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calcaire par l'intermede de l'eau fortement imprégnée d'air fixe, je
foupçonne , dis-je , que le même agent peut avoir également la faculté
d'attaquer les terres vitrifiables, & de les revivifier à la longue fous
forme de feld-fpath ou de cryftaux quarneux.
La converfion du bafalte en feld-fpath ne feroit donc plus alors une
opération qui dût paroître impoffible ; il feroit même affei facile de la
concevoir, 6c voici comment je penferois que la chofe auroit pu fe
faire.
Je fuppoferois d'abord que ç'auroit été à l'époque où cette partie
du globe étoit fous les eaux , que cette métamorphofe auroit pu avoir
lieu ; en effet , un liquide chargé de principes falins tel que celui de la
mer, devoir porter fon aftion diflblvante fur les molécules ferrugineufes
des laves ; ou fi l'on croyoit que cette aSion trop lente de fa nature
exigeoit une férié trop nombreufe de fîecles pour pouvoir s'emparer du
principe martial des matieres volcanifées, je puis me retourner facilement
d'un autre côté & fuppofer, ce qui n'eft point hors de vraifemblance,
que les volcans dont il eft queftion brûloient alors fous la mer ainfi qu'on
en a eu obfervé dans différences plages.
L'acide des fumées devoir néceffairement, dans cette derniere hypothefe
, enlever une partie du fer de ces mêmes laves & les décolorer par
l à ; d'autre part, ces vapeurs, ces fumées acides imprégnoient, faturoient
de la maniéré la plus forte toute l'eau environnante, de l'air fixe
le plus puiffant ; cette eau dès-lors acquéroit le pouvoir de réagir fur
la terre alumineufe & vitrifiable de la lave, & devoit en la régénérant la
convertir naturellement en lames élémentaires de feld-fpath , c'eft-à^
dire , d'une efpece de quartz greffier. Si je hafarde au refte ces idées ,
M i l o r d , c'eft moins pour vouloir expliquer une théorie auffi fubtile
que pour faire voir que le changement du bafalte &C des laves en feldfpath
, n'eft point une chofe contradiftoire & phyfiquement impoffible.
N°. 5. Le bafalte de ce numéro eft un échantillon d'environ 4
pouces de longueur fur 5 de largeur ; il eft remarquable en ce qu'un
peu plus de la moitié du morceau eft changée en une fubftance argilleufe,
blanche & tendre, recouverte d'une teinte rougeâtre nuancée de jaune,
tandis que l'autre partie eft encore bafalte gris-noir, mais tendre. On voit
dans ce dernier quelques points de fchorl noir non altéré. On trouve
cette efpece dans une montagne de cailloux roulés des environs de Montelimar,
qui fait face aux volcans de Rochemaure. Ces bafaltes ont été
entraînes du Vivarais & dépofés par les eaux dans cette montagne de
cailloux roulés, à l'époque de fa formation qui doit remonter à des temps
bien reculés. J'ai dans ma colleftion un prifme quadrangulaire du même
lieu, entièrement changé en argille d'un blanc jaunâtre ; le fchorl qui s'y
trouvbit eft converti en une fubftance terreufe noirâtre.
6. Bafalte de l'efpece que j'ai nommée bafalte piqué dans mon
mémoire furies laves : celui-ci, fans avoir changé de forme, eft entièrement
converti en argille grife, favcnneufe, happant la langue, fe laiffant
couper facilement avec un couteau. On y voit les mêmes marbrures
que fur le bafalte piqué, & quelques petites taches jaunâtres, occafionnées
par une chaux ferrugineufe , avec quelques paillettes de fchorl, en
partie dénaturées, mais qui ont confervé leur couleur. Ce bafalte fe
trouve
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trouve à deux pas de la chartreufe de Bonne-foi , fur la montagne du
Me:{inc, dans les endroits où les fumées acides fulphureufes paroiffenc
avoir exercé leur ailion , & ont converti des laves compares & des
laves poreufes en argille rouge, propre à fervir de pouzzolane. Ce bafalte
fe trouve parmi ces matieres , & a été changé en argille grife, tel que
vous' le voyez dans cet échantillon : j'ai joint, pour faire pendant à ce
morceau, un petit prifme de bafalte fain ôc confervé , de l'efpece analogue
queje nomme piqué ^ à caufe des petites taches ou piquures qu'on y
diftingue ,• vous reconnoîtrez que l'un 8c l'autre font de la même efpece,
& j'ai été charmé de les rapprocher, afin que vous puiffiez en juger plus
facilement.
N". 7. Cette matiere, d'un rouge ochreux, pefance 6c dure en apparence,
mais fe réduifant facilement en une pouiEere graveleufe , eft pleine de
paillettes de fchorl noir en partie vitreux : on y voit auffi avec la loupe
quelques petits noeuds de lave poreufe : cette déjeârion volcanique fe
trouve vers les bords du cratere de l'ancien volcan de Chenavari en Vivarais
, entre deux coulées de bafalte ; elle y forme une efpece de bano
de plufieurs pieds d'épaiffeur, 6c eft recouverte par des couches de bafalte
pur, de plus de i ç pieds de hauteur. On voit de droit 6c de gauche
des maffes énormes de laves poreufes grifes 6c rouges, avec une profufion
de noyaux de fchorl, 6c non loin de là un grand 6c magnifique pavé
des géans que j'ai fait graver. Je ne regarde cette coulée de matiere
rougeâtre un peu argilleufe, que comme un bafalte calciné 6c dénaturé par
ra£tion foutenue du feu, 6c particulièrement par la qualité des fumées-
Je ne crois pas qu'on puiffelui attribuer d'autre origine , d'autant mieux;
qu'on voit encore des maffes de bafalte fain , en partie changées en cette
fubftance argilleufe qui forme une excellence pouzzolane, en la réduifant
en poudre , ce qui s'opere facilement. On trouve au même lieu des
portions de cette matiere , plus ou moins dures, plus ou moins vives en
couleur , 8c plus pâteufes Sellantes les unes que les autres. Vous en jugerez
par l'échantillon du n°. fuivant.
N°. 8. Cet échantillon reffemble à un véritable bol d'un rouge vif ;
il eft d'une ténacité extrême. J'ai effayé d'en faire faire des ouvrages en
poterie ; mais au premier coup de feu d'une faïancerie ordinaire, l'extérieur
des vafes que j'avois fait tourner fe convertit naturellement en
une couverte vitreufe , fe gerfa, 6c tout l'ouvrage tomba en mille éclats
àdemi-vitrifiés, d'une couleur rouge noirâtre.
N°. 9. Eft une fubftance argilleufe femblable à la premiere, mais d'un
rouge plus vif; les points de fchorl font altérés ici 6c changés en une
terre noire fans confiftance 6c fans éclat. On trouve cette efpece de bol
volcanique entre deux coulées de bafalte, fur les bords du cratere de
Montbrul en Vivarais.
N". jo. Eft une matiere volcanique argilleufe intéreffante, de couleur
fauve clair. Elle a de l'adhéfion 8c une certaine confiftance; on peut la
couper cependant avec la plus grande facilité, 8c la réduire en poudre.
On y voit plufieurs noyaux de lave poreufe d'un gris noir, qui n'ont été
que foiblement altérés, du moins quant à la forme 6c à la couleur; mais
ce qui rend ce morceau intéreffant, c'eft qu'on y trouve des frortions de
chryfolite volcanique qui a confervé fon grain tous les accidens de
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