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Une chofe blea iîiiguliere , relative à cette montagne, c'eft qu'elle a
coivfei-vé le 'nom propre á déiîgner la bouche d'un volcan , en etiet elle
s^3.y)^e\\fWmontagncâela'Coupe^ terme que je regarde commetraduitdu
latin cri2rer,une taiîe , une coupe i or ce mot étoit confacré à déiigner
l'entonnoir,la'bouche, le-craîered'un volcanj-cette derniere dénominat
i o n que nous avons admife-Sc confervée dans la langue françoife , vienc
•cependant iplutôc du grec que du lat in, car-Lucreee nous l'apprend dans
fa belle defcription de l'Etna, en s'exprimant ainiî : ^ la cime font ces
larges cráteres par où s'échappent les vents ^ ainji nommés par les grecs,
é* à qui nous donnons les -noms de gorges & de bouches.
•lafammo fantventigeni cráteres ucipfi
î^ominitant ynos guns/auces perhibemus & ora.
I l eft à remarquer que les deux plus curieux cráteres du Vivarais,
celui du ColetÁ'AiJa dont je viens de parler, & celui de Jaujeac, placés
tous deux fur une montagne conique, & formés en entonnoir, portent
l e nom de Coupe du Colet á'Aifa, Coupe de Jaujeac,
Il ne faut point quitter cette partie du Vivarais fans aller vifiter le
château de la Bajîide à une petite lieue du Colet à'AiJa-, ce château
appartenant à M. le comte d'Entraigue, qui aime & cultive les fciences
avec fuccès, eft dans un iite aufli agréable que pittorefque j on y verra
tout auprès de la maifon une magnifiqué chauflee bafaltique qui repofe
f u r i e s granits.