P R É F A C E ,
nature, &: avec une attention fcrupuleufe, cette importante coupe de
montagne qu'on a mis heureufcment à découvert en pratiquantà grands
frais le chemin qui conduit de Saim-Jean-le-Noir à Montini.
Lorfqu'on eft parvenu , ensuivant cescurieuicsMWi^M, fur ie haut
de la montagne dans un lieu nomme les Balmes de Monthrul, on
découvre un cratere d'environ 80 toifes de profondeur, fur j o de diametre;
c'eft ici où le naturalifte trouvera la fuite la .plus compiette
& la plus variée de laves dont la plupart offrent des accidens auffi
fmgulicrs qu'inftruffifs. L e principal profil de ce cratere, au fond duqud
on voit des prifmes de bafalte repofant fur la .pierre calcaire ., eft
.figuré dans la Planche VII.
LaPlanche VIII eftle beau pavé du pont iu Bridon, (aï le bord
de la riviere du VoUnt, dans un payfage délicieux ; cette chauffée
qu'on a la facilité de pouvoir étudier avec la plus grande aifance pat
fa pofition favorable, offre divers objets d'inftruftion très-utiles.
La Planche IX qui a pour titre, Chauffée du font de Rigaudei, auill
pittorefqûe par l'arrangement 8c la difpofition des colonnes qui forment
uneefpeced'amphithéatre, eft d'autant plus curieufe , que plufieurs
des prifmes prononcés avecla plus grandenetteté,, font articulés
&: contiennent de gros noyaux de granit intafl , de - laf lus belle confervation.
Celle du n°. 10 eft relative au Volcan nommé fur les lieux la montagne
¿e la Coupe au Colet d'Aifa', ce pic de forme conique , n'eft
compofé que de laves poreufes d'une couleur rougeâtre ou noire, fa
fommité offre un cratere en entonnoir d'une grande profondeur 8C
d'une cqnfervation fi parfaite ^ qu'il fembk que ce Volcan , quoique
très-ancien, vient feulement de s'éteindre, on doit le regarder comme
un des plus curieux &c des plus inftrudifs qui exifte. O n peut
fuivre & marcher fur un courant de lave bafaltique bien à découvert,
qui part du haut du cratere, en defcendant jufqu'au bas de la montagne
au pied de laquelle il a formé un pave de géans, de telle maniere
qu'il n'y a point d'interruption, ni de ligne de féparation de la
lave qui a defcendu du haut de la montagne par ondulation, 8C a
coulé d'une feule venue , avec celle qui affefte la forme prifmatique,
ce que j'ai fait rendre avec beaucoup d'exaftitude dans la gravure
; on verra par-là , d'une maniere indubitable, que les prifmes
de Bafalte n'ont pas eu d'autre formation que celle du feu.
La chauffée du Pont de la Baume, au bord de la riviere d'Ardeche.
P R É F A C E . -xiij
che, repréfentée dans la planche onzierae, de grandeur double infolio,
eft une portion d'une des plus grandes coulées bafaltiques du
Vivarais ; on y diftingue le Bafalte articulé, les colonnes d'un feul jet,
des rudimens de prifmes qui divergent en plufîeurs fens & de
plufieurs manieres ; on y voit une belle grotte naturelle tellement
réguhere, qu'elle paroît au premier abord formée par l'art.
C'eft après avoir fait connoître ce dernier p a v é , que je donne des
détails très-étendus fur les puits méphitiques de Neirac, dont les
vapeurs font au moins auffi adives & auffi malfaifantes que celles de
la grotte du chien, de Pouzzole j je rends compte de toutes les expériences
que j'y ai faites moi-même, & c . Cette notice eft fuivie d'une
lettre adrelfée à M. de Sauffure , au fujet d'un poudingue qui a pour
bafe un fable graniteux ; ce poudingue qui contient des morceaux
de Bafalte, fe forme ou plutôt s'aglutine à l'aide d'une eau
fortement imprégnée de gas méphitique ; j'explique de quelle maniere
je découvris ce phénomene; je parle après cela de la. montagne
volcanique nommée la coupe de Jaujeac, dont le cratere eft auffi
bien caraaérifé que celui de la Coupe du Colet d'Aifa-, s'il y a une
grande reffemblance entre ces deux cráteres, j'y trouve une analogie
de nom bien remarquable, ils font appellés tousles deux Coupe, à
caufe de la forme de leur bouche ; or une coupe fe dit en latin crater ,
& ce dernier mot étoit employé chez les Lat ins, & plus anciennement
chez les Grecs, pour défigner la bouche d'un Volcan ; c'eft du cratere
formidable de Jaujeac qu'a découle cette fuite de pavés prifmatiques
qui bordent la riviere du Vignon, que j'ai foin de défigner dans
mon itinéraire.
Ces objets une fois connus, je donne des détails fur le voyage du
Colombier, de la Gra-venne de Montpez,at. J'ai fait prendre une vue
de la chauffée des bords de la riviere d"Puliere, où les prifmes font
non-feulement d'une très-grande élévation, mais fe trouvent difpofés
par grands faifceaux, & deffincs d'une maniere qui paroîtra extraordinaire;
cette chauffée eft, felon moi , fi étonnante, que je crains qu'on
ne regarde la chofe comme incroyable ; je fupplie donc d'avance les
perfonnes qui voudroient en quereller l'exaSitude, de ne pas prononcer
fans avoir vu les lieux, ou s'en s'être fait rendre compte par les
gens du pays. Ce beau pavé a pour fondement une affife de cailloux
roulés, recouverte par une petite zâne d'un fable d'un brun jaunâtre,
fur laquelle portent les colonnes, au-deffus defquelles on voit une
<ii>l
jL.L|
' . i î