i ' 5 5 EX A M E N .
rie re , s'endurcit enfuite ; elle eft de différente couleur, mais ordinairement
d'un gris ou d'un blanc jaunâtre ; le grain en eft fin 8c compaBe;
on s'en fert avec l'huile pour aiguifer les rafoirs &. autres inftruniens d'àcier
; cette pierre ne fait aucune effervefcence avec les acides , & a
pour bafe une terre alumineufe.
P O R P H Y R E , du mot grec ^»pi'^r, POURPRE. Saxiim porphyrius,
LINN. 72.1.
L e porphyre eft une pierre compofée, formée par une pâte de la
nature du jafpe pourpre , parfemée d'une multitude de petits cryftaux
de feld-fpath blanc , fi toutes fois on peut appeller cryftaux desfragraens
de feld-fpath de diverfes formes , parmi lefquels on diftingue à la vérité
a l l e i f o u v e n t de petits quarrés longs. La couleur du fond du porphyre
varie. Il y a des porphyres à fond verd, connus fous les noms d'ophites,
de porphyre verd antique. L a couleur des porphyres, qui varie quelquefois
, eft due au fer. Ces pierres ne font aucune eifervefcence avec les
acides , font d'une grande dureté, & fe fondent lorfqu'on les expofe à
u n feu violent.
P O U D I N G U E . Saxum [iliclnum ^ L INN. 80. 59.
E f t une breche formée en cailloux arrondis, foit d'une meme qual
i t é , foit de diverfes elpeces.
P Y R I T E S . Pyrites.
L e s pyrites font desfubilances compofées par la nature, où le foufre
"uni aux difterentes matieres minérales, joue un grand rôle. Les pyrites
font différemment cryftallifées , plus ou moins brillantes , dures ou
c o m p a r e s & de diverfes couleurs, en raifon des minéraux qui les conftituent.
On diftingue les pyrites arfénicales , cubiques , les pyrites arfénicales
à facettes hexagones 6c brillantes, les pyrites cuivreufes, &c.
L e s .plus abondantes fans doute & les plus multipliées font les pyrites
martiales ; elles font répandues avec une profuiion étonnante dans le
f e in de la terre , & on les trouve même quelquefois par bancs affez
étendus. Les pyrites peuvent s'enflammer au moyen de l'eau, c'eft
pourquoi la plupart des naturaliftes font d'avis qu'elles donnent naiffance
aux feux fouterreins & aux volcans ; opinion que je difcuterai en
f o n lieu.
Q U A R T Z .
M . Sage coniidérant le quartz fous fes propriétés chymiques, l'a div
i f é en onze efpeces différentes, dont je vais donner ici la notice.
I. Quar t z en prifmes hexahedres, terminés par des pyramides hexahed
r e s , cryftal de roche. 2. Cryftal de roche de Madagafcar. 5. Améthifte
o u cryftal de roche violet. 4. Quartz rougeâtre & opaque, hyacinthe de
Compoftelle. 5. Topaze de Bohême, ou cryfial citrin. 6. Quartz grenu.
7. Quartz avec des cavités régulières. 8. Quartz feuilleté, feld-fpath,
pétuntfé des Chinois. 9. Quartz opaque 8c cellulaire, pierre meuliere.
10. Quartz grenu, opaque, grès ou queux. 11. Quartz en poufliere,
fable ou fablon.
Toutes
E X A M E N , iî ?
T o u t e s ces divifions tendent à mettre de l'ordre dans une colleftiort
¿'hiftoire naturelle. Ces matieres font à peu-près les mêmes quant au
f o n d , 8c ne different que par certaines modifications. Le quartz eft dur,
p e f a n t , d'un éclat vitreux, réfifte aux acides les plus forts, 8c donne
beaucoup d'étincelles lorfqu'on le frappe avec un briquet; il eft plein
de gerçures dans fes caffures : on le trouve ordinairement dans les fiffures
des montagnes, contre les parois des cavernes, dans certaines
géodes. Sec. L e quartz ne fe fond pas au feu le plus violent lî l'on n'y
joint un intermede. Si on le fond avec trois parties d'alkali fixe, il devient
foluble dans l'eau; les chymiftes ont nommé cette difl'olution, liqtiof
filicum. M. Sage penfe que le quartz eft un fel neutre compofé d'acide
vitriolique 8c d'alkali fixe, ce qui forme un tartre vitriolé naturel. C'eft
pour appuyer cette théorie que ce chymifte explique, d'une maniéré ingénieufe,
la décompofition du grès qui a lieu dans les rues très-fréquentées.
Voi c i comment il s'exprime.» Le grès dur qu'on emploie pour paver
)> les rues de Paris, fe décompofe par le moyen des matieres putréfiées
)) 8c par l'intermede du fer 8c de l'eau; durant cette altération, une
» partie de l'acide vitriolique du quartz fe combine avec le phlogiftique
)i des matieres putréfiées, 8c il en réfulte du foufre; celui-ci s'uniffant
» à l'alkali volatil, produit par les matieres putréfiées, forme un foie
)) de foufre volatil qui diffout une partie du fer laiflé fur le pavé par
» les cercles des roues 8c les fers des chevaux; ce foie de foufre com-
» biné avec le fer Se diffout par l'eau, pénétré le grès 8c lui donne une
» couleur d'un bleu noir, en même-temps qu'il altéré fa folidité; le
» fable qui fe trouve fous ces pavés eft noirci à plus de l ô pouces de
» profondeur. Se répand une odeur bien fenfible de foie de foufre décompofé.
» Elémens de minéralogie, tome I , pages 244 & fuiv.
Il y a quelque légere différence entre le cryftal de roche Se le quartz,'
quoique la cryftallifation foi t la même quant au nombre des faces de la
pyramide. Le quartz cryftallifé offre affez conftamment une multitudq
de pyramides hexagones réunies, partant d'une maffe folide 8c irrégul
i e r e , fans prifmes, tandis que le cryftal de roche fe développe en
prifmes hexagones alongés, diftinds 8c féparés, avec une pyramide à
fix cotés : on diftingue fouvent fur les drufes de cryftal de roche, des
cryftaux parfai tsàdeuxpointes,ce qui peutêtre confidéré comme le complément
d'une cryftallifation achevée. Je regarde donc le cryftal de
roche comme formé par une matiere analogue à celle du quartz cryftall
i f é , mais beaucoup plus pure Se plus homogene. On pourroit peut-être
me faire obferver que ce font des circonftances locales qui ont empêché
le quartz de fe cryft~allifer en longues aiguilles, ainfi que le cryftal de
roche; mais les expériences de M. Darcet ferviront de réponfe à cette
objeaion,- en ef fet , ce chymifte a très-bien obfervé que le quartz blanchit
Se perd fa tranfparence au feu, au lieu que le cryftal de roche Se
les cryftaux i deux pointes, connus fous le nom de faux Mamans Se de
faillis hyacintes, y confervent leur tranfparence Se quelquefois leur
couleur. J'ai fuivi , dans l'arrangement de mon cabinet, fordre indiqué
par M. Sage; mais j'y ai joint une divifion de plus, car j'ai placé entre
f a cinquième Se fa fixieme efpece, c'eft-à-dire, avant le quart^ grenu,