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7 z DI S C O U R S S U R
^ue au principe ferrugineux, qui a paiie du noir au brun ; mais cette
altération n'a porté en aucune maniéré fur l a dureté de cetae écume qui,
quoique fort légere, eft dure & nullement friable.
14. Lave brune poreufe, à pores très-fins., friable & comme bourf
o u f l é e , prefque entièrement recouverte par une multitude de petits
globules de matieres calcaires en ftalaâites, d'un blanc très-éclatant 6c
de la nature du ^oj / e r r z . Ce morceau, très-agréabl e àvoir,eftpittorefque.
N®. 15. Lave poreufe, d'un gris bleuâtre , extrêmement légere, ayanC
néanmoins aiîez de confiftance , à pores irréguliers , &. fouvent tortueux
& comprimés. C'eft encore ici une lave altérée.
16. Lave poreufe blanche , recouverte de quelques taches jaunâtres
, très-tendre & très-friable , & s'attachant fortement à la langue.
C e t t e lave eil prefque entièrement convertie en argille blanche.
N°. 17. Lave poreufe , d'un jaune ocreux citrin , à petits pores ferrés,
t e n d r e , friable, & prefque argilleufe, contenant une multitude de petits
c r y f t a u x de fchorl noir prifmatiques o£togones , à pyramide diedre. Ces
c r y i t a u x , bien prononcés, font un peu comprimés & fouvent grouppés j
on y en trouve quelques-uns également o£togones, dont la pyramide
eft quadrilatère. '
N®. 18. Lave argilleufe, blanche, tirant un peu fur la couleur de
c h a i r , tendre 8c friabl e , happant la langue. Les pores étant prefque entièrement
bouchés par la décompofition de la matière, il faut faire ufage
d'une loupe pour obferver quelques parties où les cellules font bien
c o n f e r v é e s . Cette efpece de lave a fubi un iî grand degré d'altération,
q u ' i l faut être exercé dans l'étude des matieres volcanifées pour la reconnoitre.
19. Pierre fablonneufe, tendre & friable, de couleur jaune ocreux
f o n c é , à grains très-fins, friables. On voit des morceaux de lave poreufe
g r i f e , renfermés dans ce fable dont quelques grains font attirables à
l ' a i m a n t } j e dis quelques grains , parce que iur une bonne pincée , il s'en
é l e v e une vingtaine tout au plus contre un bon aimant : ce fable , qui a
fubi un coup de feu v iolent , a coulé avec les laves. Le P. de la Torre
f a i t mention de ruilîeaux de fables enflammés fortis du Véfuve.
20. Subftance fal ine, compafte, blanche , faifant une vive eiFerv
e f c e n c e avec les acides. On trouve quelquefois dans les interftices de
c e s morceaux, de très-jolies petites cryftallifations foyeufes ; on y voie
encore une grande quantité de matiere charbonneufe végétale, dont
t o u t ce fel eft pénétré. C'eft donc ici un véritable natron, une foude
produite par les feux volcaniques. L a multitude de filets & de linéamens
charbonneux qu'on voi t dans cette déjeâion de l 'Etna, prouve que c'eft
à la combuftion de certains végétaux que cette fubftance faline eft due.
N®. ZI. Sel ammoniac très-blanc, cryftallifé en filets prifmatiques
p a r a l l è l e s , trouvé dans les fublimations falines de l'Etna qui produit
une quantité abondante de ce fel qui fe fublime fans fe décompofer.
V o i l à la defcription des morceaux que je poiîëdè dans ma colleâion,
& qui ont été choi f isparl e chanoine Recupero. Il eft à p r é f ume r , d'après
c e t t e notice, que l'Etna doit être pour le moins auifi riche que le Véf
u v e en produâions volcanifées ; que puifqu'on y trouve du fpath calc
a i r e dans la lave, il peut y avoir de très-grandes variétés dans ce genre,
& l a
L E S V O L C A N S BRÛLANS. n
Se la pierre calcaire en nature doit s'y rencontrer ; on y voi t des fchorls
t r è s - c u r i e u x , & je ne doute pas que les granits , que le quartz, 6cc. doivent
y jouer un rôle intéreflant. Je finis ces détails fur l'Etna, qui feront
peut-être déjà trouvés trop longs , par la lifte chronologique dé
f e s éruptions retenues par l'hiftoire.
Quatre feulement ont été obfervées avant l'ere chrétienne} favo i r ,
en 35Z5 , 5558, 3454, 3843. _ _
O n en compte vingt-fept après Jéfus-Chrift; favoir, én 1 1 7 5 , 1285,
1 3 2 1 , 1523, 1329, 1408, 1530, 1536, 1537, 1540, 1545, 1554,
1 5 5 6 , 156Ó, 1579, 1614, 1634, 1Ó3Ó, 1Ó43, 1669, 1682, 1Ó89,
1 6 9 2 , 1702, 1747, 1755 , 176Ó.
Je me fuis attaché particulièrement, je le répété, à entrer dans les
détails les plus eifentiels, relatifs à l'hiftoire du Véfuve 5c dé l'Etna,
parce que la plupart des phénomènes, obfervés fur ces deux volcans,
font applicables à la théorie des anciens volcans éteints : j e me trouvé
difpenfé par-là de donner la defcription de ceux qui brûlent dans différentes
parties du monde , qui n'ont été pour l'ordinaire vus que rapidement
, 8c fur lefquels il n'y a que quelques faits ifolés, fouvent peu
exa£ts, 8c obfervés par des voyageurs qui avoientpour l'ordinaire d'autre
but que celui de l'hiftoire naturelle.
Je n'entre ici dans aucun détail fur la Solfatare, ancien volcan,
nommé par Strabon forum vulcani. On peut confulter ce qu'en a die
M . le chevalier Hami lton, dans fon grand ouvrage fur les volcans des
deux Siciles.
L ' î l e de Stromboli, une des onze îles autrefois nommées Eoliennes,
Bc a'éluellement Lipari , eft volcanique -, les éruptions de lave ne font
pas communes dans ce volcan j mais il jette conftamment des matieres
«nflammées de fon cratere.
L e fol de la Campanie heureufe , tous les environs de Naples, Paufilype
, Pouxzole , Baies , Mifene , les îles de Procida, d'Ifchia , Monte
N u o v o , M o n t e Barbaro ou Gau; ;o, fontdes terreins volcani fés, aufli-bien
que la plus grande partie du royaume de Naples 8c de Sicile.
L ' I t a l i e offre de toute part des terreins qui portent les caraâeres du
feu. La plaine de Rome eft parfemée de morceaux de laves , 8c d'autres
matieres volcanifées. L e s catacombes font creufées dans une efpece de
pouzzolane d'un brun v iolet , où l'on trouve des ciyftaux de fchorl noir.
M . de Sauilure nous apprend à ce fujet une circonftance que j e ne dois
pas omettre : » on a trouvé, dit-il, dans cette même pouzzolane des
» oifemens de baleine &: d'autres corps étrangers qui paroiiîent avoir
» été dépofés par la mer. Cette obfervation n'eft pas la feule qui prouve
» que cette ville fameufe, qui afubi de fi grandes révolutions politiques,
» repofe fur un fol q u i , long-temps avant fa fondation , avoit éprouvé
« les plus grandes révolutions phyfiques. La colline qui porte le nom
» de Mont e Mario, 8c qui faifoit partie de l'ancienne Rome , a vrai-
3) femblablement pour bafe les couches de matieres volcaniijues qui
j) conftituent le fond de toutes les plaines circonvoifines : cependant
« le cap même de cette colline eft prefque entièrement compofé de lits
j) de fable , de cailloux roulés , 5c de bancs de coquillages évidemment
» marins : enfin le tout eft recouvert d'une couche de cendres volca-
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