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G R A N I T . Saxum granites. LINN. 70. 19.
Le granit eft une pierre ou roclie conipofe'e, qui a pour bafe le fddmth,
c'eft-à-dire, le quartz feuilleté , dans lequel eft enveloppé le
t
Ichorl noir ordinairement en lames, Sc quelquefois ea prifraes ou en
rayons , avec le mica. Le feld-fpath graniteux eft fouvent blanc ou rougeâtre
, verdâtre ou demi-tranfparent. Le granit doit être compofé de
ces trois fubftances, le feld-fpath, le fchorl & le mica. Une pierre quine
ieroit formée que de feld-fpatli & de mica, ne feroit pas un granit parfait
il vaudroit mieux la nommerfdd-fpaih de\telltoutelU couleur avec mica.
L e granit donne des étincelles lorfqu'onle frappe avec l'acier, & n'eft point;
attaqué par les acides. Cette pierre , dont les Egyptiens ont fait des
nion,umens il hardis & û durables, paroît être une des plus anciennes du
globe a ; elle ie trouve en mafl'es énormes & en grande abondance. Il y
a des granits de différentes couleurs, quelques-uns font fufceptibles
d un allez beau poli.
: GRENAT. Borax granatus, LINN. 96. ;.
C e f t une pierre cryftallifée, placée dans l'ordre des pierres précieufes •
celui qu'on nomme oriental offre plufieurs variétés de couleur; on nomme
le grenat rouge , pur & fans mélange de couleur , cfcarhoucU, celui
qui eft d'un rouge tirant fiir le jaune, vermeille, & le rouge tirant fur le
v i o l e t , grenat Syrien. Les grenats de Bohême font d'un rouge foncé
prefque noir : ceux qu'on trouve dans les matieres volcaniques des environs
d-ExpaiUy , près du Puy en Velay , font d'un rouge plus lavé
yif & gai, & de la couleur des grains de grenade, d'où eft venu peutetre
originairement le nom de grenat.
Les grenats varient par leur forme ; on en voit beaucoup de dodé.
tacdrcs, aplansrhombeaux, &c. On peut confulter, fur leurs différentes
cryftaHifations, l'ouvrage de M. Delille , crjftallographie ,page
i ^ l tijuiv. On rencontre les grenats prefque toujours folitaires & détaches
; on en trouve quelquefois de grouppés ; il y en a qui font encaftres
dans le bafalte-lave , dans le quartz, le jafpe , les talcs, les
mica. Il y a des grenats groffiers d'un gros volume ; on en voit dans les
cabinets qui pefent plus d'une livre. Les grenats expofés à un feu vif
Se loutenu s'yconvertifl'ent en un émail d'un rouge noirâtre : ils doivent
leur couleur au fer.
G RE s. Cos cotaria , LlNN. 61. I.
Ce n'eft autre chofe qu'une multitude de molécules quartzeufes divilees
qui ont plus ou moins de cohérence entr'elles. Il y a des grès
moins fans & plus groffiers les uns que les autres ; il y en a de trèscompaftes
de tendres , de poreux. Ils varient dans leur couleur; mais
en general ils font blancs , grifitres ou d'une couleur de rouille de fer.
11 y a des gres coquilliers , d'autres font recouverts par des dendrites
lerrugineules i ] ai vu de véritables empreintes de feuilles d'arbres dans
un gres ccmpafle du Languedoc. Le grès dur donne des étincelles lorf.
qu'on
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qu'on le frappe avec un briquet; ceux qui font purs ne font aucune
effervefcence avec les acides. 11 y a des grès, tels que ceux de Fontainebleau
& de Nemours,qui fe laiiTent attaquer par les acides,parce qu'ils
font mêlés de terre calcaire , & c'eft probablement à cette matiere calcaire
qu'eft due leur cryftallifation en cubes rhomboïdaux.
G u H R.
Ce mot vient c!e l'allemand guhren, qui fignifie fourdre, fuinter, fortir
de terre à la maniere des eaux. Les minéralogiftes du Nord ont donné
ce nom à une craie que les eaux détrempant, tranfportent fous forme
liquide dans l'intérieur des grottes fouterreines, dans des cavités ou
vers la furface de la terre : guhr en un mot fignifie craie coulante.
M. Linné l'a nommé calx guhr, & le confond avec le guhrgypfeux de
Cronñedt, 14. Ce mot ftérile & peu fignificatif pourroit être facilement
banni de l'hiftoire naturelle. Les mots craie ^ matieres crétacées y
• matieres calcaires font plus expreiîifs, & rempliiTent le même objet d'une
maniere plus intelligible.
I N C R U S T A T I O N .
L'eau tenant en diflblution des matieres calcaires ou quartzeufes",'
les dépofe dans les fiiîlires des rochers , ou fur différens corps , & c'eft
ce qu'on nomme incruftation. Les incruftations calcaires font en général
les plus communes, parce que l'eau a beaucoup plus de facilité à dii^
foudre les fubftances de cette.nature, que celles qui font vitrifiables. On
voit beaucoup d'eaux minérales ou thermales former des incruftations
d'une maniere aflez prompte.
K N E I S G N E I S des Saxons.
C'eft une efpece de granit feuilleté , compofé de quartz, de feldfpath
6< de mica.
L A I T I E R .
Eft un verre quelquefois compar e , fouvent cellulaire, tantôt blanc,
tantôt coloré , qui provient, dans la fonte des. mines , des fubftances
vitrifiables étrangères à lamine. M. Linné appelle le laitier du fer,
ferri. LiNN. i8r. 2.
M E N S T R U E .
C'eft un mot que la chymie a rendu relatif aux différentes fubftances
qui ont la propriété de divifer, de décompofer les corps folides & d'en
rompre l'aggrégation ; il peut être regardé comme fynonime avec diffolvant
; menftrue eft dérivé de l'adjeftif latin menjîruus ^a^um, d'un
mois, de chaque mois , qui arrive tous les mois j Cicerón dit, menjîrua
cibaria , vivres pour chaque mois. Les anciens alchymiftes étoient dans
la faufie pèrfuafion qu'il falloit un mois aux diflblvans pour_ produire
leurs effets, ce mois, quiétoic le mois philofophique , étoit de quarante
jours.
S s s