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volcans, qui ne peut que vous faire un honneiu- infini, tant par la nettetc^ du ftile,
que par la pr^cilion de l'exicution des planclies. Vos obfervations furie courant
des laves de Ville-Neuve-de-Berg, offrent un beau problème aux naturaliftesmais
j'ai vu avec plailir que vous touchez au but pour l'explication des pll¿nome^es.
L a matiere calcaire ¿toit en elfet dans un ¿tat de lUOlelTe, lorfque la lave s'y cil
introduite, & l'on doit regarder ce volcan de Ville-Neuve , comme un volcan/owjmana,
qui a agi dès le temps que les bancs calcaires fe font forme's ; & à l'égard des
morceaux calcaires qui fe trouvent dans la lave, on peut croire qu'ils y ont dté
dépofés par l'infiltration de l'eau dans les cavités & bourfoufflnres de l'mtérieur de
ces laves ; tout cela s'accorde avec la bonne théorie, & vous êtes , Monlieur , plus
en état que perfonne, de faifir tous les rapports particuliers qui confirment les
rapports généraux de cette théorie. J'ai l'honneur de vous envoyer les feuilles
imprimées de ce que j'ai écrit fur les volcans, à la fuite d'un traité qui a pour
t i t r e , i/cj Epoques dt la Salure : ce volume qui fera le cinquième de mes fnpplémens
à l'hilioire naturelle, aurait paru depuis plus de (ix mois, fi la gravure d'une
carte géographique très-importante, n'eût pas retardé la publication qui ne fera que
pour le mois de novembre. Je refte à Montbardjufqu' à la T ou£r a int ,&v ous me ferez
honneur & un véritable plaifîr û vous voulez bien vous y arrêter à votre retour
de Paris: je ferai enchanté de vous reuouveller les fenttmens de la véritable eftime
& du refpeauenx attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être, Monfieur , votre
t r è s - h u m b l e& très-obéilfant ferviteur. L e C o m t e de Eu f f o n .
L E T T R E de M. FAVJAS BE SAINT- FOND à M. PASUMOT,
de VAcadémie de Dijon.
Grenoble , ce ï août 1778.
] V I . De R o m é D e l i s l e , Monfieur, vient de me faire des compl imens de votre
part, dans la derniere lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'écrire, je fuis très-fenlible
aux marques d'e votre fouvenir, & j'apprends avec plailir que vous êtes à Pans;
je m'en étois plufieurs fois informé, étant dans l'intention, depuis long-temps, de
vous ¿crire au fujet de votre differtation fur la jéo/ÎK que j'aifait inférer avec votre
âgréraent, dans mon ouvrage fur les volcans.
J'ai fait imprimer mes recherches fur le même objet, à c6té de votre favant mémoire,
& j'ai eu attention de faire mettre au bas de ce dernier, qu'ayant été lu k
l'académie des fciences, MM. d'Aubenton & Sage qui en avoient été les commiffaires,
avoient regardé vos obfervations comme neuves, dans leur rapport du J r'
juillet 1776; c'eft dans le manufcrit que vous aviez eu la bonté de me confier, que
i'avois lu ces derniers détails ; cependant, Monfieur, je ne fus pas peu furpris , eu
recevant de Paris les derniers volumes des mémoires de l'académie des fciences,
d ' y trouver un mémoire de M. Defmareft, qui a pour titre : Mémoire fur Us hafalus,
troifiemepartie oh ton traite du bafalie des anciens, bc. Je vis, en examinant cette dilTertation
lue à l'académie par M. Defmareft, le ii mai 177r , qu'il y eft fouvent fait
mention de la ¡éolilsque ifon-feulement cet académicien dit avoir reconnue & trouvée
en Auvergne, mais même en Italie. Or, votre mémoire étant poftérieur de plus de
quatre ans à celui de M. Defmareft , je ne puis abfolument pas concevoir comment
M M. les commifl'aires de l'académie ont pu regarder vos obfervations comme neu-
Je vous demande bien des pardons de ma franchife, mais me faifant un devoir de
rendre juftice à qui elle eft due, & ayant avancé moi-même d'après vous, que M M.
d'Aubenton & Sage reconnoiCToient votre découverte comme nouvelle, je fuis finguliérement
embarraffé, trouvant un titre refpeflable & authentique, antérieur de
beaucoup au vôtre. . . ^ ,
• D'un autre côté il me fut écrit de Paris, dans le temps ofi mon mémoire fur la
^éolite fut lu à l'académie des fciences, c'eft-à-dire, quelque temps après le vôtre,
que M. Defmareft, & même M. Guettard nioient l'cxiftence de la ¡éolile dans le
bafalte du Vivarais, & qu'il fallut les en convaincre en foumettant cette ^éolite ï
l ' a i t i on de l'acide nitreux ; mais comme j'ai pu avoir été mal informé, je ne dois me
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permettre aucune reflexion à ce fujet; vous feiil, Monfieur, qui êtes fur les lieux*
pouvez mieux qu'un autre uje donner des détails circonftanciés au fujet des véritables
époques & des dates de votre mémoire, & m'apprendre. en ménie-temps d'ov\
peut naître cette étonnante concradiaipn ; car enfin je vois d'une maniéré claire &
diftinûe dans le fécond voliupe de l'académie des fciences pour l'année 1773 , le mémoire
de M. Defmareft fur le bafalte, oCi il fait fouvent mention de la :(éolicé, & je
trouve en marge de la premiere page de ce mémoire , qu'il fût lu le 11 mai 1771. 11
eft vrai que ce dernier volume de mémoire de l'académie/Joi^r 1773, n'a été imprimé
que vers lafi/i de 1777} l'époque de la lefturede.la dilTertacion de M- Defm:iri'rr eft
donc, je le répété, antérieure fuivant ce compte, de plutieurs années à la vûtre.
Il eft vrai que je trouve un titre qui militeroit fortement en votre faveur, fi les
dates y étoient annoncées; c'eft dans le journal de M- l'abbé Rozier, du mois
de janvier dernier ( 1778) oit je trouve une piece intitulée : Rapport fait à r académie
royale des fciences, par MM. d'Aubenton & Sage, nommés commijfaires pour examiner un
mémoire de M. Pafumot fur la ^colite ; mais cette piece fe trouve, je ne fais pourquoi »
fans date.
E n f i n , Monfieur, ne voulant faire que ce qui pourra vous être agréable, auilî
bien qu'à M. Defmareft dont j'honore & dont je.refpeÛe lesconnoiffances,, je vous
prie de vouloir me répondre fur tous ces objets, & me permettre de faire ufage
de votre lettre ; je me ferois fait un devoir & un plaifir de m'adreÎTer en mêmetemps
à M. Defmareft, fi je n'avois pas en mon pouvoir le dernier volume de
l'académie des fciences , qui parle en fa faveur.
Comme l'impreiïïon de mon ouvrage eft fur fa fin , & que je ne la terminerai pas
fans avoir reçu votre lettre, vous m'obligerez de me faire l'honneur de merépondre,
dès que vos premiers momens vous le permettront. J'ai l'honneur d'être, ¿{c.
R É P O N S E de M. PASUMOT à M. FAUJAS_ DE SAINT-FOND.
Paris, 14 août 7778.
Je vous remercie, Monfieur, de m'avoir donné de vos nouvelles, & de tout
tout ce que vous avez .bien voulu me mander.
Afin de pouvoir diifiper vos incertitudes au fujet de ma découverte fur l'exiftence
de la zéolite parmi les matieres volcanifées, j'ai lu dans le volume des mé-t
moires de l'académie royale des fciences de 1773 , le mémoire de M. Defmareft,"
qui a pour titre. Mémoire fur le Bafalte, troifieme Partie &c. J'ai vu que l'auteur
y fait beaucoup mention de la zéolite ; qu'il dit l'avoir reconnue brute dans les.
fchorls en grandes niaiTes du bas Limoulin; qu'il l'a retrouvée en Auvergne & en
' Italie parmi les matériaux volcanifés & enfin, que ce mémoire porte à la marge
de la premiere page, qu'il a été lu le 11 mai 1771.
Il eft aifé de voir que tout ce que ce mémoire contient de relatif à la zéolite,'
n ' y a été inféré qu'après coup en 1777, lors de l'impreiïïon. Je fuis perfuadé que
le. terme ^éolite n'étoit pas feulement une fois dans le mémoire original, tel qu'il a
été lu en 1771 ; toute ame honnête dira qu'il convenoit que l'auteur avertît de fe».
additions, & qu'il imitât le bel exemple de M. Leroy, dans la note à la fin de
ibn mémoire, même volume , page 686 ; mais ne pas avertir, c'eft être le geai de^
la fable, en voulant fe parer d'une découverte qui appartient à un autre.
II eft de fait que l'académie royale des fciences, lorfque je lus mon mémoire fur,
la zéolite, le famedi 15 juin 1776, n'avoit aucune connoiffance pofiiive que la zélite
exiftilt parmi les produirions des volcans. Si M. Defmareft eu eût parlé en 177 ï »
on n'auroit pa? manqué de me dire que je ne difois rien de neuf; mais nou ftulement
perfonne ne m'a fait cette objeftion , mais au contraire l'académie a jugé avec
MM. d'Aubenton & Sage, par leur rapport en date du j i juillet même année, que
ines obfervations étoient neuves & intérejjantes ^ & que mon mémoire avait paru propre
à être imprimé parmi ceux des favans étrangers.
Voilà déjà une preuve formelle que ce que M. Defmareft a dit de la zéolite dans
fon mémoire, n'avoit point été dit en 1771 : vo.ici quelques détails.
Je faifois fort peu myftere de mes obfervations fur la zéolite. Avant d'en faire
part à l'académie, je les avois communiquées à MM. d'Aubenton & Sage. Le premier
m'engagea à lire mon mémoire à l'académie plutôt que plus tard, en me difant