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i 6 o EX A M E N .
SCHORL, ScHOERL,ScHiRL,COCKLE, ou COLL des Anglois..
Borax hafaltcs atrum & viride , LiNN. 95. 3. a. b. Bafakes martialis ,
CRONST. 5, 72. 73,74. 75-
Voyei le mémoire que j'ai donné fur les fcliorls, pag. S/.
SPATH. Spars fignificant fluorés , BO^LE , de origine gemmarum.
Ï1 n'y a pas long-temps qu'il régnoic une grande confulion dans la
nomenclature des ipaths ; mais avec de la peine ik des recherches , on
e f t enfin venu à bout de mettre de la clarté , de l'ordre de la méthode
dans une partie aulîi intéreflante.
J'ai fouvent entendu demander à des perfonnes qui étudient l'iiiftoire
naturelle : quelle eji donc la maniere la plus /impie & la plus aifée de
reconnoitre les di_^'érens /paths ? Je crois qu'on pourroit répondre de la
maniere fuivante :
Les difFérens fpaths , quoique cryflallifés fous une multitude de
forme , peuvent fe clafl'er fans confufion fous trois grandes divifions.
1. Les fpaths calcaires.
2. Les fpaths fluors, vitreux, ou phofphoriques.
3. Les fpaths féléniteux.
L e fpath calcaire fait conftamment effervefcence avec les acides.
L e fpath vitreux ou fluor n'eft point attaqué par les acides, & fe
trouve ordinairement cryftallifé en cubes j réduit en poudre jeté fur
l e s charbons ardens, il répand une lumiere nuancée, très-vive ; il eft
vrai que lorfqu'il eft blanc ou jaune , ce phénomène n'a pas lieu.
L e fpath féléniteux ne fait aucune effervefcence avec l'eau-forte , 5c
n e produit aucune lumiere lorfqu'on le jette en poudre furies charbons
ardens.
Suppofons à préfent, d'après ce court énoncé, que ne connoiflant
pas les fpaths, je veuille m'attacher à diftinguer les trois efpeces dont
je viens de parler, qu'on me préfenteroit mêlées & confondues.
Je commencerois d'abord par toucher les trois échantillons avec de
l'acide nitreux j celui qui en feioit attaqué avec effervefcence , feroic
inconteftablement le fpath calcaire ; point de difliculté à ce fujet ; je
pourrois le nommer en toute aifurance fpat h calcaire en mal fe, ou cryftallifé
de telle ou telle maniere. Quant aux deux autres qui auroient réiifté
à l'acide , j'en prendrois des fragmens que je réduirois féparémenc
en poudre, & je les répandrois fur les charbons ardens j la lueur phofp
h o r i q u e , qui ne tarderoit pas à fe montrer , m'apprendroit à reconnoitre
le fpath vitreux ou fluor : le troifieme feroit néceifairement le
f p a t h féléniteux.
I l peut fe préfenter ici une difliculté dont il faut que je prévienne le
l e f t e u r ; en effet , fi le fpath vitreux qu'on met en épreuve , eft blanc ou
j a u n e , on ne verra point de lueur phofphorique, & dès-lors on fe trouvera
embarrafl'é; mais il reftera plufieurs reflburces affurées. Premièrement
, il le fpat h fluor que vous examinez eft cryftallifé, la forme cubique
de fes cryftaux vous fervira de guide. Secondement, le fpath viti"eux,quoiqu'en
maffe, eft beaucoup plus tranfparent Sc plus cryftallin que le fpatk
féléniteux. Troiiiemement, l'analyfe, s'il le f aut , deviendra la bouflble
la
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la plus alTurée ; en calcinant à feu ouvert ce fpath féléniteux à travers
les charbons, il acquerra la propriét é de fe charger de la lumiere 5c de la
répandre dans l'obfcurité : enf in, il y a plufieurs autres moyens indiqués
par M. Sage qui peuvent fervir à di f t inguer d'une maniéré non-équivoque
le fpath vi treux d'avec le fpat h féléniteux. Voyez à ce fujet la page 156
&. fuiv. du tome I des élémens de minéralogie de ce chymifte.
J e vais dire encore un mot ici des ipaths.
L e fpath qui fait eifervefcence avec les acides doit - être regardé
comme la pierre calcaire la plus pure; il produi t , par la calcination, la
meilleure qualité de chaux, & décrépite lorfqu'on l'expofe au feu. Ce
f p a t h p rend, dans fa cryftal l ifat ion, une grande variété dans les formes ;
l a rhomboïdale eft cependant la plus commune. M. Sage a divile les
cryftallifations en treize efpeces différentes, fans y comprendre les inc
r u f t a t i o n s , les géodes calcaires , les ludus helmontit qu'il a place a la
f u i t e des fpaths calcaires cryftallifés.
L e fpath fufible eft felon M. Sage un fel neutre forme par la terre
calcaire, faturé d'acide phofphorique : il eft connu fous le nom de Jpath
fufihle, de fluor, de fpath vitreux, & quelquefois même Ae Jpath cubique,
parce qu'il a f fede fouvent cette forme dans fa cryftallifation On
l e nomme fpath fufible & fluor parce qu'il eft employé comme fondant:
dans le trai tement des mines, & vitreux parce qu'étant d'une pâte ferree,
& vitreufe, il a l'apparence du verre lorfqu'on le caffe ; il a fouvent
'éclat de plufieurs efpeces de pierres précieufes.
I l y a du fpath vi treux jaune, blanc, rouge, bleu, verd & violet; cette
p i e r r e , quoique peu dure, eft fufcept ibl e d'un afl'ez beau poli; elle feroil:
d e la plus grande beauté , mife en oeuvre, fi fon tiflu ne paroifloïc pas
t o u j o u r s un peu gerçé & étonné ; elle ne s'altere prefque pas meme au
f e u le plus for t , qui ne la vitrifie jamais lorfqu'elle eft leule ; mais il
o n la mêle avec du quartz, des terres métalliques , de la matiere calcaire
, &CC. elle entre promptement en fufion , & produit de très-bons
verres. M. Sage donne à la page 156 du tom. I de f a mineralogie , un
procédé pour ret irer l'acide phofphorique du fpat h vi t reux : on peut conf
u l t e r cet habile chymifte à ce fujet. On trouve du fpath fufible cryftallifé
en cubes , en cryftaux oda edr e s aluminiformes : on en trouve beaucoup
en maffes irrégulieres.
L e fpath féléni teux, qui différé du fpath vitreux par fa forme ik par les
p r i n c i p e qui le conftituent, ne jette point de clarté lorfqu on le feme e.i
poudre fur les charbons ardens , mais il a la propriété, lorfqu on 1 a calciné
à feu nud, à travers les charbons , de pomper la lumiere , de le
l'approprier pour la repandre enfuite dans un lieu obfcur. La pierre
de Bologne eft un fpath féléniteux en filets ou ftrié. M. Sage compte
neuf efpeces de fpath féléniteux qui font tous propres a devenir pholphoriques
après avoir été calcinés. L e fpath féléniteux ne fe fond point
au feu lorfqu'il eft feul; il a befoin d'un intermede pour le vitriher.
c l font^ cLYrétions formées par des fubftances p ier reufes ou minérales
tenues en diffolution par l'eau; la plupart des grottes fituees
dans des rochers calcaires contiennent de pareilles concrétions diver.
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