Cercles lumineux
roctiiQi du
yéruve.
- I I Î DI S C O U R S SUR
23Mnceni3. AnJ.C.1751 Cet article eft im peu long, maistons les diitails en font
il inftruaifs , que j'ai cru qu'il ¿toit convenable de les retenir
ici, d'autant mieux que j'en ferai fouvent l'application
en hafardant mes conjeaures fur plufieurs laves
qu'on trouve dans les volcans éteints que j'ai à deicrire.
24''-Illcend. i;54 i Décembre 1754; le pere de la Torre rapporte les
circonftances de cette éruption : il dit qu'il préfenta en
plufieurs endroits la baufTole à la lave , fans appercevoir
la moindre émotion à l'aiguille ; expérience qtii mériteroit
d'être répétée plufieurs fois avec attention ; car il
eft conitant que la lave & même le bafalte le plus dur ,
attire le barreau aimanté. Le pere de la Torre apperçnt
également, à cette époque, au-deffiis du cratere du Véfuve
, plufieurs de ces cercles lumineux que Sorrentino
avoit déjà vu en 1750 pour la premiere fois... Ils paroiffoient
à la vue s'élever deux fois comme la montagne
» l'eft au deiTus del'Atrio : ilsétoient d'une couleur trèsblanche,
& d'une matiere fi épaiil'e ôcii tenace, qu'il
y en eut un qui parut en l'air plus d'un quart d'heure,
& un autre plus de trois. Ils difparoiflbient peu à peu ,
à mefure que la matiere qui les compofoit fe fubtilifoit
& fe dilatoit. On en vit plufieurs autres le même jour
& les fuivans. »
Le pere de la Torre contempla de très-près la lave en
fufion dans cette éruption, h Lorfque j'enfonçai , dit cet
» auteur, un morceau de bois vert dans cette pâte molle,
" l'air en fortoitavec bruit; il s'enfiammoit tout-à-coup,
& bien fouvent la flamme fortoit de la matiere à deuK
pieds loin du bâton. Si le bois étoit fee, il s'enflammoit
auiiî-tôtfans aucun bruit. Si j'enlevois en certains
endroits , avec un bâton, de cette matiere liquide iX
tenace, elle s'étendoit & fe gonfloit fenfiblement. »
Cette e'ruption dura long-temps , & fut prolongée avec
des effets plus ou moins forts , jufqu'en 1760.
JE pourrois fuivre encore d'autres auteurs qui nous ont donne' des
détails fur le Véfuve, 6c qui en ont obfervé les raouvemens jufqu'à ce
jour ; mais ceci m'entraîneroit dans des longueurs ; 6c il me refte bien
de chofes encore à dire fur le Véfuve.
Qu'on ne fe prefl'e pas de me taxer de prolixité dans ce mémoire ;
toutes les circonftances que je fuis obligé de retenir, deviendront applicables
en bien de cas à la théorie des volcans éteints ; je ne m'attache
d'ailleurs bien particuliérementau 'Véfuve , que parce qu'il aété le plu'S
fouvent 6c le mieux fuivi, 6c qu'on eft en général beaucoup plus à portée
d'aller l'obferver 8c l'étudier, que les autres volcans brûlans , placés
dans des lieux plus difficiles.
Des différentes Matieres qui fartent du Véfuve.
IL faut quitter ici le pere de la Torre , qui nous a fourni les plus
utiles 8c les plus excellens détails fur les éruptions du Véfuve : il eft
certain que s'il eût eu des connoiffancés plus étendues en minéralogie,
il auroit fait un ouvrage achevé fur le Véfuve ; mais la lithologie lui
étant prefque étrangère , les notices qu'il a voulu nous donner fur les
différentes matieres que vomit ce volcan, font femées d'erfeurs.
L E S VOLCANS BRULANS.
Bien plus înftruit 8cbien plus favant fur ces matieres, M. Ferber nous
a fait part dune lifte mtereffante des produits du Véfuve. On auroit
tort de lui objefter que n'étant qu'en voyageur en Italie , 6c n'ayant
fait qu'un féjour peu confidérable à Naples ou dans fes environs il lui
a été difficile de bien connoître les produftions du Véfuve. Cette objeflion
devient fans fondement, lorfqu'on voudra faire attention que
M. Ferber eft très-inftruit en minéralogie; qu'il a beaucoup vu 8c
bien vu par lui-même fur les lieux , &; qu'il a eu de grands fecours dans
les colledtions de Naples, particulièrement dans celle de M. l'Abbé-Botis
Je prends le parti de tranfcrire ici cette lifte donnée par M. Ferber
Comme j'ai dans ma colleaion la plus grande partie des matieres qu'il
décrit, 6c que J'ai étudié dans ce genre, foit à Paris , foit ailleurs les
luîtes les plus étendues , je ferai des notes 8c des remarques au bas des
articles de M. Ferber, lorfqu'ils mériteront des éclairciffemens • ou
lorfque je verrai qu'il aura été induit en erreur. J'efpere que ce natura
lifte à qui je rends toute la juftice qui lui eft due, ne défapprouvera
pas la marche que je fuis ici.
M. Ferber divife les matieres vomies parle Véfuve, en deux daifes •
l'une, comprend les corps qui ont été lancés tout bruts ou vierges, fans
avoir fouffert d'altération, & qui doivent leur origine à la voie humide
0non au feu.
L'autre claffe renferme la lave 8c les autres produits du feu. Il y a
apparence, ajoute cet auteur, que les matieres de cette claffe ne Cont
que des compofitions & des fcories de minéraux qui font partie de la premiere
claffe , If d'autres corps encore qui peuvent exifter dans la profondeur
, mais que nous ne connoiffons malheureufement pas • ce qui efl
d'autant plus fâcheux, que le peu de confiance qu'on peut avoir dans
les hahitans, b fur-tout dans les marchands de lave dupays , fait douter
que toutes les efpeces de pierres & de minéraux qu'on voit chei^ eux &
dans les colleSions, foient vraiment des produits du Véfuve. On affure
cepaidant qu'on les trouve en grand nombre lorfque les éruptions ont
Cet avis préliminaire eft certainement très-fage 8c très-prudentr, 8c
annonce les vues exades de l'auteur : c'eft pourquoi il auroit été véritablement
à defirer qu'au lieu de s'en tenir à deux divifions, il eût formé
plufieurs fous-divifions qui me paroiflent bien effentielles. Par exemple
, fa premiere claffe fe rapporte aux corps qui ont été vomis par le
Véfuve, tout bruts ou vierges, fans avoir fouffert d'altération, & qui doi.
vent leur origme à la voie humide & non au feu : j'aurois ajouté, à fa
place , les fous-diviiions fuivantes.
Corps qui ont été vomis par le Véfive,
Vus par moi fur le Véfuve même.
. Vus dans le cabinet de M. l'abbé Botis.
Vus dans la colleftion d'un tel ou d'un tel, marchand de lave.
Cette marche plus méthodique tendoit à donner des éclairciffemens
flus aflurésfur les matieres du Véfuve,parcequ'on auroit mieux diftingué
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