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L E T T R E
A M I LOR D HAMILTON,
Chevalier de l'ordre du Bain, Envoyé extraordinaire &plénipotentiairt
de fa Majejlé Britannique à la Cour de Naples, & Membre de la
fociété royale de Londres.
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J>e Montellmar, h ta moi ijjSi
M I L O R D ,
J ' É T O I S dans íes plus hautes montagnes du Velay lorique votre
Îettre & le beau préfent qui raccorapagnoit ont été rendus chez moi.
Comme mon voyage a e'te' long, je n'ai pu voir votre livre 6c avoir
l'honneur de vous çépondre & de vous remercier que dans ce moment.
J'ai vu, avec autant de plaiiîr que d'admiration, le grand 6c magnifique
monument que vous venez d'élever à la nature j cette belle fuite
de tableaux plus inftruâifs les uns que les autres , échauffera les idées
fur une des plus curieufesparties de l'hiftoire naturelle,celle des volcans,
fort négligée ou trop légèrement vue jufqu'à préfent. On croyoit avoir
connu le Véfuve lorsqu'on y avoit fait un voyage ou deux j il n'eft presque
point de phyfîcien ou de naturalifte qui ayant fait une promenade fur
ce volcan, ne nous ait prompcement donné un beau 6c grand nrémoire
à ce fujet.
Il falloir être fur les lieux, avoir votre zele & toute votre confiance,
pour obferver 6c fuivre pendant plufieurs années les phénomènes du
Véfuve , 8c pour faiiir les circonftances variées qui les précèdent ou qui
les accompagnent : ilfalloit voirauffifouvent 6c aufli-bien pluiîeurs éruptions
pour en faire connoître les détails d'une maniere aulîi piquante :
il falloir, en un mot , votre fortune pour faire peindre à grands frais cette
fuite de tableaux qui rendent la nature avec tant de vérité , qui la tranfporcent
en entier dans nos cabinets , fi je puis me fervir de cette
expreflion.
Tout m'a iutérefle vivement dans votre livre; les détails que vous
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