mil
D l S C O a r R ^ S SUR
, yt libri tres,, Neapoíi i^^4,yú trouvé une defcription très-poétîque des
cendres qui couvrirent la terre au voiiînage - du -Vefuve , depuis zo
• 5) jufqu'à.ioo palmes de profondeur: qiiare, dit l'auteur, multipamo
î) in Jàlo requimnt patriam & vix ibi fe tredant vivere libiceno fciant
-M Jife natos, j adeè totam locijpeciem tempeji-as vertit. ))
-Voici e-ncore quelques circonftances relatives à la grande éruption rapportée
par M. Hamilton ; c'eft dans une lettre datée de 'Villa Angélica ,
près du mont V é fuv e , le 4 oftobce 1768 , qu'on trouve les détails qui
f o n t adfeffés ià M. Maty, M. D. fecretaire de lafociété royale.
)) Depuis que-je fuis à ma uiaifon de campagne , dit M. -Hamilton,
•î) j'ai interrogé les 'habitans de la montagne fur ce qu'ils avoient vupen-
• » dant la derniere éruption. Dans ma lettre à milord Morton je n'ai fait
î) mehtionquedecequis'eftpréfentéiramédiatementà mesobfervations^;
•H -maisGonyme tous^les payfan-sicifontd'acGorddansleursrelationsXurles
» éclairs & tonnerres épouvantables, qui durèrent prefque tout le temps
» de l'éruption,Scfeulement fur la montagne, il me fembleque c'eft une
ï> circonftance qui mérite attention. Outre les éclairs qui reflembloienc
•» aux éclairs ordinaires, il y'avoitplufieurs météores, comme ceux qu'on
» appelle vulgairement étoiles tombantes.Un payfan de mon'voiiînage-per-
» dit fix cochons,parles cendres qui s'étoient mêlées avecieurnourric-ure;
-» ils eur€Q-td€s é - touídi íremens,&moururent enpeu d'heures. L e s cendres
-M qui tombèrent en abondance la.derniere journée de l'éruption,etoienc
» prefque aufii Mandiles que laneige;les vieillards m'ont affuré que c'eft
» un fîgiie c.ertain de la fin d'un« éruption ; & ces circon'ftances ayant
« été bien atteilées, je k s ai cru dignes d'êtr« rapportées. »
L E M O N T ETNA.
'Arcijkis natUTce ingens opus afpice, nulla
Tu tanta kutnanis rebus fpeSacula cernes.
P. CoRNELil SEVERI , jÊtna;
P I le coup d'ceil que nous venons de jeter fur le Véfuve, tend à agrand
i r n o s idées fur le pouvoir encore inconnu des feux cachés dans l'intérieur
des voûtes fouterreines;fî des montagnes fubitementproduites par
des explofípnsj fi des vi l les entieres, enfevelies fous la cendre & fous des
débris volcaniques j fi des torrens de feu, ravageant au loin les campagnes
, portant l'épouvante & la défolation par-tout, font des phénomènes
faits pour occafíonner notre furprife , fixer toute notre attention, &
nous démontrer ce que peut la nature lorfqu'elle opere dans le grand ;
fous quel afpeft bien plus impofant encore ne la confidérerons-nouspas,
formant l 'Etpa, cette montagne formidable qui, fe perdant dans les nues,
s'élançe à 10 milles 36 pieds d'élévation fur le niveau de la mer, tandis
que fa bafe embralîe une circonférence de 180 milles d'Italie ! Que l fpectacle
que celui de cette épouvantable mafle , fortie en entier & par reprifes
différentes de ces abymes fouterreins , dont la profondeur & l'immçnfité
doivent contenir des mers de matiere embrafée ! C'eft alofs que
vérit;ablement pénétré d'étonnement & d'admiration, nous prendrons
une idée des forces & des moyensquel a nature fai t mettre enoeuvrelorfqu'elle
veut développer une partie de fa puiflance.
D e s détail fur l 'Etna,aui î i circonftanciés que ceux que nousavonsfur
L E S V O L C A N S BRULANS. 47
le Véfuve , deviendroient fans doute bien intéreflans pour Tétucîe de la
théorie des volcans j'mais l'éloignement de cette montagne, fa prodigieufe
élévacîdn, les neiges perpétuelles qui couvrent fon fommet , des
embarras de toute 'efpece ont dégoûté jufqu'â-préfent les obfervateurs.
O n doit donc favoir un gré infini à quelques naturaliftes qui ont eu le
courage de fui^mônter tous ces obftàclës : M . le chevalier Hamilton &c M .
•Bridone, qui ont fai t ce pénible voyage , nous ont donné chacun une relation
bien inftruitive de tout ce qu'ils O'nt o t fervé. M. de Sauflure, de
G e n e v e , qui eft égàlèmeht monte'fur l 'Etna, èn publiera peut-être un
jour la defcriptiôn. Ce ne fera qu'après une iiiite de voyages faits par
d.es naturalises aufii favâns , qu'on pourra un jour avoir une bonne hiftoire
d-e cette montagne célèbre \ Je ne faurois mieux, faire quedetranfcrire
ici la letti-e de M. le chevalier Hamilton, adreiTéé de
jau au fujet de fon voyage au mont Etna.
M Le Z4 juin 1769, après mrdi , je quittai Catane , ville fituée au
»> pied du mont Etna ou mdnt Gibello , qui eft fon nom moderne, avec
i) le duc Saint-Deinetrio, milord Fortrofe , & le chanoine Recùpero,
j) homme-d'efprit, & le feul de cette ville qui connoiÎTe bien l'Etna ,
>) dont il écrit à préfent l'hiftoire naturelle; entreprife importante ôc
>) u-tile, que j e doute qu'il puiiîe jamais terminer, faute des encourage-
» -mens néceffaires.
)) Nous traverfâmes le diftriA inférieur de la montagne appellée , par
h Tés habi tans, la Regione Piemontefi ; il eft bien àrrofé , très-fértile
J) abondant en vignes & arbres fruitiers , par-tout où là lave , qu'on
» appelle ici Eciaray a eu le temps de s'amollir & de former un fol fufï)
ÏÏ&nt pour la végétation , ce qui ne peut être que l'effet de plufieiirs
n fîeclesj coriime par exemple, de mille années ou davahtagfe, comme
j> je m'en fuis convaincu parplufieurs o'bfervations, à moins que l'art ne
» hâte cet effet. L a circonférence de cette région inférieure, qui forme
» la bafe du grand volcan , a plus de 100 milles d'Italie ; les vignes de
j) l'Etna font entretenues fort baflVs , ce qui eft p réc i fément le contraire
j) de ce qu'on fait fur les côtes du V é fuv e , Ôcelles produifent un vin plus
» fort, mais non pas en fi grande abondance. Le diftriit piémontois ,
« malgré le danger de fa fituation , eft tï-ès-peuplé ; il eft couvert de
>V villes, de villages 6c de monafteres. Catâhe , fi fouvent détriiitè paf
>) les éruptions de l'Etna, totalement renverfée par un tremblement de
î) terre , vers la fin dû dernier fiecle , a été rebâtie, & eft â préfent
)) une ville confidérable , où l 'on compté au moins 3 5 mille habitans. Jé
•n ri^ai point été étonné de la fureté avec laquelle cës endroits-là foi i tk-
» bites , après avoir été fi iBHg-temps témoiii dô la mêifîè féCurité près
M du mont Véfuve. Les opérations de là nature fokt Îexites j des grandes
a te chanoine Recupero, de Câtane, qùi aime
l'hiftoire naturelle , & qui éft ¿ portée de l'Etna
prépare , dit - on , un ouvrage fur ce volcan. Il
fttoit à defirer qu'il fît les ¿tudes préliminaires
qu'exige un tel travail. On lui doit compte fans contredit
de fes intendohs & des peines qu'il fe donne
Rour foire des voyages fréqueriS fur l'Etna j mais je
fuis fondé de croire qu'il eïï légèrement ínítruír fut
h connoiflanèe des laves & für lès tfifféfen's èorps
^rangers qu'ellçs renferment, Mais il lui ferqit fa-
' î des renfèignemèris für ces objets.
Ceh'eft Certainernencpas pax éiprit de cridque que
je jJtends la liberté de iaiçede^ obfervaçions à ce fujet»
c'eft au contraire parce que je comprends très-ijïen
que cet auteur eft placé pour bien faire, &: qu'on
doit attendre.dô lui. de bonnes chofes. Si }^ dis donc
Su'il n'éff pas d'une forcé fiiffifàite fur la connoifaice
des im^tieres volcaniques , c'eftque jepoflede
une coUeâion de laves àite de fa main , oulanoriienclanire
n'èft pàs'. i beaucoup près, exaÛe; j'aurai
occaljon d'en parler plus particulièrement dans
uàc fefUon de ce mémoirei
I f
- ris