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1 1 6 . Lave jaunâtre à demi-poreufe, confervaiit encore tous les car
a d e r e s extérieurs de la lave, mais convertie en matiere argilleufe , •
avec des petits cryftaux de fcliorl noir intaûs : de la montagne des
Odouards. L'on voit dans la pente de cette montagne des ruilîeaux de
cette matiere qui ont coulé fur les bafaltes,
ijim Argil- ^ ^ 7- Lave à petits pores, très4égere , couleur de lilas, ayant encore
Iciife , couleur tOUS les cara£teres d'une lave intafte ; mais lorfqu'on la touche , on
s'apperçoic qu'elle eft argilleufe & totalement dénaturée 1 des bords du
ruifl'eau du Rioupei\ouliou en V e l a y , non loia de l'endroit où l'on cueille
les grenats.
1 1 8 . Lave poreufe blanche, ayant l'extérieur d'une lave intaâe ,
mais convertie en une efpece d'argille feche & fridble : de la grande butte
icurc. ' volcanique voifine du village de Polignac : c'ei l l'efpece du n°. 89.
/¿.m.Bianche Ma t i è r e blanche en partie friable 6c en partie pierreufe, qui n'eft
fciHabifl. abfoluraent formée que du fédimenc des laves poreufes blanches : de la
montagne qui fait face à Polignac.
idtm Argil Ma t i e r e argilleufe verdâtre, formée de la décompofition des
leufe verdiire. laves poreufes : du même lieu. Cette couleur verdâtre efl: due au fer.
Ici devroi t finir mon mémoire fur le bafalte & fur les laves ; ce qui fuit
n'eft que pour oflrir. fous un même tableau, toute-s les matieres qui fe
trouvent dans les produits volcaniques du Vivarais 6c du Velay,
S C H O R L S .
Voyei{ le mémoire que j'ai donné à ce fujet, où l'on trouve l a defcription
de tous les fchorls que j'ai rencontrés dans les matieres volcanifées du
Vivarais & du Velay.
G R E N A T S .
Borax granatus ,feu borax tcjjfdatus , folidus , politiis, fcintillans.
Syit. nat. edit. XIÏ.
DELISLE , cryji. z^zz.
SAGE , élémens de min. torn. I. page zio.
O N trouve fur les bords d'un ruiiTeau nommé le Rioupe:{-:{ouliou, près
¿'Expailly, à un quart de lieue du Puy, des grenats. Comme c'eft dans
des matieres volcaniféesqu'on trouve ces pierres, avec d'autres cryftaux
gemmes, je vais en faire mention ici. J'ai fuivi & vifîté ce ruiiïeau avec
attention , accompagné d'un homme du lieu , qui fait depuis trente ansie
métierde chercher de ces pierres, à qui j e donnai une gratification honnête
pour l'engager à me montrer , dans tous les détails, les lieux où fe
trouvent les grenats, & à m'apprendre la maniere de lesramafler. Ce bon
homme qui ne s'étoitpas enrichi à ce métier, m'annonça que j'aurois beaucoup
de peine fi je voulois le fuivre,&que je m'amuferois peu. Il me prévint
encore qu'il y avoit une dixaine d'années qu'ils étoient plus abondans
j qu'il fallòitles aller chercher moins loin, ik que très-an-ciennemenc
on trouvoit des paillettes d'or dans ce torrent.
I l eft fingulier que dans prefque tous les pays où l'on a des mines
de grenat, tels qu'à Swapawar i , en Laponie , en Norwege, fur le
mont
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mont Krapacks en Hongrie, &c. on foit dans la perfuafion qu*ils onC
prefque toujours avec eux des paillettes d'or ou d'argent : j 'approuve
fort la raifon que donne M. Lehmann de cette croyance. » J'ai ima-
» giné , dit cet habile minéralogifte , que ce qui a fait croire que les
» grenats contiennent une aflëz grande quantité d'or, v ient de la pierre
» talqueufe Scluifante qui leur Îert de matrice. »
Nous nous mîmes en route après ce petit préambule , & nous entrâmes
enfuite dans le ruiiïeau qui eft à fee dans les chaleurs de l'été ,
mais quief t confidérable dans les temps de pluies : on peut en juger par fon
l i t qui e f t fortprofond dans certains endroits, & qui eft encombré de bafalte
& d e laves poreufes roulées. O n trouve de droite & de gauche-de
grands efcarpemens, tantôt en bafalte , tantôt en laves tendres de différentes
couleurs qui fe décompofent : j e remontai ainfî avec beaucoup
de peine ce torrent, pendant environ une demi-lieue, fans voir le
moindre fîgne indicatif de grenats. Je m'étoi s perfuadé de les trouver engagés
dans le bafalte ou dans différentes laves, ce qui me faifoit d'avance
un véritable plaifir, &me donnoit des forces du courage 5 mais j'eus
beau exercer mes yeux de tous les côtés, je ne vis briller que quelques
fragmensde fchorl noir : enfin nous marchâmes encore environ pendant
demi-heure , lorfque mon guide me fit remarquer quelques petits
repos d'eau,de trois ou quatre pieds de largeur, occafionnés par le ruifl'eau
qui formoit ces excavations dans les temps d'inondations} il me di t , nous
trouverons ici quelque chofe. Il entre alors dans l 'eau, & remplit une pet
i t e auge en bois qu'il portoic avec lui, de fable & de terre qui étoient
au fond de ces creux. Il lava ce fable §<. l'agita avec la main, en tenant
l'auge au fond de l'eau ; les corps les plus pefans fe précipitoienc
en bas par cette opération, & la terre & lés autres corps étrangers, oa
furnageoient, ou étoient entraînés par l'eau. Après avoir fait cette manoeuvre
pendant trois quarts d'heure, il tira l'auge hors de l 'eau, & me fit
voit un fable ferrugineux à gros grains, parmi lequel je vis luire une
multitude de petits grenats, & quelques faphii'S , dont je parlerai dans
peu.
Je fis recommencer à mon guide fon opération dans un autre endroit,
& je me procurai une provifîon aflez abondante de ce fable, que je me
propofai d'obferver & d'étudier à tête repofée. Je dis alors au guide que
puifque nous trouvions ici des grenats, la mine n'en devoit pas être
éloignée: il me répondit, qu'à la vérité c'étoit ici le meilleur endroit,
mais qu'il n'y avoit point à proprement parler de minej que dans les
temps d'orage, la riviere enlevoit ce fable contenant des grenats, de fes
bords dans le voifinage; il me montra en effet dans le lit même de la
riviere & dans l'efcarpement du ravin , quelques zones d'un fable
ferrugineux, mêlées dans des détrimens de bafalte & de matieres volcanifées.
Ces zones étoient irrégulieres, ne fuivoient aucun ordre j le fable
ferrugineux n'y étoit pas pur, & étoit mélangé avec des fragmens de
laves poreufes roulées. Après avoir obfervé parmi ces décombres quelques
unes de ces zones, où je trouvai quatre ou cinq grenats roulés
parmi le fable, je conclus que des eaux antérieures à celles du torrent
quiprendfa naiflance àquatre cents pas au deflus de l'endroit où l'homnie
me montroit des grenats, Ôcoù il ne forme qu'un très-petit ruifleauj je
A a a
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