
 
        
         
		166  VO L C A N S É T E I N T S  
 la.  Mouteyre  y  Ribens  y  Landos  ^  Pijeres  ^  Moutelle  ,  Saint  -  Arcon  ,  
 Barges  ,  le  Villard^  Coulon  , &c.  Les bords de rAl l i e r ,  ceux  de  la  Loire  
 dans  cette  partie  du  Vivarais,  offrent  des  objets  de  la plus  grande  curioiitépour  
 ceux qui  veulent  appliquer  l'étude  des  montagnes  volcaniques,  
 à  des  recherches  fuivies  fur  la  itruiture  Se  l'organifation  de  la  terre.  
 L e  Vivarais  renferme  une  multitude  de  fources  minérales  froides  ou  
 thermales,dont  plufieurs  fonten  réputation  pourl'ufage  de  la  médecine,  
 telles  que  celles  de  Saint-Laurent  &  de  Fa l s -, on  trouve  auiîi  des  eaux  
 minérales  près  à'Entraigue  ^ à Jaujeac^  à  Neirac,  &c.  il  exifte  en  outre  
 dans  le  bas  Vivarais  des  puits  méphytiques,  non  moins  intérefians  que  
 la  grotte  du  chien  de  Pouzzole.  J'aurai  occafîon  d'en  parler  dans  le  
 temps.  
 La  diipoiîtion  générale  des  volcans  du  Vivarais  eft  telle  qu'on  peut  
 les  fuivre  fans  interruption  depuis  Rochemaiire,  en  entrant  dans  le  
 Coueirou  ,  jufques  au  delà  àtPraddlc^  en  paifant  par  le  Collombier,  
 Montpe':{ai,  ÔC en  laiflant  la  côte  de  Maire  fur  la  gauche,  ce  qui  fait  
 une  ligne  un  peu  arquée,  d'environ  dix-huit  lieues  de  longueur  j  on  
 pourroit  même  encore,  ii  on  vouloit,  prolonger  cette  ligne  de  fept  ou  
 huit  lieues  dans  le  Vivarais,  &  on  obtiendroit  alors  une  zone  d'environ  
 vingt-fîx  lieues  de  longueur,  brûlée  fans  interruption  par  l'aâion  des  
 feux  fouterreins.  
 Si  par  un  calcul  bien  fimple  on  donne  à  cette  zone  une  extention  de  
 vingt-iîx  lieues  en  longueur,  &  qu'on  fixe  fon  diamètre  à  une  largeur  
 qui  ne  fauroit  être  moindre  que  de  quatre  lieues,on  aura  une  furface  de  
 cent  quatre  lieues  qui ,  reduites  en  toifes,  donneront  quatre  cents  feize  
 millions  de  toifes  quarrées,  entièrement  brûlées.  Si  on  veut  donner  enfuite  
 à  cette  furface  une  profondeur  feulement  de  dix  toifes  ,  on  aura  
 pour  la  folidité  totale  de  cette  bande,quatre  billions  cent  foixante  miiiions  
 de  toifes  cubiques  de  matiere  volcanifée.  
 On  ne  feroit  pas  fondé  de  m'objefter  que  je  donne  un  diamètre  trop  
 grand  à  cette  zone  de  vingt-fîx  lieues,  car  les perfonnes  qui  connoîtront  
 le  local  s'appercevront  qu'elle  s'étend  fouvent  bien  au  delà  de  cette  
 mefure}  mais  comme  elle  fe  rétrécit  quelquefois  dans  certaines  parties,  
 j'ai voulu  prendre  un  terme  à  peu-près  moyen,  &  j'ai  cru  que  je  ne  pouvois  
 pas  la  fixer  au  deiTous  de  quatre  lieues  que  je  ne  fais  que  de  deux  
 mille  toifes  chacune.  S'il  y  a  donc  un  reproche  à me  faire,  c'eil  d'avoir  
 évalué  peut  -  être  les  chofes  trop  bas  ,  mais  j'obferve  que  je  n'ai  
 voulu  donner  ici  que  des  idées  générales,  fondées  fur  des  approximations. 
   Quant  à  la  profondeur  de  dix  toifes  ,  je  crois  de  l'avoir  évalué  
 aufîi  à une  mefure  modique  ,  puifque  le  feul  pays  du  Coueirou,  volcanique  
 depuis  fa  bafe  jufqu'à  fa  fomroité,eft d'une  grande  étendue  &  d'une  
 élévation  au  moins  de  quatre  cénts  toifes.  On  trouve  auffi dans  la  zone  
 brûlée  du  Vivarais  ,  une  multitude  de  montagnes  élevées  ,  telle  que  la  
 Gravenne  de  Montpe^^at  ,  la  Coupe  d'Entraigue  ,  l a  Coupe  de  Jaujeac  ,  
 la  montagne  de  Neyrac  ,  toute  la  fuite  des  grandes  mafles  volcaniques  
 du  haut  Vivarais  ;  tout  cela  eft  bien  fait  pour  compenfer  les  petits  intervalles  
 qui  pourroient  ne  pas  avoir  cette  profondeur  dans  l'entre-deux  
 de  certaines  vallées  j  il  feroit  difficile  d'ailleurs  de  pouvoir  évaluer  la  
 profondeur  exafte  de  la  plûpart  des  chauflëes prifmatiques  qui  ont  fou*.  
 D  U  V  I  V  A  R  A  I  S.  t6 y  
 Vent  coulé  dans  l'intérieur  des  terres  ,  &  qui,  lorfqu'elles  font  apparentes, 
   ne  nous  montrent  pas  toujours  les  matières  fur  lefquelles  elles  
 repofent.  
 Si  en  partant  donc  de  ce  premier  apperçu  ou  je  ne  comprends  pas  
 le  Velay  ,dont  je  parlerai  ailleurs,  je  voulois  donner  la  même  largeur  à  
 la  grande  bande  volcanifée  qui  part  de  l'Auvergne,  &  même  de  plus  
 loin  ,  pour  joindre  le  Velay,  le  Vivarais,  &  fe  prolonger  feloji  toutes  
 les  apparences  jufqu'au  bord  de  la  mer,  du  côté  d'Agde  ,  où  l'on  voit  de  
 grandes  montagnes  volcanifées  ,  j'aurois  une  longueur  au  moins  de  
 foixante  &  onze  lieues,  ce  qui  produiroit  une  furface  de  deux  cents  
 quatre-vingt-quatre  lieues  quarrées,  ou,  ce qui  revient  au même,  de  qua^  
 tre  millions  de  toifes  quarrées  pour  chaque  lieue  de  furface ,  ce  qui  rend 
 r o i t ,  pour  la  furface générale  &  complete  de  cette  bande,  deux  cents  
 quatre-vingt-quatre  fois  cette  quantité,  dont  le  produit  total  donneroic  
 neuf  centtrente-fix  millions  de  toifes  quarrées,  qui  évaluées  à dix  toifes  
 de  profondeur,  fourniroient  une  mafle  folide  de  neuf  billions  trois  cent  
 foixante  millions  de  toifes  cubes  de  laves  &  de  déjeaions  volcaniques.  
 J'abandonne  ici,  à  ceux  qui  voudroient  quereller  mes  calculs  rélatifs  
 '  aux  produft ions  volcaniques  de  la  France  ,  les  volcans  éteints  qui  exiftentnon  
 loind'Aix  en Provence,  qui joignent  ceux  à!Evenos,  d'O/zou/e,  
 &c.  &f e  prolongent  de  proche  en  proche  ,  jufques  dans  la  chaîne  des  
 montagnes  des Mûi^rej ; quoique  ces  volcans  éteints  foient  étendus,  je  
 n'ai  point  voulu  les  comprendre  dans  mon  calcul,  parce  que  je  n'avois  
 intention  que  donner  ici  un  apperçu  général,  a  
 Il  eft  temps  que  je  revienne  aux  volcans  éteints  qui  ont  fait  l'objet  
 de  mes  recherches, &  que  je  dife  un  mot  du  fite  &  de  la  difpofition  des  
 différentes  maffes  qui  environnent  ces  volcans.  
 En  partant  d'Annonay,  &  en  fe  rapprochant  du  Rhône  par  Tournon,  
 on  trouve  une  large  bande  de  fchiftes  micacés,  &de  granits.  Les  volcans  
 du  haut  Vivarais,  qui  fe  rapprochent  de  ces  parties  ,  limitent  donc  
 ici  des  granits  &  des  matieres  fchifteufes.  
 Si  on  fuit  en  partant  de  Tournon,  la  côte  du  Rhône  ,  en  defcendant,  
 on  trouve  les  matieres  calcaires  en  roches  &  par  couches  horizontales  
 ou  inclinées  î  on  rencontre  feulement  de  temps  en  temps,  dans  certains  
 intervalles,  quelques  monticules  de  cailloux  roulés  ,  &  quelques  bancs  
 «Je  n'aijet^  ce  coup  d'oei! ici  que  rapidement,  
 & rSina  ; on  eft  delà  fur  la route  de  l'Archipe!,  oà  
 pour  ne pas trop  me  détourner  de mon  fiiiet;  mais  
 font plufieurs volcans ¿teints,  &c.  J'ofe  croire enfil»- 
 j'efperetevenir  quelques jours fur cet  objet.  Je  fuis  
 que  fi on  fuivoitainii  de  proche  en  proche  les  pays  
 perfuâdé d'avance'que la  grande zone,  qui  part  du  
 volcanífís,  on i roi t probablement  bien  loin.  L'idée  
 Cantal,  après avoir  traverfé une  partie de  laFrance,  
 d'une  carte volcanique des  deux émifpheres, fe préfente  
 aboutit  à ^ g d e ,  s'enfonce dans la mer  ,  ttaverfe le  
 fur le  champ à  l'efprit.  Quel  charme  en effet  
 golphe de  L^on  ,  &  va  gagner  en  droite  ligne  les  
 pour ceux qui  fe piaifent à  ¿tudier les  grandes  branches  
 volcans  ¿teints de  la  Corfe.,  tandis  qu'une  feconde  
 de l'hiftoire  naturelle,  d'avoir  fous les yeux  uii  
 ligne  partant  de  celle HÀgde,  coupe  la portion  de  
 cercle que forme le golphe de Lyon ,  vers les  bouches  
 du  Rhône,  vient  pafler  entre Laciocat  &  Toulon  ,  
 pour  ¡oindre  OlinuU  , Ei^enosk  BrouJJant,  ou Ton  
 retrouve  des volcans ¿teints  qui paiTent  à  Lay erne  ,  
 à  Corolin.  Ces derniers volcans «e fe bornent  pasici,  
 ils entrent dans  la montagne des Maures,  &  j'ai  lieu  
 de croire qu'ils p¿n¿trent  dans les  Appenins  ,  où  ils  
 fe  font fait un pafiage  pour  aller  fe  confondre  avec  
 ceux d'Italie.  fi confid^rables & fi multiplias. On fait  
 enfuitequela  bande brûlée  d'Italie  conduit  à  celle  
 des Deux-Siciles  ,  oii  l'on  trouve  ,  outre  beaucoup  
 •de volcans éteints ^deux  volcans allumas,  le  Vefuye  
 tableau  qui offriroit la  marche  des  feux fouterreins  .  
 il ne faut pas croire qu'une  telle entreprifeexigeat des  
 dépenfesimmcnfes & un travail dontnos  neveux feuis  
 pourroient  jouir  : je  fuis  perfuad¿  d'avance  que  des  
 naturaliftes laborieux  feroient en ¿cat d'exécuter cet te  
 belle opération dans moins de  dix ans ;  car  1! ne  fauroit  
 être queftion ici de plans g¿om¿triqucs. On  trouveroitles  
 pbsgrandesreflburces  dans une  multitude  
 d'excellentes cartes que nous poffîdons,  &  il  ne  s>- 
 giroit  que d'y  d¿figner par  des fignaux ,  les  terreins  
 qui ont ¿t¿ d¿vañ¿s par  les  feux. Une  telle op¿ration  
 faite pour  ¡mmortalifer  le  nom  des  louveraini  
 qui  concourroient  à la  fovotifer  
 I