w i p î VO L C A N S ÉTEINTS
"s'en éleve , & qui eft fortement imprégnée de ce gas acide , frappant
contre le parement du rocher de quarti , par une des fiiiures duquel
l ' e a u ' f o r t , altere Se décompofe d'une maniere très-prompte le feld-fpath,
au point que cette pierre perd fa couleur blanche & vitreufc, s'attendrit
, prend une teinte ferrugineufe brune , & fe brife fous les doigts :
j'en enlevai une fois avec un cotrteau plus de deux livres , & je parvins
jufqu'au feld-fpath pur & fain. Trois mois après je repaflai furies l ieux, .
& je vis que la vapeur acide avoir de nouveau altéré le rocher à plus
de z lignes de profondeur. Les perfonnes chargées de !a dire£tion de ces
eaux, m'aflurerent qu'elles étoient obligées de temps en temps de décrouter
ainfî le rocher , pour que cette fubftance , d'un brun ocreux, en
tombant dans l'eau ne la troubla pas.
Cette obfervation n'eft point à négl iger , elle prouve que l'ufage d'une
eau fortement imprégnée d'air fixe, peut être d'une grande utilité, prife
intérieurement, pour détruire les concrétions pierreufes. Cette terre,
d'un brun jaunâtre, produite par la décompofition du feld-fpath , a cont
r a f t é un goût falin très-fenfible, ce que j'attribue à la qualité des eaux
minérales de cette fource, qui contiennent du natmm. Je n'ai pas encore
eu le temps d'examiner cette fubftance faline , mais je répété ici
que le rocher de feld-fpath eft fain & pur, qu'il ne contient aucunes pyrites
, & qu'il eft malgré cela ainfi journellement dénaturé par ces eaux
fortement imprégnées d'air fixe , & qu'il n'eft attaqué que dans la partÍK_
où la fource en fortant bouillonne 5c. eleve la vapeur acide. ^ "
En quittant Vais, il faut remonter la riviere du Volant, jufqu'aux
approches du pont nommé leBridon-, c'eft ici où commence la plus belle
•fuite de chauHées,qui exifte dans tout le Vivarais. On petit dire que le •
torrent rouie fes eaux entre des digues de bafaltes prifmatiques, depuis
ce pont jufqu'au defllis du village d'£nir<i;giiej, c'eft-à-dire, pendant
environ z lieues.
• Si les différentes chaulfées dont il a déjà été fait ment ion, telles que
celles de Chenavari, de MaiZZaJ, p réfentent des tableaux grands & maj
e f t u e u x , portant fouvent l'empreinte du défordre , le pavé du pont du
Bridón offre au contraire une fuite de colonnes d'une forme agréable,
difpofées dans un bel ordre , affez grandes , fans être coloffales, entièrement
à découvert, placées à propos pour être étudiées fans gêne tout
auprès du grand chemin , & dans un des plus beaux fîtes de la nature .;
Voyex Planch. VIIL
On eft étonné de voir combien cette chauffée différé des aiitres; elle
fert de droit Sî. de gauche de digue à la riviere , &c l'on croit d'abord '
en la voyant de loin que c'eft un ouvrage d'art fait pour contenir le tor- .
r e n t ; mais à mefure qu'on approche, on voit les prifmes fe développer,,
former une belle mofaïque qui s'exhauffe en talus, & marche comme
par gradation jufqu'au pied d'un grand rocher de granit.
Le pont eft appuyé d'un côté fur des granits à gros grains, tandis qu'il
porte de l'autre fur la fommité des prifmes. L'ingénieur qui a dirigé cet
ouvrage auroit dû faire attention que les colonnes fe détachant avec
facilité, cette partie du pont fera tôt ou tard renverfée.
• Tous les prifmes font droits, pofés perpendiculairement les uns à
côté des autres, 5c imitant un jeu d'orgue ; leur fuperficie eft à découvert