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254 EX A M E N .
M I C A . Glimmer des Allemands. Mica membranacea. LINN. 58. I.
O n a donné le nom de mica à uneefpece de pierre lameîleufe, ordinairement
traniparente, douce au toucher,Te délitant facilement, & fe
divifânt en feuillets très-minces , flexibles & brillans, ne faifant aucune
"effervefcence avec les acides, & ne fe fondant point à un feu violent.
O n diftingue plufieurs efpeces de mica ; celui qui fe détache en grandes
feuilles , & qu'on nomme verre de Mofcovie, eft de couleur blanche argentine,
ou d'un jaune clair : l e sRuf l es & d'autres nations l'employoieric
anciennementenplace de ver re. Celui qu'on trouve en très-perites écailles
pulvérulentes & prefque opaques , a été appelle argent de chat , lorfqu'il
eft blanc ^ ix. or de chat lorsqu'il eft jaune. On fe fert de l'un 6c
de l'autre pour fécher l'écriture. Il y a encore des mica de différentes
couleurs. M. Sage a fait des obfervations chymiquee importantes fur
les mica.; elles doivent trouver une place ici. Cette fubftance trèsabondante
dans les granits ne fauroit être trop connue. Cet habile chymyfte
divife les mica en trois efpeces. Mica alumineuxj mica non alu-
-mineux'y mica en grandes feuilles. Ecoutons-le lui-même.
P R E M I E R E ESPECE.
M I C A ALUMINEUX.
)) Il eft difficile de diftinguer à la vue le mica alumineux de celui qui
•Si ne l'eft pas : l'efpece donc je vais parler , cryftallife en prifmes à
» fix pans tronqués 5 expofée au feu,el l e s'y exfolie fans fe vitrifier ; lorf-
« qu'on la diftille avec deux parries d'acide vitriolique ; elle fe réduit
î) en une maiîe faline , qui fe diflbut entièrement dans l'eau, ÔC qui,
)) par l'évaporation, donne de Talun.
» Si l'on fait bouillir une difîblution d'alun avec la terre nouvelle-
5) ment féparée de ce fel , par le moyen de l'aikali fixe, on obtient un
-j) fel talqueux, brillant, infipide, aiîéz femblable au mica : le réfîdu de
)) la diftillation de ce même fel avec l'acide vitriolique étant leflivé ,
0) produit auiE de l'alun-
» Je fuis porté'à croire, d'après ces expériences, que le mica alumi-
» neux-, n'eft que de l'alun faturé de fa terre. Ce mica alumineux eft
» plus propre à décompofer le nitre, que ne le font l'argile & le kaolin ;
0) l'acide qu'on obtient par fon intermede eft auiîi plus coloré. On doit
» confiderer la molybdene , comme un mica martial & alumineux.
« M. Deliile a fait connoître dans un mémoire qu'il a lu à l'académie,
)) que par la cohobation avec l'acide vitriolique, on convertiiToit une
» partie de la molybdene en alun. M. de Romé Delifle a dans fa col-
» le£tion de minéraux , de la molybdene cryftallifée en fegmenc de
» prifmes hexagones comme le mica. »
D E U X I E M E ESPECE.
MICA NON ALUMINEUX Mica argentea & aurata. LLNN. 58. 5 & 4.
)) Cette efpece fe trouve en petits feuillets brillans, ordinairement
» PeuC-fitre fourniroit-il
e J'aJun,fi l'on recolioboit deflas de l'huile de vitriol, c
pour la molybdene.
E X A M E N . 255.
» opaques & diverferaent colorés ; il y en a de blanc, de jaune, de vert,
)) de rougeâtre Se de noirâtre, & on le nomme quelquefois d'après fa
)) couleur, or ou argent de chat.
» Pour féparer ce mica des terres étrang-eres avec lefquelles il eft
5) fouvent mêlé , il faut le laver dans beaucoup d'eau ; le mica , comme
>) plus leger, y refte plus long-temps fufpendu, tandis que les autres
)) terres fe précipitent.
» On trouve à Feucherolles, village fitué à une lieue de la forêt de
» Marly, une petite montagne compofée de mica, de fable rougeâtre
» & de géodes martiales de la même couleur. Ce mica ne me paroîc
M être autre chofe que le mica alumineux qui a éprouvé de l'altération.
» Ce qu'il y a de certain , c'eft que ce dernierdevient brillant après avoir
» été calciné, & qu'alors il n'a plus la propriété de fournir de l'alun
» quand on le diftille avec de l'acide vitriolique 3 il reiTemble en cela au
» mica non alumineux : la terre martiale rouge avec laquelle celui-ci
)) fe rencontre d'ordinaire, femble confirmer ce que j'avance, car l'ochre
» martiale ne prend jamais cette couleur qu'après avoir éprouvé l 'aâion
» du feu. »
T R O I S I E M E ESPECE.
M I C A EN GRANDES FEUILLES, dit verres de Mofcovie. Mica
membranacea. LINN. 58. I.
)) C'eft un mica tranfparent, non alumineux, flexible , élaftique,. qui
» lorfqu'on l'expofe au feu , s'y exfolie, devient blanc, opaque & bril-
» lant ; chaque petit feuillet qu'on détache du verre de Mofcovie, caU
» ciné, eft tranfparent. L a grandeur des feuilles de ce mica varie beau-
» coup ; j'en ai qui ont deux pieds & demi de longueur, fur un pied de
1) largeur; celui qu'on trouve dans les granits & dans les argilles eft fou-
>) vent en lames fi petites , qu'on a de la peine à les diftinguer. Ces
» différentes efpeces de micanefe vitrifient point aufeu le plus violent. »
M O U F E T T E S . Halitus minerales.
L a décompofition des minéraux produit fouvent dans les vuides fou-
Cerreins, des ém.anations volatiles qui détruifent l'air. Ce font ces vapeurs
invifibles qu'on a nommé moufettes ; elles font ou inflammables,
o u acides : dans le premier cas on les reconnoît facilement en defcendant
une lumiere dans les lieux qui en font infe¿tés ; elles ne tardent
pas à s'enflammer avec explofion , & dès-lors le danger eftpafle : fi elle
font acides, la lumiere s'éteint promptement; on s'expoferoit aux plus
dangereux accidens en entrant dans des fouterreins rempli de pareilles
vapeurs. Ces dernieres font nommées air fixe , tandis que les premieres
font appellees air inflammable. On a trouvé l'art de produire artificiellement
dans les laboratoires de chyniie, ces différentes efpeces d'exhalaifons.
Les mots moufettes ou poujje , mephitis, feu brifon ou terrón y
ballon , ô(c. ont été donnés parles mineurs à ces g-ûi dangereux.
P I E R R E A POLIR. PIERRE NAXIENE. PIERRE A RASOIR.
Schijîus olearius. LINN. 39. 11.
Cette pierre, d'une confiftance aiTez tendre lorfqu'eUe fort de la car