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^ 5 6 • LETTRES.
couronnent en divers fens le Fiiay & le Fivoriù. L'horizon fe prolonge au levant
& l'enchantement augmente, quand le grand jour développe les montagnes des
J l p e s , dont les cimes, toujours couvertes de neige , fe perdent dans la nia)efté de
la nature. Au nord, la vue s'abailTe & s'aniautit daus cette vafte plaine qui conunence
à peu de diftance & aboutit à l'océan. U faut que le vent fort au midi pour ¡ouïr
de ce beau fpeftacle. , t
L e montiJforc& mom Verdun qui font daus le pays d '4/ î™, doivent leur exiftencc
à ces feux fouterreins. On ne fait dans quel temps les bergers du Ugnon ont
dû quitter fes bords avec effroi , aucune tradition ne parie de ces révolutions dans
ce pays. Si l'on regarde la proximité de la mer comme une chofe néceffaire au ten
des volcans, il ell à préfumer que les nôtres font éteints depuis bien long-temps.
On connoît encore ceux de MaràlU, iii mont Supl, de Saint-RonmmUPuy, du mont
Simiourc, de Sauvin, dont on a déjà parlé , &c.
Le Lignon, la riviere de Montbrifon, de Moings, & d'antres petits torrens qui delcendent
de la montagne, roulent des laves, mais elles font prefque toutes uniformes;
l'on ne voit pas cette variété que l'on trouve dans le lit de la Loin. On ramaffe
fur fes bords des ponces qui furnagent, des laves compaSes, des laves avec des
aiguilles de fchirl, avec de la fauffe cryfolite i d'autres ont des tâches blanches parfaitement
rondes & de différentes grandeurs ,&c. Toutes ces produSions viennent
^ " o n peut cependant regarder l'enfemble des petits volcans du Fore^ comme ifolé
en anparence, ils ne communiquent pas à la furface de la terre par une traînée de
inaticres calcinées & vitrifiées, avec ceux du fehy , du VivoraisBi de \'Jmergne;
il y a des intervalles de plulieiirs lieues qui les féparent, on peut croire cependant
que leurs éruptions partoient toutes du même foyer. On a obfervé que, lors du tremblement
de terre qui renverfa Lisbonne il y a plulieurs années , les eaux de Bourbon ,
lArchambaut furent entièrement troublées. Une correfpondance aulTi éloignée fait
c o n j e a n r e r que les foyers qui occafionnent ces différentes convulfions , fout extrêmement
profonds, ainli il ne doit pas paroitre étonnant que l'on en fuppofe un fenl
jour ceux du forej , de ïAuvergne , du Veky & du Vivarnis, &c.
LETTRE de M. BERNARD, Adjoint à l'obfervatoire royal de la
Marine à Marfdlle. , adreffée à M. FAVJAS BE SAINT-FOND.
Marfeille,6ianvieri77S.
M - Comme on ne fait en Provence aucun llfage des granits que le regne minéral
peut fournir, ¡'entrepris en 177J de déterminer les différentes efpeces de terres
de cette province , dans la vue de conuoître principalement les avantages qui pourroient
en réfuiter pour l'agriculture. J'eus occafion, en faifant ces recherches, de
découvrir parmi un affez grand nombre d'objets curieux & iiitéreffans pour les nat
u r a l i f t e s , des veitiges d'anciens volcans.
Ne vous attendez pas, Monlieur, à trouver dans mes defcriptions, rien de comparable
aux crydallifations merveilleufes que vous avez obfervées. Je n'ai point vu
fur les flancs d'aucune de nos montagnes volcanifées, des torrens de lave; je n y al
pas trouvé des pierres ponces, des bafaltes ; mais quoiqu'elles ne réuniffent pas ces
diverfes produaions volcaniques, elles ne laiflent pas de préfeuter quelques variétés
intéreiTantes. VOLCAN D'OLLIOVLE S.
La montagne volcanifée qni ell voiCne d'Ollioules, ell efcarpée du côté del'oueft
& du nord ; mais de quelque côté qu'on y monte, ce n'eit que lorfqu'on ell parvenu
jufqu'au fommet qu'on ceffe de voir des rochers & des terres calcaires. On trouve
au haut de la montage une plaine qui a un quart de lieue de longueur fur une largeur
aifez conlîdérabie. Dans toute cette étendue on trouve les traces du plus aûif de
tous les élémens. Le fol eft uniquement formé des laves noires & compaftes, quoique
pleines de fouiflures.
"Eu vilitant cette montagne avec attention on obferve que les bancs les plus
élevés
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ilevés qui font face à l'ouell & au fud-onell, font ceux fur lefquels l'aflion dn feu
a été vihblement moins vive. Les foufflures y font peu fenlîbles, la couleur n'en
ell pas noire mais rougeâtre, & on y voit d'ailleurs un grand nombre de grains de
quartz bien coniervés.
O n trouve vers le milieu des amas confid^rablcs de fragtnens plus ou moins ?ros
de lave. Onf e tromperoit (i ou croyoit qu'ils ont été ainli entaflés & difperfés par
les agens de la nature. Ils ont été formés en travaillant des pierres meulieres qu'on
a tiré de cette montagne, & dont on fait ufage dans un grand nombre de moulins
à huile.
Les laves fur le relie de la montagne, ne préfentent pas beaucoup de variétés;
elles font feulement plus ou moins noires, plus ou moins pleines de foufflures. Ou
remarque dans quelques-unes des points luifans,qui ne font autre chofe qu'un verre
noir a. Ce font les feules qui donnent des éteincelles, & il faut encore, pour que cet
effet ait lieu, que l'acier rencontre ces matieres vitrifiées. Ou obferve aulTi fur uu
grand nombre de fragmens de lave , des morceaux de quart z bien confervés,- il in'a
paru conllarament qu'ils étoient moins altérés \ proportion de leur groffeur. Les
plus petits étoient friables, & tous n'avoient qu'une foible adhérence avec la lave.
La terre qu'on trouve fur In montagne a par-tout peu de profondeur elle ell noire,
légere & entièrement formée de détrimens de rochers volcanifés fur lefquels elle
cil appuyée. On y voit des chênes , des pins, des cilles, &c. & on y a même recueiUi,
i l y a quelques années, de bonnes récoltes de froment.
On voit du côté du couchant, à trois ou quatre toifes feulement du fommet de
la merae montagne, l'ouverture d'une grot t e tris-profonde ( car j'entendois pendant
long-temps le bruit que produiloient desgroCfes pierres que j'y jetois ) i il me parut
qu elle avoit la direftion vers le centre de la montagne brûlée; mais malgré ces apparences,
je n'oferois alTurer que cette caverne foit une produaion du volcan, parca
•lue les rochers qui en environnent l'ouverture font calcaires, ik je n'ai pu déterminer
la nature de ceux qui font au deffous.
On obferve au pied de la montagne volcanifée â'OlUoules, une fource qui ne tarit
jamais , & qui fournit, immédiatement après des pluies confidérables , une quantité
d'eau prodigieufe. Comme les rochers qui forment la partie fupérieure de la mont
a g n e , font feparés par des fentes extrêmement multipliées, il y a apparence pue
les eaux pluviales fe filtrent à travers ces fentes avec la plus grande facilité &
tjue c'eft de leur réunion que le torrent fe forme. '
Le fomiriet de la montagne peut avoir une centaine de toifes d'élévation au
deflus de 1 endroit par lequel les eaux s'échappent, cela indique bien fenliblement
que 1 épaifleur des laves defcend jufqu'h cette profondeur, car li les eaux pluviales
trouvoient plutôt des bancs d argilles ou de terre calcaire, elles paroîtroientfur une
partie plus élevée de la montagne. Lorfque j'eus découvert ce volcan , je crus qu'on
y trouveroit vraifemblablement des terres qu'on pourroit fubllituer aux pouzzolanes
qu on apporte de l'Italie. Comme cette montagne n'eft éloignée de Toulon qi-e
d'une petite lieue, les voitures pourroient y faire aifément quatre voyages tous les
jours. Si on y trouvoit de la pouzzolane, cette matiere coûteroit fort pin au roi &
aux particuliers qui feroient dans le cas d'en faire ufage ; mais les recherches & les
épreuves fuffifantcs ne fe feront jamais, à moins que le roi n'en faffe les frais.
VOLCANS D-E VE N 0 S ET DE B R 0 V S S A N.
L'orfqu'on ell entièrement forti des Vaulx ÎOllioults b, & f^ ^¡^
vis iEveno., on obferve des rochers d'un poudingue blanchâtre, principalement
fermés de grains de quartz fort petits. Ces bancs ne font point divifés par lits.
Ils font placés dans une direflion parallele à des montagnes calcaires qui eu foni
voihnes; on remarque fur tous ces bancs il différentes hauteurs,des efpece? de niches
hommesj il y en a même quelques-
uns qui font percés à jour. To u t e s ces apparences ne furpr ennent p o i n t ,, lloorrffqqui r'oonn
que M. BernarJ a voulu il- fort r e f e r í , ,„i conduit d'Olliouk, â TouU , parmi
des rochere calcaires , taillis à pics , fort ¿levés
ofpcce de détroit qui font un effet tris-pitmiefqiie.
S S S S S
a:C'elllefehorl
iignerpar li.
' Les ïjul., d'Ollioules foni
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