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ippropriees.On trouve
t-MicheL qui s'y foac
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nouvelles laves moins vitreufes qui fe les font
des compofés femblables dans le rocher de Sai
aglutinés dans rérupcion boueufe.
Je trouvai.fur ce dernier pic, contre un des paremeni
3 les plus ele
vers la chapelle, une portion d'une lave noirâtre, fortement cal
recuite, femi-poreufe, mais très-adhérente &très-ténacej cette eipece
de boule de lave étoit encaftrée dans le rocher, & noyée dans des laves
moins dures j j'y remarquai de belles cryftallifations d'une matiere brillance,
argentine & foyeufe, difpofde en rayons divergens,je crus y reconnoitre
des paquets de la plus belle zéolite rien ne reiîembloic autant
à cetçe fubiîance par la forme & parla couleur; la lave en étoit entièrement
pénétrée dans cette partie, j'en détachai fur le champ, à l'aide
d'un cizeau & d'un marteau,un bel échantillon, & je laiflai le relie pour
les obfervateurs qui viendroient aprèsmoi. S'ileftun morceau trompeur
c'eft celuirci i les naturaliiles les plus éclairés qui l'ont vu & admiré dans
mon cabinet, l'ont tous pris pour la plus belle zéolite, 6c cependant ce
n'eil abfolument qu'un fpach calcaire en tout femblable à la zéolite par
fa f o r m e , f a c-ontexture & fa couleur laiteufe argentine. J'avoue que je
fus fingi^liérement attrappé , lorfqu'ayant forti mon flacon d'acide nit
r e u x , j'en touchai ma prétendue zéolite, qui fe changea en fpach calcaire;
mais je me co-nfolai par la beauce & la iîngularité du morceau, qui
n'en eft pas moins curieux, fe trouvant dans le centre de la lave. Je ne
tardai pas à en rencontrer d'autres de la même efpece, c'eft-à-dire d'aflez
gros morceaux dans des laves moins dures ; j'en ai fait mention dans
mon mémoire fur le bafaUe, page 174 & fuiv; on y. verra ce que je dis
de ce fpath zéolitiforme qu'on y trouve quelquefois par fragmens, ÔC
en feftion cunéiforme^ engagés dans les laves poreufes.
Mais revenons au pied du rocher Corneille pour y obferver un phénomène
d'un autre genre. J'ai dit que la ville du Puy étoit aflife fur I3
croupe de cette butte volcanique, qui fe dégage &c s'éleve à nud d'une
bafe dont lafuperficie eft terreufe, parce que l'art eft venu à bout de la
défricher, pour y former de petits jardins en terrafle. C'eft dans une partie
aiiez élevée où eft la maifon des freres de la doÛrine chrétienne, qu'il
faut fe rendre pour y obferver une carriere fouterreine de gypfe, furmontée
par les grandes maiîes volcaniques du rocher Corneille. Coixwnt
ie local j r è s - c i r c o n f c r i t , où l'on tire cette pierre à plâtre, fe trouve fous
unfol cultivé, forméparles détrimens de laves terreufes,,&par une fubftance
argilleufe, il eft impoiTible de diftinguer les points de conta£t des
matières volcanifées avec la carriere de gypfe , formée par couches
horifontales, interrompues par des lits alternatifs d'une argille grifâtre.
Ce plâtre donne beaucoup de peine à préparer, parles triages qu'il
faut faire pour en féparerles différentes qualités; il y en a de gris qui
eft toujours un peu argilleux, & ne devient jamais blanc; la qualité îuperfine
eft très-blanche ; celle-ci eft préparée avec une félénite gypfeufe
ilriee ,blanche, àdemi-tranfparente; mais ces lits féléniteux fe trouvent
conftamment interrompus par des couches d'argille fort adhérentes au
gypfe; les ouvriers font donc obligés, quand le plâtre eft cuit, delechoifir
morceau par morceau, & de le ratifier deffus & deflbus avec un couteau
pour en enlever les portions argilleufes qui en affoiblilîanc fa qualité,
akéreroient fa couleur. Il
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qui fe
j les
. D U
Il y a eu anciennement d'autres carrieres à plâtre ouverte:
prolongeoient fore avant fous la ville; j'aurois été fort curieux de
vilîter , mais on m'aflura qu'elles étoient impraticables.
Les carrieres dont je viens de faire mention exiftoient-elles avant
que les volcans euffent ravagé le bailin du Puy"^. en ce cas comment
une fubftance fi t endr e , fi facile à être attaquée par le feu, a-t-elle pu
réfifter à l'aftion des laves qui la couvrent & l'environnent de toutes
parts? ces mines de gypfe fe feroient-elles au contraire établies ici après
l'incendie par un dépôt diluvien ? mais fe trouveroient-elles alors fous les
maiTes volcaniques ? ou enfin ces mafies féléniteufes fe feroient-elles formées
dans le même temps que ces volcans bruloient fous les eaux de la
mer? voilà autant de belles queftions qui méri'teroient l'examen le plus
réfléchi, & que je me garderai bien de tenter de vouloir réfoudre. Mais
fi la matiere calcaire, combinée avec l'acide vitriolique, fe trouve vers la
baie du rocher Corneille, la pierre calcaire pure fe rencontre dans un
coteau qui fait face à celui-ci , & en eft peu éloigné , dans le même
baliin & non loin de la petite riviere de Borne.
Cette pierre calcaire eft placée à mi-côte d'une petite montagne trèsvoiiàne
de la v i l le, & prefqu'attenante à un de fes fauxbourgs; la pente
en eft aflez douce , entièrement cultivée , & couverte vers fa fommité
par des amas de bafalte & de déjeâions volcanifées ; la partie mife en
culture eft compofée d'une terre fertile, graiîb , argilleufe, mêlée de
beaucoup d'éclats de bafalte ; c'eft fur la croupe de la montagne, dans
la partie qui fait face à la ville , que font fîtuées les carrieres donc on
retire la pierre à chaux; il ne faut pas croire qu'on voye ici des vef^
tiges extérieurs de pierre calcaire , ni qu'on fâche fur quoi cette fubftance
repofe ; les défrichemens & la terre végétale ont jeté un voile qui
couvre la concexcure de cette intéreflante élévation.
C'eft par de petites galeries horizontales, peu élevées, mais fortprofondes
, qu'on a été obligé d'aller à la recherche de la matiere calcaire ;
je fuis entré dans plufieurs de ces mines, que j'étois très-avide de vifit
e r , je les ai examinées & fuivies avec beaucoup d'attention; il faut y
pénétrer avec des lampes : voici le réfultac de mes petites obfervations.
1°. On marche une cinquantaine de pas dans une matiere argilleufe
grifâtre, qui contient quelques élémens calcaires, cette argille eft plutôt
en maife qu'en banc; on s'apperçoit enfuite en avançant, que l'argille
prend de la confîftance, & fe rapproche plus de l'état de pierre ; les molécules
calcaires quis'y trouvent difléminées,font plus abondances, l'acide
nicreux attaque un peu plus vivement la mat iere, & à mefure qu'on
s'enfonce, les nuances calcaires fe fortifient, l'argille s'éclipfe infenfîblement,
&Con parvient fous de grandes voûtes où la pierre à chaux fe
développe &cfe trouve à découvert.
2®. Lorfqu'on examine la difpoficion de la roche, on eft fort furpris
de ne point y trouver de bancs ni de couches, on ne voit qu'un iîlon
homogene de plufieurs pieds d'épaifîeur, qui regne dequis le plancher
jufqu'à la naiflance de la voûte; il eft vrai que les chambres où l'on tire
la pierre ne font pas des plus élevées, & qu'il feroit poflîble que les bancs
d'une très-grande épaifîeur.s'enfonçalîent dans la profondeur de la terrej
il eft une chofe cependant qui tendroic à détruire cette conjef ture, c'eft
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