8Ô MÉ M O I R E
n o i r , ceux de Madagafcar, les tourmalines, les grenats, les macles,
les pierres de croix-, les fehorls en prifmes, ftriés, les bafaltes en colonnes
polygones , le bafalte feuilleté , la pierre de touche % le cockle
ou coll des -Anglois , le trapp des Suédois > , &c.
Je me vois forcé dé traiter ici ce fujet fous un ordre différent, non
pas que je prétende défapprouver le travail de M. Sage, mais dans la
léulé intention- de mettre , par des diviiîons plus multipliées, le leûeur.
à portée de pouvoi r fe familiarifer plus aifément avec des objets fouvent
embarrailans- & difficiles à -bien connoître., & le. met t re par-là fur la voie.
de perfeâionner ce que j&ne fais qu'ébaucher ici.
Je répare ab'folument tous les bafaltes de-s fehorls, par les raifons,
que j'en donne à l'article bafalte^ où je diftingue même les bafaltes
volcaniques d'avec ceux qui ont une autre origine que le feu, quoiqu'ils
aient fouvent les uns & l e s autres la propriété chymique d'être fufibles
par eux-mêmes-.
C ' e i l donc uniquement des fehorls dont je vais faire mention ici. Si
l'on me demande une définition convenable & relative à cette fubflance,"
j e répondrai avec autant de franchife que de vérité, que je ferai, tout,
ce qui dépendra de moi pour décrire avec attention le-s.eipeçes, mais que je.
ne me flatte point de pouvoir donner une définition qui puiilè convenir
à tous les Ichorls. Je dirai fîmplement avec M. Sage, que les fehorls^
ont tous la propriété d'être fufibles par eux-mêmes & fans addition y
mais les bafaltes & d'autres pierres qui ne foat pas des fehorls, ont la.
même facilité de fe fondre; & nous retomberions dans le cercle dpnti
nous voulons ibrtir, fi nous nous en tenions à ce caraâere trop général.
LaiiTons donc les définitions jufqu'à ce que quelques, circonftances fa-i
Vorables nous aient mis à portée de reconnoitre des caraâeres particul
i e r s , con ft ans & fou ten us dans les fehorls.
I l ne m'eftpas plus poiBble de dire quelles font lesmat ieres quiconilituenC
les fehorls en général. Il auroit fallu fe jeter dans des opérations longue^
& pénibles pour pouvoir déterminer avec jufteilé &préçifion les parties
qui entrent dans la formation des différentes efpeces, j'entends fur-touc
telles qui varient par les couleurs ; mais je pourrai revenir quelque jour
fur cette matiere. C'eft donc dans l'intention de répandre plus de
clarté fur ce fujet, que je me contente ici de donner des defcription?
iexaâes, fans néanmoins négliger les principales propriétés chymiques
des fehorls lorfque l'occafion s'en préfente.
Je commence parles fehorls noirs vitraux, delà nature de ceux de Madagafcar,
foit en cryftaux i folés, foit en maffe. Je débute de préférence
par ceux-ci, parce qu'ils jouent le plus grand rôle dans les matières volcaniques
, &. que cette marche me paroît la plus naturelle.
a Scijïus novaculii,Linn.3y. i. Cronjl. §. aff/. 5.
>> Sazam trapefum, Linn. 7». A. Cronjl. §. z6j. De RoméDtU^e, cryjlallogr. Z48.
S U R L E S, S C H 0 R L S. 87
D I V I S I O N . G É. É R A L E.
Schorh noirs vitreux, tn cryftaux folkaires ou groupés j variés dans leur
formcy en aiguilles\ en Jîries jlamèlieùx.énécàîiles^'enrnaJJ^e,
dans différentes matrices. ' '
E M I E R E VARIÉTÉ.
Schorl noir vitreux , en prijme quadrangulaire , à pans rhorftbo'idaux j
fans pyramide ^ dont les extrémités forment un rhômbei Voyez planche
Î,fig-A. ^ • - '•""P - • ' ••
J ' a i trouvé deux cryilaux aînfî figurés dans les matieres volcanifées
de Rochemaure en Vivarais , à une lieue de Montelimar; j'en
ai donné un à M. de Romé Deliile, pour être placé dans fa favante
fuite de cryftaux j mais quoique j'aie remarqué ces deux fehorls rhomboïdaux
ifolés ^ renfermes dàns deè laves poreufes , & qu'ils aient toute
l'apparence de ^pux cryftaux fol itàires, je me fais urié délicatelfe de pro-'
nqncer qu'on puiÎ^e compter"conftammerit fur cét t cefpec e de cijftallifation
: en voici les raifons. ' ' " ' ' - -
En vifitant rin'térieur du cratere de Montbrul, je remarquai, dans les
laves poreufes 6ç dans la pouzzolane, dé'gros noyaux de fchori noir vi-^
treux, très-luifant, 'qui' pàroiilbient avoir été roulés'&' arrondis par le
frottement. Ces noyaux étoient irréguliers j mais en les rompant avec
un marteau, on voyoit que plùfîeurs dés éclats a f feaoient laforme rhomb
o ï d a l e , à k maniéré de certains fpaths calcaires qui confervent aflezçpnftamment
cette fûrme dans leurs caffures. Je répétai pluf ieursfoi s cette
expérience fur d'autres noyaux de fchori, & je me procurai fouvent des
portions caraftérifées en rhombe. Ce fut ainfî que je m'en donnai un curieux
par le volume que je préfentai à MM. les commiflaires de l'académie ,
qui a z pouces 4 lignes de longueur, fur i pouce 3 lignes de diametre.
O n juge , par une des extrémités qui eft encore en partie arrondie , que
ce morceau a été détaché d'un plus confidérable : c'eft par-là qu'on peut
voir que certains fehorls ont une contexture intérieure , propre à affecter
la forme rhomboïdale. Je pourrois en inférer de-là que les^deux cryfçauxrhomboïdauxifolés,
trouves dans lés environs de Rochemaure, font
moins de véritables cryftaux que dès fegmens" détachés d'une maffe plu-â ,
confidérable.
,0n voit par cette obfervation qu'il faut encore fufpendrefon jugement
fur l'exiftence réelle des cryftaux folitàires rhômbdïdàux de fchorïj mais
on eft en même temps afluré par-là que certains fchOrls noirs vitreux
ont la propriété de produire dans leurs caffures dès rhbmbés très-diftin£ts
bien caraâérifés. -r i • ••• • • • •