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L E T T R E S
; elle fe d&ompofe à fa fiirface & fe invertit infenliblement en argille. Lç
il cette carriere eil ouverte ,eft fannont é de pliifieLirs bancs de pierres calcaires,
à couches horizontales , qui forment fa fommité , & eft enveloppé de pierres
calcaires, également ftralum fupcr jlrmum. On voit donc bien clairement ici que poftérieurement
à la formation de la pierre bafaltique, il y a en des dépôts des eaux, car
a a é r i f é s par les firam de la pierre calcaire , & par les fragmens de coquillages que
l'on y trouve , & que par conféquent ladite pierre bafaltique eft antérieure au dernier
delTéchementde cette partie du globe.
Enfin fur le chemin de Cintra à Majfra à quatre & cinq lieues nord-oueft de Lisli
l a
•!a pierre .
des bancs
tique. Ma
tagn
trouvé une immenfe quantité de cette pierre bafaltique, confondue avec
alcaire. Dans l'emplacement même où eil bâti le palais de Mafra, on voit
de marbre, au deifous defquels fe trouve immédiatement la pierre bafal-
Is Fendroi t de tous le plus fait pour confondre le naturalifte, eft une monle
lieue de Mafra fur la croupe, & au pied de laquelle paflé le grand
chemin de Lisbonne; elle a fon fommet de forme conique, & elle tient par fa
bafe à plulieurs autres montagnes ; elle eft formée de pierres bafaltiques qui ont
plus qu'aucune autr e les carafteres du feu, & de pierres calcaires à couches parallèles,
& un peu inclinées felon la pent e de la montagne. La pier r e bafaltique en morceaux
d e diiférente grolTeur & dimenfion , en fait tout le fommet, & la pierre cali
an peu plus loin, dans une autre me
immédiatement la pierre bafaltique.
.îe de cette partie du Portugal , cont
ntité de cryfti
la bafe, pendant qii'
eft deflbs & couvre
L a pierre bafaltiqi
me très-grande qi
& de forme prifmatique quadi
ÔC luifans dans leur frafture; ils t
m a t r i c e , qu'ils font corps avec elli
font inélés de grenats tranfpara
mais qui ont tous les carafteres
l i e u , on trouve des faits qui pa
v o t r e f a g a c i t é pour devinerlan:
J e dois vous faire remarque
j'ai trouvé la pierre bafaldqi
par un golphe au delà du
l'extrémité de laquell«
ntagne, la pie
it de plus qui : les
de fchorl noir, longs de deux ou trois pouces,
ire. Ces cryftaux font très-réguliers , opaques
nent fi fortement à la pierre qui leur fert de
& ne peuvent être enlevés feuls & ifolés} ils
& rougeâtres, qui n'ont point déformé régulière,
dtrefcens. C'eft aini i , Monfieur, que dans le même
îiiTent contradiftoires, & c'eft ici oii il faudroic
:ure à travers' l e voile dont elle femble s'enveloppei'.
que c'eft toujours entre Lisbonne 6i la mer que
c'eft-à-dire dans une efpece de prefqu'ile formée
ip Ta Rocha, & parle Tage, prefqu'ile - ^
it de très-hai : de granit ( qui fo
montagnes de Cintra ). Je dois aufli vous dire que dans plufieurs endi
bafaltique n'a que quelques pieds de profondeur , & qu'au delTous
fable rouge ferrugineux,- malgré ce peu d'épaiiTeur , les fentes qi
verticales, ce qui la feroit reifembler à certains courans de laves.
Je vous le répété,Monf ieur , le détriiusde lapierre bafaltique du V>
les meilleures terres pour la cul ture; & l'on juge fort aifément de
la pierre qui forme le fol ou le noyaux de la montagne fur laquelle
luche
la divifent font
rtiigal, forme
la nature de
m eft , par la
f e r t i l i t é de la terre
Malgré toutes les
^ cale,
mtradiaio pparentes que préfente la pierre bafaltique de
Lisbonne , il feroic p eut - ê t r e un moyen de concilier tous ces faits. Si par des
expériences pyrotechniques, il étoit réellement prouvé que cette pierre fût, ou
produit du feu, on pourroit faire accorder ce fait avec
n trouve la pieri-e bafaltique j on pourroit dire que les
xeflemblât parfaitemtoutes
les circonft;
l'ont formée, étoient antérieurs à la derniere alluvion de cette partie du
l'agitation des flots aura détruit toutes les pierres de moindre con-
)mme laves de plufieurs efpeces, pierres ponces, pouzzolanes , &c.
Te bafaltique, formée par une lave quia plus d'identité & de liaifon
r t i e s , aura feule réfifté que les dépôts fucceffifs des eaux, qui font
;nt calcaires, auront recouvert quelques parties de ces laves, & laiil'é
volcans qu
g l o b e , que
i i f t a n c e , c
que la pie
dans fes p;
quelques autres à découvert ; qu'il ft; fera fo'rmé'dei
l'entour des montagnes volcaniques, qui auront fe
les cráteres fe font émoulTés/ que l'acide marin î
décompofition lente de la furface des bafali
&c. &c. Voilà, Me
I fyf tême de plu.
d'importance qu'il n en mèriti
, c'eft-à-dire , a
calcaires à côté & à
de point d'appui; que tous
a lui-même contribué à la
formation de l'argille, &c.
donne pas plus
la fortune qu'il
pourra.
, mais auquel je
iquel je laiiTe fa
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pourra. Je me contente d'examiner les faits, laiflant aux autres le foin d'en tirèr
des induûions& d'en former une chaîne.
Ce que je viens de vous dire ci-deiTus, vous annonce quelques nouveaux échantillons
de pierres. Je viens d'en faire une caiiTe que je remettrai à Marfeiile à la
perfonne que vous m'indiquerez.
Nous avons pris hier not r e audience de congé, & nous comptons partir dans dix
jours. Si notre voyage eft heureux je pourrois vous voir à-mon paiFage à Montelimar
au commencement de juin, & alors nous difcuterons fort au long fur la matiere
d e nos bafaltes. Vous ne devez pas douter de l'empreiTement que j'aurois à vous
renouveller de vive voix les aiTurances d'amitié & d'attachement avec lefquels
j'ai l'honneur d'être, Monfieur, &c.
Q U A T R I E M E L E T T R E .
De Berne en SuiiTe, ce j août 1778.
M e s dern ¡eres obfervations en Portugal oi\ j'ai prolongé mon féjour jufqu'à la fin
d e mai, m'ontde plus en plusper fuadé que toutes les pierres bafaltiques quej e rencont
r o i s àchaquepas, font réel iement un produit du feu, elles en ont tous les carañeres,
ócilferoit difficile d'en méconnoître l'origine ; mais,Monfieur, j'étois étonné des circonftances
où elles fe t rouvoient , de leur mélange avec les pierres calcaires, & de la
forme de leurs montagnesqui n'ont aucune apparence volcanique.Lesôbfervat-ions de
ceux qui avant moi écoient venus à Lisbonne, & qui n'avoient aucun rapport avec ies
miennes ¡l'opinion contraire de plufieurs per fonnes habitant le Portugal , & dans les
lumières defquelles j'avois confiance, m' empê che r ent de donner un ton plus affirmatif
à mon fentiment. J'avois peur d'effrayeren préfentanc des faits qui fuppofent au moins
quatre révolutions fucceitives dans cette partie de notre globe.
J'ai voulu,avant de rendre publique mon obfervation, vousconftilter, avoir l'avis
<le MM. Adanfon&Defmaref t , leur propofer les objeftions qu'on pourroit me faire,
leur montrer des doutes, pour que tous vous me fourniiTiez de nouvelles armes, que
vous éclairciiFiez ce que je n'avois fait qu'entrevoir, & afin que vos fuiFrages donnaiTent
quelque poids à mon opinion. M. Adanfon m'a écrit une lettre très-flateufe,
M. le duc de la Rochefoucauld a bien voulu fe charger de me tranfmet tre la reponfe
d e M. Defmareft, & votre lettre eft venue encore me fortifier.
Je pourrois donc dire avec plus de confiance, que les volcans qui ont produit les
pierres bafaltiques de Lisbonne, font antérieurs à la derniere alluvion de cette partie
du globe , fait prouvé par les pierres calcaires qui les recouvrent , & qu'ils font poftérieurs
à un autre féjour de la mer qui a di\ dépofer les bancs de pierres calcaires fur
lefquels portent quelquescouches de ces pierres volcaniques.
Ce fuit ne fera peut-être pas le feul de ce genre; j'en ai apperçu d'autres qui quoique
de nature un peu diiférente, pourroienc concourir à la même preuve ; mais
•comme en hiftoire naturelle & en phyfique il eft plus prudent de fufpendre fon jugement
que de le précipiter , attendons un plus grand concours de faits pour hafarder
une opinion qui pourroit paroître finguliere.
Je fuis fâché, Monfieur, que vous vouliez faire imprimer les lettres que j'ai eu
l'honneur de vous écrire de Lisbonne; ne les croyant point deftinées à voir le grand
j o u r , & comptant fur vot r e indulgence, il doit s'y rencontrer de
m'auroient fait defirer qu'elles ne fuffent pas rendues publiq
celle-ci vous arrive trop tardpour en empêcher l'imprefTion, je cro
que vous y fafllez mettre par fuppléraent un extrait du catal ^
jets d'hiftoire naturelle que je vous ai deftinés, & que je joins ici. L
pondansaux n®®. i , 2, 3,4, 5, <5 & 7,pourroientfaire connoî tre dav
tions bafaltiques donc je vous ai parlé dans mes lettres de Lisbonr
N°. I. Pierre noire bafaltique, écailleufe dans fon intérieur, t
trouve dans plufieurs carrieres des environs de Lisbon
fert à paver les rues.
2, Pierre noire bafaltique très-dure, d'un grain fin & ferré, contenantquelquc
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