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AlO LE T T R E S .
I f i n la hauteur? & l'auroknMllesenfuite détruite jufqu'à n'enlailler
fubfifter aucun veflige dans l'efpace où elles coulent ? ou bren les laves
¡ídentes en tombant dans l'eau froide , fe fero.ent-el es gercees . comma
S t le verre fondu en pareil cas, de forte que la rmere qur battoit
contre , pût à la longue pouffer en avant ces morceauxdefums, & s ouvrir
un pont fous le'corps de la maffe entiere ? ou enfin la partie de
c te maffe, qui dominoit précifëment fur les eaux neto.t-elle com-
Tofte que dé matieres tendres, mêlées de quant,té de blocs fepares de
taftlte ' c'eft ce que je ne décide pas ; je tiens neanmoms pour cette
de niere explication , parce que d'une part elle efl fondée fur la certrt
" que nos volcans, dans une feule coulée ont
des pLzolanes & d'autres matieres terreufes , .mmediatemen a la
f u i t e ^ e s laves pures, & que de l'autre elle ®¡
cultés qu'oppofentaux deux premiers fyilêmes , la pofition 8c la forme
™u o l r du Duc : quoiqu'il en foit , la Loire coule aujourd'hui dans
t t enLit entre d^x maiies de laves qu'elle n'a jamais pu tourner
n i d'un côté ni d'autre. . . ^
J'ai effavé de découvrir l 'oei l de la fource d'où partit cette immenfe
q u a n t i t é de laves qui eft ici ; mais je n'ai apperçu qu un grand & pro-_
fond ravin fous le château du Villard, d'où Ton puifle p r e fume r qu elles
f o n t venues ; ce qu'il y a de vrai c'eft q u ' i c i , je veux dire entre le Villard
¿ T e hameau de C o i i z L , commence à naître de défions terre e cour
u t quTfe prolonge par le chemin de Difrrr. DiahU jufqnes dans la
L Ô J ; pour atteindre jufqu'à la furface des eaux , il eut a defcendre
affez rapidement d'une hauteur de près de . o o toifes , il forma par conf
é q u e n t descafcades, i l y en a c inqou fix quifont l'effet le plusfurprenant
q u i d on les conlidere de deflus les hauteurs qui forment la riv de
?a Loire du côté oppofé à celle-ci ; on voit que les fauts de lave
bouTllante devenoienÎ plus confidérables à mefure qu'el e approchoi
du terme de fa courfe ; le rocher du Duc , qui eft en face de 1 aut r e
côté de la Loi r e , prouve que la derniere chûte fut de près de 40c pieds
e n ligne perpendiculaire. L e gros des mat ieres qui fubhf ten aujourd hui
àlnsU vallon, fe trouve de ce côté-ci , & il y a eu aflez d'efpace pour
S t i r fur ce fingulier fondement,la vafte forterefledMrfcmf A ,laquel e,
o u t r e le château, renferme dans fon enceint e 'églife paroilhale , le prefb
y t e r e & neuf ou dix maifons de particuliers. Je crus, la p «mi e r e fois que
j i r r i v a i à A r l c ^pd e par la defcent e dont j'ai pari , qu'a r - f " ^ ) /
oe e t t r o i s le pied je pourrois plonger la mam dans la Loi r e , il fal u bien
changer d'idée lorfque avançant la tête au delà du parapet qui borde
•a re°du château, je me vis fufpendu fur un horrible précipice , au bas
duquel la Loire r o i e fes eaux avec un murmure fourd que j entendoi s .
' Si"je fus faifi à c e t afpeft imprévu ma furprife «doubl a lor%e
levant les yeux & regardant à ma gauche , j'apperçus le rocher du Duc
dont i'ignorois profondément l'exiftence ; je demeura, , , e avoue , muet
d ' é t o L L e n t en voyant devant moi, de l'autre côté de la r,v,ere un
immenfe rideau de laves de plus de deux m,lle toifes quarrees de íuríace
f u r environ fix pieds d'épaiifeur, rforme dans tout e fon e tendue y avo s
p e i n e à en croire à mes yeux, & p H )= confiderors , moins je poul
e t t r e s . 4"
vols comprendre-comment il fe trouvoit là ; je crus au premier coup
d'oeil que ce n'étoient que des fuintemens d'une eau ferrugineufe, qui
avoient teint cette partie du roc , mais je ne tardai pas à di ftmguer, dans
prefque tout le champ de cette maflé , des prifmes varrés & d'une-aflez
belle configuration ; elle a environ foixante & quinze toifes de haut iur
trente-cinq de large elle defcend perpendiculairement dans la riviere
où elle fe prolonge dans une profondeur que je ne connois pas. Quoiqu'elle
n'ait, comme je viens de dire, que fix pieds d'épaifleur, on n apas
laifle que d'y pratiquer un petit fentier de fix ou fept pouces ieulemenc
dé large , à deux pieds au deffus du niveau de l'eau ; ceux que la necelfité
réduit à franchir ce périlleux paffage, ne fauroient avancer, a ce
qu'il m'a paru , qu'en marchant de côté, le dos tourne a la riviere, iSc les
mains accrochées par-tout où elles peuvent trouver prife.
L'enfemble de ce fingulier morceau imite aflez une grande p,ece de
tapifl'erie qu'on auroit découpée par le haut à trois pans arrondis, celui
du milieu plus grand & plus élevé que les deux à côté.
A 15 ou 20 toifes au deflbus de cet objet, on ceffe d appercevoir le
granit, & les terres végétales commencent à fe juontrer ;_ici eft une
métairie appellée Ufpinaffc , on y cultive des terres fituees fur des
penchans très-rapides, 5c fi de cet endroit on fait rouler des pierres
dans la riviere , elles n'y parviennent que par une ligne qui traverfe
dans toute fa hauteur le rocher du Duc, pour revenir a ce ui ^ ArUmfde.
Mefuré au cordeau il n'a que 500 pieds d'élévation fur la Loire , 8c la
raifon pour laquelle il en a 90 de moins que celui ¿a Duc,ù^ prefente
facilement ; on n'a pas été chercher ailleurs que fur ce rocher la quantité
immenfe de matériaux qu' iU fallu pour la conftruaion des edifices
dont il eft chargé; l'enceinte du château feul eft tres-confidérable, pu, t
qu'on y voit au milieu , ainfi qu'à Polignac, des terres enfemencees, &
le rocher eft bordé dans fon pourtour très-irreguher, ou de grands
corps de logis, ou d'un mur qui eft flanqué d'efpace en efpace de tours
afléz élevées : il ne fubfifte aujourd'hui des ancens bât,mens qu un relte
de murailles qui croulent de toutes parts ; le rocher lui-me,Be tombe
vifiblement en ruine , il s'y eft fait afl'ez récemment une fente qui
pénétre fort avant 8c dans fa hauteur 8c dans fon epalfleur , de lorte
qu'il eft à craindre qu'un côté entier de cette lourde maffe ne s abîme
tôt ou tard dans le précipice ; lorfqu'elle le fera, la chapelle du chateau 8c
deux tours iront de compagnie avec elle dans la Lo,re.
Au refte , la bafe de cette partie même du rocher preiente un accident
fingulier ; la lave ardente s'attache fi bien à un banc de granit
qui eft au bord du fleuve, qu'elle l'a féparé, en fe refroidiffant, du rocher
dormant avec lequel il ne faifoit qu'un tout. J'ai examine ceci avec
beaucoup de foin , 8c ce n'eft qu'après la plus fcrupuleufe venfication
du fait que je vous l'annonce ; qui voudra s'en éclaircirpar lui-meme ,
n'aura qu'à defcendre au pied du rocher qui eft à l'eft du cours de la
Loire là au premier endroit où les laves commencent à repoter a
découvert fur le roc primitif, il verra l'objet dont il s'agit & J™-
pie infpeftion il décidera, je m'allure , que ce banc na été détaché &
"Llevé perpendiculairement de deffus la place que par extradion , ma,s
comme« do,ic peut-il fe faire qu'une maffe de joo.pieds de haut, am