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M É M O I R E
u n morceau de h même efpece plus correa encore, venu du même
p a y s , dans a col le&on de M. Collé, àMarfellie; mais la pyramide
m a n q u o u II feroit donc poffiUe d'en rencontrer à la ¡ongue de, plus
p a r f a i t s , £ toutefois la ctrconft¡,nce qui fait paflër le fckorl à tomate
a u t r e couleur que la noi re, n'eft pas contraire au complément de fa cryft
a hfat lon : mais un fchorl noir parfaitement cryftallifé ne peut-il pas
a laide de cer tain^ combinaifons opérées par la nature , fe métamorp
h o f e r en fchorl d'une autre couleur? Je réponds à cela que quoique la
n a t u r e ait, dans les fecrets de fes vaftes l a b o r a t o i r e s , u n e multitude de
procedes qui nous font inconnus , il ell plus fimple de croire que la var
i e t e des couleurs dans es fchorls s'eft opérée à l'époque priLtive de
leur formation, & dansletemps même où leurs molécules conftitutives
e t o i e n t tenues en dilTolution dans un fluide. On conçoit qu'alors il a p T f e
f a j r e plus naturellement divers mélanges, dans lefquels certaines fubfiubftances
acides ou alkalmes jouoient un rôle , & étoient mifes en
adlion par le feu principe ou le phlogiftique ; ce qui doit avoir produit
une multitude de conibinaifons & de phénomènes qui ont influé fur
les formes & fur les couleurs. Il eft plus plaufible de placer à Ltte
époque les divers carafteres qui ont pu ê t r e développés & qui s 'ef fef luent
journellement encore-dans la formation des fchorls = q i o i q u e i S à
p r é f e n t je n aie vu que des fchoxls d'un noir foncé , d'un noir plus clair
d un noir verdatre , d'un verd tendre & d'un verdplus v i f , il d l polEble'
q u 11 en exifte avec des couleurs plus tranchantes & plus variées; même
d e ceux qui font exaf tement cryflallifés.
Il peut y avoir également des fchorls blancs quoique ferrugineuxo
n f a i t f o u s q u e l m a f q u e t rompeur f e c a che l e f e rdanLes mine f S
Manches. J ai quelques cryftaux de fchorl noi r , trouvés dans les'^llvefde
eux-mêmes des aiguilles d'une fubftancî
blanche & demi-tranfparente , qui rellémble à un fchorl blanc : je J o &
rois cependant pas aflurer aflîrmativement que ce fût du fchor bknc
comme ces morceaux étoient précieux, je n'ai pas voulu les facrifier
pour en faire l'analyfe ; mais je crois l 'exi l lence du fchorl b l a n ^ S e
ne aie jama, vu cryftallifé en prifme caraaérifé comme le fchorl
n o i r . I l exift e u n fchorl blanc en prifmes ftriés : voici ce qu'en dit M Sa.e
dans fes demens à m.néralogù, page . 0 4 de la nouvdl e édition, t T e '
H i® 1 V ^ f f^P^^ent f a cüement ; on en trouve quelquefois de
» diferentes couleurs dans le même morceau. M. Delifle a dans fon
« cabmet un morceau de cette e fpece, où l'on remarque alternative
.. ment du blanc & du violet dans du quartz mêlé de m L d'Altenber^
» On voit dans le cabinet de M. le comte d'Angivüler du fchorl pr F
.. matique ftrié, d'un blanc bleuâtre. Ces d i f ïéreLs efpeces de bafai t
b l a n c " , c l r ' r ' ^^ P - d u i ' " - ^ ™ - e
À i" r ef t connue par M. Linneus, qui la définit
iora.JaMes albu^ ^ v ; auffi-bien que par C^o'nf tedt f / 4!
11 e t t encore un fchorl blanc indiqué par M. Sage : ce fchorl
l a fc^e rhomboïdale II faut convenir q'u'on appefço'it Sne b ï ,
varíete dans les fchorls ! „ Ces cryftaux, dit M. Sage , qu'on trouve or!
» dmairement en groupes, font des rhombes d'une ligne d'épaTflLr
S U R L E S SCHORLS.
" f " de u x de largeur ; ils font taillés en bifeau fuÎ
,, les quatre bords, d'où réful t e un décahedre ; leur gangue eft un bafa te
folide de la même nature „avec des v e ine s bleues, d e m i - t r a n f t a r f n t e !
quelquefois à l a furface d e c e t t e e fpê c ede fchorl d Î u L'
» cryftaux foUtaires en cubes rhomboïdaux, dont les faces ¿ « S S e
.. en fens contraires ; ces derniers cryftaux, plus durs & p lus " nfta!
« rens que ks^pxemiers , ont auffi une légere teinte de bleu. Ce bafake
_ J'ai un échantillon de ce fchorl qui m'a été donné par M. de Rome'
f a u t ^ i é de™M r 7 - »S s
, m e r du d t i ^ ; "" P« » ^ P " - , - ï " j'y
J e ne range pas au nombre des fchorls blancs certains grenats déco
lorés qui f e trouvent dans les laves de la au Véfuve „ 1 p u,"
que d aut res grenats calcinés & farineux des laves de Viterbe « „tft
q u accidentellement & à f a i d e des émanat ions qui sVlevent des volcans
que ces grenat s font dans cet é tat ; je penf e même que dans aucun c a s l «
n a t u r a l i i es doivent confondre les fchcrl s ave c les grenats, malgré Îa p o
p r i é t é qu ont ces derniers de fe fondre fansaddi t ion ; il vaut mfeux nour
l o r d r e d'un cabmet en faire une claff'e à part. Les made X pîfrres
d e croix, les tourmalines, doivent occuper auffi des rangs fépLés
O n voit dans les lavçs duVéfuve & de l'Etna une mufti/ude ï e fubff
e ^ f c r i ' ^"Sa g é e s , qui ont é t é pr i fes pour
des fchorls , & dont la plupart ne font que des efpeces d 'hyaciLhe s f des
g r e n a t , des chryfolites ou des zéolites cubiques à demi-tranfparenies
& quelquefois diverfement colorées. "p a r e n t e s ,
Les Schorls font-ils des produBions du feu ?
L u s IE u R s natural i f tes d i f t ingués ont regardé les c ryf tauxde fchorl
qu on trouve fi f r é q u emme n t & en fi grande abondance dans les matieres
volcaniques comme le produi t du feu. Certaines cryftallifations décou.
v e r t e s par M. Grignon dans des fourneaux de mine de f é r jde s nouvelles
obfervations faites par un habile chymifte (M. de Morve au) fur des
efpeces de cryftallifations produi tes par le feu fur des matieres métalliques
en fufion ; tout fembloit venir fortement à l'appui du fyftême de
l a formation des fchorls par le feu. y>i-erae ae
, C'eft en obfervant avec beaucoup d'attentipn la nature fur les lieux:
c eft en faifant des voyages réitérés dans diiFérens pays où les f«i x fout
e r r e i n s ont exerce tout e leur fur eur ; c'eft e n voyant f L v e n t les mêmes
objets & en raniaflant les faits un à un , q«e je fuis venu à bout de me
convaincre que les fchorls n ont jamais dû leur origine à l'incendie de.
« l e a n s & que k u r cryftall.fation s'eft opérée à l'aide d'un fluide plus
t r a n q u i l l e & moins en afevi t é que le feu ; qu'en un mot les fchorls fe
lont formes a la mamer e des q u a r t z , des cryftaux de roche & des autres
d i f ï e r e n s cryftaux, par l ' intetmede d'un fluide aqueux.
Comme ce fentiment trouvera probablement des contradideurs,
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