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earaftere principal qui leve toute difficulté, c'eil que toutes terres 8c
pierres volcanifées fondent facilement au feu fans addition , & donnent
un verre coloré, fouvent tranfparent j'ai fait fubir cette épreuve
aux terres adhérentes à la zéolite. M. Darcet, do£teur-régent de la
faculté de médecine , profefîeur de chymie au college royal, & trèsconnu
par fes favans travaux chymiques, a bien voulu fe charger de
faire ces expériences. Cinq efpeces différentes de ces terres ont fondu
très-complétement : elles ont donné fans addition un verre tranfparent
noir & brun. Cependant, iî malgré cette preuve on vouloit encore
douter II les terres adhérentes à la zeolite ont été brûlées, le cabinet
du jardin du roi poflede un très-beau morceau de zeolite qui faifoit
partie de la colleftion envoyée par le roi de Danemarck, & qui levera
tous les doutes. La terre qui lui eft adhérente eft une argille cuite ,
devenue rouge, & dont certaines parties font frittées &. en état de lave.
Mais les doutes difparoîtronc encore plus facilement par l'infpeâioa
d'un morceau du cabinet de M. Sage. La zéGlite eft incorporée & difféminée
dans une terre noirâtre très-brûlée, & qui porte évidemment
le caraûere d'une terre voicanifée.
Perfuadé que nous pouvions avoir de la zéolite en France, & que peutêtre
l'Auvergne nous en avoit fourni, je fis part de mes idées à M. Defmareft
, Se je luipropofai de faire examiner chymiquement, & par comparaifon
avec la zéolite , une pierre que j'ai trouvée près de Volvic, à
l'endroit nommé la Paujecte de Marcouin , entre des couches de bafaltes
grumeleux, & que j'ai retrouvée à mi-côte de la montagne de Chautargue,
près de Clermont, dans le centre de différens bafaltes de U
même efpece , qui font en état de décompofîtion. Cette pierre eft compofée
de petits filets fins comme le gypfe demi-foyeux, 6c cryftallifée
quelquefois dans fesfurfaces en rayons divergenscomme la zéolite. J'étois
aiîliré par l'expérience que cettepierren'étoitpointungypfejM.leducde
la Rochefoucault ayant eilayé de la traiter, elle s'eft trouvée être tout-àfait
foluble dans l'eau forte, & on n'a pas été plus loin. Comme il y a
quelques zéolites qui font folubles, au moins en partie , dans cet acide ,
l'accident de ma pierre de Marcouin ne m'arrêta point. Je remis à M. le
préfident Ogier un mémoire contenant des queftions relatives à l'état
dans lequel on trouve la zéolite en fituation naturelle. Je demandois
qu'on voulût bien envoyer des échantillons des pierres ou terres qui y
adhérent & qui peuvent être fa matrice j mais la mort ayant enlevé
précipitamment ce célébré magiftrat, mon mémoire n'a pu être envoyé
en Danemarck, & a été inutile.
Je reftois dans l'attente relativement à l'objet que j'avois à coeur de
pouvoir éclaircir , lorfque la vente du cabinet de M. Ogier m'a procuré
La ïéoiite l'acquifition d'un petit morceau très-intérefîant & bien digne de fixer
â^ia^dcouX ^'attention. C'eft une lave ou plutôt une de ces terres volcanifées , confcrtoc.
nues fous le nom de péperine, & dont le caraélere eft de contenir des
globules d'une matiere blanche. Celle que mon petit morceau contient
eft la zéolite qu'il eft facile de reconnoitre par la cryftallifation en rayons
divergens j mais de plus, en ayant détaché quelques globules, ils fe
font réduits en gelée dans l'acide nitreux.
• Premier mémoire de M. Darcet fur l'aâion d'uû feu ¿gai & vigleot.
Ce
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Ce morceau , ainfi que les terres brûlées dont j'ai parlé ci-deflüs,
prouvent, conformément à l'aflértion du minéràlogiile de Ferroë, que
la zéolite fe trouve dans les terres volcanifées. Je ne crois pas pour cela
qu'il faille mettre cette pierre au rang des produdions des volcans ; c, «a
mais je penfe qu'il faut la confidérer comnie une reproduition formée
de la décompolltion d'uile terre voicanifée a.
La lave ou plutôt le péperine qui m'eft venu du cabinet de M. Ogier
8c qui contient des globules de zéolite, prouve mon opiriion. Ce qui
la prouve encore, c'eft un fecofld nlorcéau du cabinet du roi qui a fait
auUi partie dé l'envoi du roi de Danemarck, fous l'étiquette danoife
de grains de ¡¡éolite dans l'argille. Il contient à la vérité des petites
géodes de zéolites ; mais la prétendue argille eft une lave attirable à
l'aiinant, qui contient du fchorl noir, & qui, dans fa fufion, donne fans
addition un verre noir. Ce qui prouve encore mon opinion j c'eft le
morceau du cabinet de M. Sage que j'ai déjà cité. C'eft encore la propriété
de la zéolite de fondre au feu fans addition j propriété qui lui a
fait donner fon nom du grec ¿i« ebuUio ÔC m'î« lapis j propriété enfin qui
la caraâérife par fa fufibilité K Mais fi je puis montrer la zéolite dans
des échantillons analogues, non-feulement de nos volcans de France
mais encore des volcans d'autres contrées , même fort éloignées, j'aurai
alors démontré la vérité de ce que je viens d'avancer.
Il n'y a eu qu'un feul des volcans que j'ai vifités en Auvergne qui
ait fourni du péperine ; c'eft la fameufe montagne de Gergovia. Nous «»«"e d°™ 1.,
en avons trouvé, IVI. Defmareft & moi, quatre efpeces principales; l'un
eft abfolument terreux, & je n'en parlerai pas; un autre contient des
globules plus ou moins gros, qui font des petites géodes blanches cryftallifées
intérieurement ; le troiiieme contient, au lieu des géodes , une
matiere fort blanche , difféminée dans la terre brûlée ; & le quatrième ne
différé du précédent que parce qu'il contient de plus une efpece de terre
argilleufe, jaunâtre & matte. J'ai eflayé dans l'acide nitreux ces trois
dernieres efpeces. Les globules ou petites géodes contenues dans l'un de
ces péperines, font entièrement folubles 8c par conféquent toutes calcaires.
Quailt à la matiere blanche des deux autres, elle fait parfaitement
là gelée dans l'acide. Frappé de cet effet, j'ai examiné mes péperiiies
avec la plus grande attention. Au fimple coup-d'teil, il eft facile
de reconnoitre une pâte blanche , matte 8c analogue à celle de la zéolite ;
mais avec le fecours de la loupe on diftingue aifément, fur-tout dans
l'efpéce qui ne contient point d'argille , la cryftallifation en petits filets
foyeux, qui diverpnt en partant d'un centre, 8c qui font fi parfaitement
fémblables à ceux de la zéolite, que je ne puis héfiter à reconnoitre
cette reprodü£tíon pour la vraie zéolite.
Cette obfervation m'engage à fùupçonner que ma pierre de Marcouin
eft une zéolite imparfaite. Quoique foluble dans l'acide nitreux , fa
cryftallifation extérieure en rayons divergens m'autorife à pouvoir lui
la coli,„0 is V.cenco âm laqjA on tro.ive dn Vi.ce;,,^ , ,olca„i,«ei ; ccs boale, F„b„ pa.,,,4
tíír-Sfande qnanmí dt pentes gdodos le h M i de de cJlcMrâ & de «Mite de Ferrei en Mande fe S? >S
la ealcédome , qui contient de l'eaa ^ cji enriért- Crenveiit dansune terred'un brun noirâtfe de la mfme
míncjarmíe di cfadres de rolcatti dnn brun noird- liianiere qiie les géodes du Vicentin.
ï«. il ajoute que ces eff/^t/rt (qn'on pwt rendre en b Elfe donne au feu un ¿mail blanc.
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