigeoit , demander la
plus grande indulgence pour bien des fautes Se des erreurs qui me
feront certainement échappées.
Les Volcans du Vivarais ont fait l'objet de mes premieres defcriptions,
j'ai jeté d'abord un coup-d'oeil fur la topographie de cette
curieufe Province , fur les rivieres qui la traverfent, telles que
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la Loire, VAllier, VArdeche, Scc. fur la difpofuion, l'organifation
Sc l'élévation de fes principales montagnes, fur les grands courans
de laves, Scc.
J'entre dans le Vivarais en fuivant l'Itinéraire le plus commode,
celui qui conduit aux objets les plus importans à connoître, & je
parts de Montelimar, ville lituée fur une grande route à la porte
du Vivarais. On peut fe rendre de - là dans une heure au village
de Rochemaure , où exifte un magnifique Volcan éteint qui repofe
fur les matieres calcaires j on y diftingue des reftes de cráteres
& d'anciennes bouches à feu du plus grand intérêt pour 1 Hiftoire
Naturelle; c'eft-là où la Zéolite Sc la pierre calcaire fe trouvent dans
le Bafalte même. J'ai confacré deux gravures à ce Volcan , l'une repréfente
le château de Kochem^ure, appartenant a M. le Prince de
Soubife ; rien n'eft aulfi fmgulîèr Sc auffi curieux que de voir le donjon
de cet ancien fort, perché fur une pyramide de bafalte prifmatiqUG
très-élevée, la difpofîtion bien extraordinaire des colonnes, montre
la marche que peut tenir quelquefois la Nature dans les produits de
cette efpecej la fécondé offre le tableau Áu pave'des Céans de Chena-
•vari, une des plus belles chauiTées bafaltiques qui puiCTe exifter.
Le Volcan de Maillas fait l'objet d'une autre Señion, j'indique la
route qu'il faut tenir pour s'y rendre ; deux planches accompagnent
cette defcription, la premiere eft la vue du Mont Jajirie , au-deffus
¿.VLv'iWz^Q^QSaint-Jean-le-JSfoir j je l'ai fait deifuier pour faire connoître
l'enfemble d'une montagne volcanique couronnée par un grand
plateau de bafalte. Pour peu qu'on ait l'habitude de voyager en obfervateur
dans les pays volcanifés, on fait diftinguer de très-loin les
montagnes formées par le feu, elles ont en général une tournure Sc
un afped qui leur eft propre. C'eft fur le Mont Jajirie qu'exifte le beau
pavé de Maillas, qui fait le fujet de cette féconde planche, la cinquième
de l'ouvrage.
Les rampes de Monthrul méritoient toute l'attention des Naturaliftes
; des bancs de pierre calcaire, recouverts par une couche fort
épailfe de cailloux roulés parmi lefquels on trouve des quartz, des
granits, des tripolis, des bafaltes Se des laves poreufes arrondies ; ce
banc de poudingue furmonté par de grandes maifes de pouzzolane, Sc
ces dernieres couronnées par des chauffées de bafalte prifmatique ^
croient autant d'objets du premier intérêt pour ceux qui aiment à
étudier les différentes révolutions de la terre. J'ai fait copier d'après
il
n