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O L G A N s É T E I N T S
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c i étoit couvert de fruit, fes feuilles n'étoient ni ni brûlées,brûlée
m fanées, il
paroît que le fluide éledrique , puiflamment nt attiré attiré par par
la multitude de
pointes que lui préfeiitoit l'arbre couvert de fruit, s'y étoit attaché ,
Si le tronc fans cefl'e mouillé par l'orage avoit fervi de condufleur pour
porter la foudre à terre où elle s'étoit diffipée, ce qui avoit garanti du
tonnerre la maifon qui fans cette heureufe circonllance auroit peutêtre
été détruite , ainfi que les malheureux qui s'y trouvoient. Ce n'efl:
qu'hiftoriquement que je raconte cette anecdote , moins pour expliquer
le phénomène dont il s'agit, que pour rapporter un fait : j'oiibliois de
dire que le fluide éleflrique en coulant tout le long de l'arbre , avoit occafionné
dans certaines parties delal igne qu'il avoit décrite, quelques déchirures
qui pénétroient environ d'un demi-pouce de profondeur dans l'écorce
qui fut divifée en quelques endroits en une efpece de filafle.
Lorfqu'on veut fe rendre du Colombier à la Gvavsnne de Montpe^at,
une des grandes montagnes volcaniques du Vivarais, on prend le chemin
qui pafle auprès d'un moulin à foye nommé AuUere : c'eft non loin
de cette maifon, fur la gauche du chemin Se vers lariviere, qu'on trouve
une chauflee bafaltique , au bas de laquelle eftune petite fontaine dont
l'eau n'eft ni chaude ni froide , qu'on nomme cependant/oni c/iaiicic;
on traverfe après cela la riviere à'Aidiere fur le pont dont j'ai déjà
parlé , qui eft appuyé fur des entafl'emens de laves ; le chemin en rampe
qui conduit de ce pont fur le plateau où eft 1;
ell taillé dans de belles laves poreufes rouges , q
excellente pouzzolane.
route de Montpeiat,
i fourniroient une
On gagne d'ici un hameau nommé Champagne bajji , dépendant de
la paroiffe deMei'rflj, bâti fur des lafes poreufes rouges, très-calcinées;
ce territoire entièrement volcanifé eft une dépendance de la montagne
de la Gravenne. On entend raifonner la terre dans cette partie fous les
pieds des chevaux, comme s'ils marchoient fur des voûtes ; tout eft
fcories , laves , pouzzolanes , fable volcanifé. L a riviere de Montpe'^at
ou de Font-Auliere eft à la droite du chemin , elle eft dans un profontl
ravin , bordée par de grandes chauffées de bafalte qui ont plus de 150
pieds d'élévation dans certains
endroits, & qui ont été vomies p;
droits,parle
hame-au nommé Champagne haute , fe
la montagne , 8c conduit au pont qui
quart de lieue de Montpeiat ;
! ferme où il faut
i :re de la Gravenne. Un autre
trouve fur la route tracée fur
traverfe la riviere de Font-Aulie
au bout de ce pont prodigieufement élevé , eft 1
laiflér les chevaux ; c'eft ici un lieu de ftation des plus avantageux
pour étudier la montagne de la Gravenne heureufement coupée dans cette
partie par la riviere qui y a occafionné de grandes excavations pr<
près à développer la contexture d'une portion
montagne volcanifée.
1 de cette belle Se curieufe
A dix pas de la maifon eft un efcarpement du plus 1
ntérêt ,
facilité
c'eft une coupure d'environ 400 pieds d'élévation , qu'c
d'obfervér à l'aife , on peut même, avec certaines précautions,ymonter
fort haut. Voici quel eft l'ordre des matieres dans ce beau profil.
1°. Danslabafe,c'eft-à-dire au bord de lariviere, fontdes entafl'emens
confidérables de cailloux roulés que les eaux entraînent ; le lit du torrent
a dans cette partie au moins trente pieds de profondeur; il eftpoflible.
ffl
D U VIVARAIS.
que dans de très-violentes inondations, la riviere ait en
lémens de cailloux qui font fur les bords.
. Au defl'us de ces monceaux de pierres ufées, jetées
ane grande couche de cailloux roulés
: les autres, incruftés, mélangés dan:
efpece de grand banc eft élevé d'envi
, 8c les mafles de granit
; volcaniques , tandis qui
& fans ordre, eft
coup plus gros qui
laves noires; cette
defl'us du premier
avec les détrimeni
traînés par la rivie
rement entaffés ai
res volcanifées ; les
des laves cellulaires
n'eft pas aifé de proi
les déjeaions volcai
cette élevât:
e , font dans un déibrdre éti
deflbus du dépôt de cailloux
i pierres roulées par la riviere en
, mais le principal fable eft un g
oncer fi le banc fupérieur de c;
liques, eft dû à la riviere qui
qui eft diflicile à croire, tant à
515
traîné les entaf-
I irrégulièrement
en granits beaus
des détritus de
ron 55 pieds au
roulé font étroitement liées
les cailloux inférieurs, ennant,
8c irréguliélêlés
dans les matientraînent
à la vérité
gravier graniteux. 11
lailloux roulés, dansauroit
coulé jadis à
ufe de la difpofi.
tion de ce banc, qu'à raifon de laprofondeur afluelle du torrent; ou s'il a
été formépar un courant de mer; ou enfin fi les laves en fufion ne fe font
pas emparées de toutes ces pierres qu'elles ont tranfportées du voifinage.
3°. Après les cailloux roulés, fuccede un banc de plufieurs pieds d'épaifl'eur
d'un fable quartzeux un peu jaunâtre 8c roui l lé, mêlé d'une multitude
de molécules de lave noire.
• 4°. -Au defliis de ce fable on remarque des entaflemens de laves poreufes
très-noires; ces matieres font recouvertes par de grandes aflifes de
bafalte dur Se noir, qui offrent les premiers développemens des prifmes;
d'autres coulées bafaltiques, qui font fur cel le-ci , ont des prifmes mieux
caraaérifés.
L e tout eft couronné par des mafl'es de laves poreufes de plus
de zoojMeds d'élévation , ou pour mieux dire qui fe prolongent jufques
vers la partie conique de la montagne.
Comme c'étoit ici un des foyers où les feux fouterreinsexerçoient toute
leur fureur, la montagne n'eft prefque entièrement compofée que de
fcories Se de laves poreufes de difl'érentes couleurs; lesbafaltes ont coulé
dans les parties plus bafl'es 8e plus profondes , Se ont formé cette
fuite prodigieufe de chauflées qui fe prolongent à plufieurs lieues, tant
dans la riviere de Monç e i j a t , dans cette partie de la Gravenne, que dans
VArdeche, du côté de Theityts. Quoique le bafalte en fufion occupe ea
général la bafe des montagnes volcaniques , néanmoins les eflbrts puiffans
des explofions, l'élevent quelquefois fort haut. Se le font circuler
parmi les laves poreufes vers la partie conique de la montagne ; c'eft
ce qu'on obferve auprès du pont de Montpe\aî^ où l'on voit de grandes
coulées de bafalte qui traverfent les laves poreufes.
On peut avec beaucoup de peine s'élever d'ici fur le plus haut de la
Gravenne , en efcaladant la montagne parmi les laves graveleufes dans
lefquelles on s'enfonce jufqu'à mi-jambe parmi des fcories de toute efpece;
lorfqu'on eft parvenu à la plus haute fommité, au lieu d'y trouver,
comme à la montagne de la Coupe, un cratere large Se profond, oa
ncontre qu'une é
qui fait face à Mo,
fois une partie du
que les feux fouter.
tpe^.
mce conique , avec un évafement fur le côté,
; ce'refte de bouche paroît avoir été autretere
qui aura été comblé par de nouvelles laves
,3 y auront élevés.