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D U V I V A R A rs. - ÏSJ
T R O I S I E M E RAMPE.
L A troifieme rampe eil bordée par des maiîes efcarpées de laves
bleuâtres & couleur de rouille de fer , mêlées de pouzzolanes ; le tout
eft couronné par des bafaltes en maflé, de quinze pieds d'élévation.
Q u A T R I E . M E RAMPE.
CETTE montée, des plus longues 8c des plus élevées, eft ouverte dans
les laves poreufes les plus friables & les plus calcinées, de diverfes couleurs;
on voit dans les grands murs naturels de ces laves qui bordent le
chemin , plufieurs boules de 5 ou 6 pieds de diaraetre, d'une lave à
demi-poreufej ces boules,formées de plufieurs couches, paroiflent s'être
arrondies en roulant dans le temps de la fufion ; elles font fortement
eng-agées dans les mafles de laves poreufes, qui fervent de fonderaenn
& de foutien à un rempart de bafalte prifmatique en colonnes informes
de plus de 60 pieds d'élévation.
C I N Q U I È M E RAMPE.
' CETTE derniere rampe fore élevée aboutit au hameau de Montbnd'
elle efì longue & fa bordure droite efl: tantôt en bafalte en tables, d'environ
20 ou 25 pieds de hauteur, tantôt en grand dépôt de tuf volcanique
6c de pouzzolane rouge, mêlée de fchorl noir. On trouve au hameau
de Monibnd quelques fermes où l'on peut lailler les chevaux
pour aller vificer à pied le beau cratere qui n'eft qu'à deux pas delà.
I l feroit difficile de pouvoir trouver un endroit aufli propre à l'inft
r u â i o n que ces rampes de Montbrul. Comme on a été obligé d'y couper
des tranchées pour ouvrir le chemin , on a la facilité d'y obferver
de grands & beaux efcarpemens qui mettent en évidence cette partie
de la montagne : il eft donc eilentiel que le naturalifte qui voudra connoître
ces rampes, y faiîe une ftation afiez longue ; car lorfqu'on ne
veut voir que rapidement 6i à la hâte, il eft difficile de bien voir. On a
d'ailleurs ici l'avantage d'être à portée d'une hôtellerie , celle de Saint-
Jean-le-Noir , où l'on trouve bien des commodités : fi on vouloit même
s'élever plus haut fur le Coueirou , on rencontreroit fur la route le village
de Berfeme où eft un château dont le maître , homme de beaucoup
d'efprit, M. l'abbé de Moncbrun, fe fait un plaifir d'accueillir les
honnêtes gens. Comme il y a des objets très-curieux à voir dans cette
partie, il eft bon de favoir qu'un galant homme vit en philofophe dans
cette folitude élevée , où les pauvres naturaliftes feroienc fortembarraffés
en cas d'orage ou de mauvais temps, s'ils ignoroient qu'on peut en
toute aflurance^Sc fans déplaire au maître du château, lui demander
l'hofpitalité. Voici la note des matières volcanifées qu'on trouve fur les
rampes de Montbrul.
i " . Les pierres dont j'ai fait mention en découvrant le banc de cailloux
roulés de la premiere rampe.