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la. Mouteyre y Ribens y Landos ^ Pijeres ^ Moutelle , Saint - Arcon ,
Barges , le Villard^ Coulon , &c. Les bords de rAl l i e r , ceux de la Loire
dans cette partie du Vivarais, offrent des objets de la plus grande curioiitépour
ceux qui veulent appliquer l'étude des montagnes volcaniques,
à des recherches fuivies fur la itruiture Se l'organifation de la terre.
L e Vivarais renferme une multitude de fources minérales froides ou
thermales,dont plufieurs fonten réputation pourl'ufage de la médecine,
telles que celles de Saint-Laurent & de Fa l s -, on trouve auiîi des eaux
minérales près à'Entraigue ^ à Jaujeac^ à Neirac, &c. il exifte en outre
dans le bas Vivarais des puits méphytiques, non moins intérefians que
la grotte du chien de Pouzzole. J'aurai occafîon d'en parler dans le
temps.
La diipoiîtion générale des volcans du Vivarais eft telle qu'on peut
les fuivre fans interruption depuis Rochemaiire, en entrant dans le
Coueirou , jufques au delà àtPraddlc^ en paifant par le Collombier,
Montpe':{ai, ÔC en laiflant la côte de Maire fur la gauche, ce qui fait
une ligne un peu arquée, d'environ dix-huit lieues de longueur j on
pourroit même encore, ii on vouloit, prolonger cette ligne de fept ou
huit lieues dans le Vivarais, & on obtiendroit alors une zone d'environ
vingt-fîx lieues de longueur, brûlée fans interruption par l'aâion des
feux fouterreins.
Si par un calcul bien fimple on donne à cette zone une extention de
vingt-iîx lieues en longueur, & qu'on fixe fon diamètre à une largeur
qui ne fauroit être moindre que de quatre lieues,on aura une furface de
cent quatre lieues qui , reduites en toifes, donneront quatre cents feize
millions de toifes quarrées, entièrement brûlées. Si on veut donner enfuite
à cette furface une profondeur feulement de dix toifes , on aura
pour la folidité totale de cette bande,quatre billions cent foixante miiiions
de toifes cubiques de matiere volcanifée.
On ne feroit pas fondé de m'objefter que je donne un diamètre trop
grand à cette zone de vingt-fîx lieues, car les perfonnes qui connoîtront
le local s'appercevront qu'elle s'étend fouvent bien au delà de cette
mefure} mais comme elle fe rétrécit quelquefois dans certaines parties,
j'ai voulu prendre un terme à peu-près moyen, & j'ai cru que je ne pouvois
pas la fixer au deiTous de quatre lieues que je ne fais que de deux
mille toifes chacune. S'il y a donc un reproche à me faire, c'eil d'avoir
évalué peut - être les chofes trop bas , mais j'obferve que je n'ai
voulu donner ici que des idées générales, fondées fur des approximations.
Quant à la profondeur de dix toifes , je crois de l'avoir évalué
aufîi à une mefure modique , puifque le feul pays du Coueirou, volcanique
depuis fa bafe jufqu'à fa fomroité,eft d'une grande étendue & d'une
élévation au moins de quatre cénts toifes. On trouve auffi dans la zone
brûlée du Vivarais , une multitude de montagnes élevées , telle que la
Gravenne de Montpe^^at , la Coupe d'Entraigue , l a Coupe de Jaujeac ,
la montagne de Neyrac , toute la fuite des grandes mafles volcaniques
du haut Vivarais ; tout cela eft bien fait pour compenfer les petits intervalles
qui pourroient ne pas avoir cette profondeur dans l'entre-deux
de certaines vallées j il feroit difficile d'ailleurs de pouvoir évaluer la
profondeur exafte de la plûpart des chauflëes prifmatiques qui ont fou*.
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Vent coulé dans l'intérieur des terres , & qui, lorfqu'elles font apparentes,
ne nous montrent pas toujours les matières fur lefquelles elles
repofent.
Si en partant donc de ce premier apperçu ou je ne comprends pas
le Velay ,dont je parlerai ailleurs, je voulois donner la même largeur à
la grande bande volcanifée qui part de l'Auvergne, & même de plus
loin , pour joindre le Velay, le Vivarais, & fe prolonger feloji toutes
les apparences jufqu'au bord de la mer, du côté d'Agde , où l'on voit de
grandes montagnes volcanifées , j'aurois une longueur au moins de
foixante & onze lieues, ce qui produiroit une furface de deux cents
quatre-vingt-quatre lieues quarrées, ou, ce qui revient au même, de qua^
tre millions de toifes quarrées pour chaque lieue de furface , ce qui rend
r o i t , pour la furface générale & complete de cette bande, deux cents
quatre-vingt-quatre fois cette quantité, dont le produit total donneroic
neuf centtrente-fix millions de toifes quarrées, qui évaluées à dix toifes
de profondeur, fourniroient une mafle folide de neuf billions trois cent
foixante millions de toifes cubes de laves & de déjeaions volcaniques.
J'abandonne ici, à ceux qui voudroient quereller mes calculs rélatifs
' aux produft ions volcaniques de la France , les volcans éteints qui exiftentnon
loind'Aix en Provence, qui joignent ceux à!Evenos, d'O/zou/e,
&c. &f e prolongent de proche en proche , jufques dans la chaîne des
montagnes des Mûi^rej ; quoique ces volcans éteints foient étendus, je
n'ai point voulu les comprendre dans mon calcul, parce que je n'avois
intention que donner ici un apperçu général, a
Il eft temps que je revienne aux volcans éteints qui ont fait l'objet
de mes recherches, & que je dife un mot du fite & de la difpofition des
différentes maffes qui environnent ces volcans.
En partant d'Annonay, & en fe rapprochant du Rhône par Tournon,
on trouve une large bande de fchiftes micacés, &de granits. Les volcans
du haut Vivarais, qui fe rapprochent de ces parties , limitent donc
ici des granits & des matieres fchifteufes.
Si on fuit en partant de Tournon, la côte du Rhône , en defcendant,
on trouve les matieres calcaires en roches & par couches horizontales
ou inclinées î on rencontre feulement de temps en temps, dans certains
intervalles, quelques monticules de cailloux roulés , & quelques bancs
«Je n'aijet^ ce coup d'oei! ici que rapidement,
& rSina ; on eft delà fur la route de l'Archipe!, oà
pour ne pas trop me détourner de mon fiiiet; mais
font plufieurs volcans ¿teints, &c. J'ofe croire enfil»-
j'efperetevenir quelques jours fur cet objet. Je fuis
que fi on fuivoitainii de proche en proche les pays
perfuâdé d'avance'que la grande zone, qui part du
volcanífís, on i roi t probablement bien loin. L'idée
Cantal, après avoir traverfé une partie de laFrance,
d'une carte volcanique des deux émifpheres, fe préfente
aboutit à ^ g d e , s'enfonce dans la mer , ttaverfe le
fur le champ à l'efprit. Quel charme en effet
golphe de L^on , & va gagner en droite ligne les
pour ceux qui fe piaifent à ¿tudier les grandes branches
volcans ¿teints de la Corfe., tandis qu'une feconde
de l'hiftoire naturelle, d'avoir fous les yeux uii
ligne partant de celle HÀgde, coupe la portion de
cercle que forme le golphe de Lyon , vers les bouches
du Rhône, vient pafler entre Laciocat & Toulon ,
pour ¡oindre OlinuU , Ei^enosk BrouJJant, ou Ton
retrouve des volcans ¿teints qui paiTent à Lay erne ,
à Corolin. Ces derniers volcans «e fe bornent pasici,
ils entrent dans la montagne des Maures, & j'ai lieu
de croire qu'ils p¿n¿trent dans les Appenins , où ils
fe font fait un pafiage pour aller fe confondre avec
ceux d'Italie. fi confid^rables & fi multiplias. On fait
enfuitequela bande brûlée d'Italie conduit à celle
des Deux-Siciles , oii l'on trouve , outre beaucoup
•de volcans éteints ^deux volcans allumas, le Vefuye
tableau qui offriroit la marche des feux fouterreins .
il ne faut pas croire qu'une telle entreprifeexigeat des
dépenfesimmcnfes & un travail dontnos neveux feuis
pourroient jouir : je fuis perfuad¿ d'avance que des
naturaliftes laborieux feroient en ¿cat d'exécuter cet te
belle opération dans moins de dix ans ; car 1! ne fauroit
être queftion ici de plans g¿om¿triqucs. On trouveroitles
pbsgrandesreflburces dans une multitude
d'excellentes cartes que nous poffîdons, & il ne s>-
giroit que d'y d¿figner par des fignaux , les terreins
qui ont ¿t¿ d¿vañ¿s par les feux. Une telle op¿ration
faite pour ¡mmortalifer le nom des louveraini
qui concourroient à la fovotifer
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