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D U VIVARAIS. Ï 7 7
V O L C A N DE MAILLAS
VOVA G E à SAINT-JEAN-LE-NOIR , au mont JASTRIÉ , &
defcription du pavé de MAILLAS.
O N fe rend de Rochemaure au village du Theil, fîtué fur la rive du
Rhône, en fuivant la grande route, bordée à gauche par une chaîne
de petites montagnes,dont pluiieurs fontcalcaires, d'autres argilleufes ,
& quelques-unes en cailloux roulés. On compte une pet i t e lieue de Ro-^
chemaure au Theil : il faut quitter ici la grande route pour prendre le
chemin de Mêlas j on laifle alors le Rhône fur la gauche, pour entrer
dans les montagnes. Le torrent qui pafle à Mêlas roule des mafles confidérables
de bafalte &de laves pòreufes j il coule dans une gorge profonde
, entre des rochers calcaires fort élevés ; on le fuit jufqu'auprès
du village ó!Aubignac. Les montagnes qui dominent fur Aubignac font;
couronnées par des chauifées debafal t e : c'eft ici l'excrêmité méridionale
du Coueirou.
Après avoir quitté le torrent de Mêlas, on ne tarde pas à fe rendre
au Buis d'Aps, qui eft une hôtellerie iîtuée fur le chemin, dépendante
du village d'Aps, ïAlba-Helvioriim des anciens qu'on apperçoit non
loin delà. On a toujours voyagé jufqu'ici fur les matières calcaires,
quoiqu'on ait fur la droite les montagnes volcaniques du Coueirou j on
continue même à les fuivre jufques vers les approches de Saint-Jean^
le-Noir y éloigné d'environ 5 lieues du Rhône.
Peu après avoir paile le Buis d'Aps, on rencontre un torrent nommé
Efcoutai, qui traverfe le chemin : ce torrent roule des bafaltes provenus
des montagnes voiiines. Dès qu'on entre dans le territoire de Sainte
Jean-le-Noir, placé fur une hauteur, on apperçoit que tous les champs
font pleins de bafaltes en table , en fragmens de colonnes, en mafles irrégulieres;
la campagne en eft ent ièrement jonchée de droit & de gauche à
plus d'une lieue , avant de rencontrer les rochers qui les ont fourni. On
commence à bien découvrir d'ici la fuite des montagnes volcaniques du
Vivarais , avec leur fommité recouverte par des plateaux de lave j ce qui
donne à ces montagnes un afpeft pi t torefque, bien différent de tout ce
qu'on voit dans les rochers de granit ou dans les pays calcaires. ,
Saint-Jean-le-Noir eft un village peu confidérable , entièrement bâti
avec des laves noires ou rougeâtres ; on y trouve des auberges , il
faut y laifler les chevaux, & il eft bon même de s'y rafraîchir, pour aller
enfuite à pied fur le mont Jajirié, ou le Rhan-Jajiriê^ould. montagne de
Maillas, car ces trois noms font fynonymes dans le pays.
Maillas qu'à un petit quart de lieue de Saint-Jean-le-Noir , on
s'y rend par le chemin de Berfeme qu'on laifle à gauche; on trouve ena
Ce villa; tinu fous le nom d ' ^ p j , d'^i^f, & d ' ^ p j , des veltiges . . .. . ables de fon anciq. uicé.
celui à'yilbe, étoic anciennement tels que des ijio Caïques & nombre de médailles qu'on
ville confidiirable de la dépendance romaine , ca- y découvre journellement. Il me fur envoyé il- y a
pi talc du peuplle Hehii, ce qui lui valut !o nom Sà'Aylihlbau quelques arn.n ées un Mercure antique en bronze, d'ua
Hdccoram & ¿"yllia Augtifla. Cette ville fut détruite bon %le , trouvé dans
; pays.
vers la fin du bas Empire : on trouve en core au village
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