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1 1 0 P E U P L E S INDO-RUROPÉlíNS.
I k l k a n . ICn l^cssarabic, les ju'cmicrs portent le nom de Oagaoïises,
qu'ils se sont donné eux-mêmes, et les derniers ccliii de Bulgars noirs,
liCS Gagaonscs ont conservé dans leurs moeurs Ijeauconj) d'éléments tat
a r s ; ils ont en grand nombre adopté l'islam, sonvent par des motifs
d'intérót matériel; ils sont sauvages, grossiei's, ])en hospitaliers envers les
é t r a n g e r s , très-servilcs vis-à-vis des seigneurs, et s'exi)riment avec nue
telle volubilité qne leur langage est presque inintelligible. Généraienient
ils parlent le turc; mais ils se servent, pour l'écriture, des caractères
valaqnes (valal<lis). J.a langue valaque est d'ailleurs aussi usitée cliez
eux que le turc, et le peu de bulgar qu'ils parlent ne diffère pas beauconp
dn russe.
Les Biilgars noirs ou méridionaux se divisent, selon les contrées
principales qu'ils habitent, en Ronméliens et en Jlacédoniens, qui se
distinguent également par leurs dialectes; les premiers se servent de
caractères grecs, les seconds de caractères slaves. Ils i)arlent d'abord
lenr langue maternelle, souvent aussi le turc et quelquefois le grec. Leur
langue nationale, fortement mélangée de tournures serbes et grecqnes, a
des sons beaucoup plus doux et plus harmonieux qne le bulgar septentrional.
La langue d'église (bulgare ancienne on cyrille-bnlgare) est depuis
longtemps hors d'usage et l'on ne se sert plus anjonrd'luii que du
bulgar moderne. Los Eulgars noirs ont beaucoup emprunté aux moeurs
des Hellènes; ils sont hospitaliers, francs et affables, et ces qualités se
manifestent déjh, parmi les enfants, qui viennent en souriant à la rencontre
des voyageurs, taudis qu'il leur approche les enfants des Gagaouses
pi'cnnent la fuite. Le costume des Kouméliens se rapproche beaucoup
de celui des Turcs; les Macédoniens portent au contraire le costume
national des Bulgars, fort simple et le plus sonvent en toile blanche.
Tonte la Bulgarie est partagée par la nature en cinq parties distinctes
sur lesquelles se trouvent des villes dont chacune sert de ])oint central.
L'une d'elles, Sophia, l'ancienne capitale sainte, a pour les Bulgars
il peu près la même importance qne Moscou pour les Russes. Malgré
le joug que les Turcs font poser sur la population, elle s'acci-oit dans
d'assez fortes proportions : cela tient surtout h la fécondité des femmes
et à une grande pureté de moenrs. Aujourd'hui, le pcnjile aime encore
il émigrer; on le reti'ouve dans beaucoup de provinces très-éloignées,
par exemple en Sei'vie, en Valachie et dans le midi de la Kussie, où,
complètement séparé de la mère patrie, il ne cède que lentement ii
l'influence inévitable des nationalités étrangères au milieu desquelles
il vit.
Depuis plus d'un siècle, un grand nombre de Bulgars ont formé des
colonies en Bessarabie et dans la Nouvelle-Russie. La première qni y
ait été fondée officiellement date des aimées ]752 à 1754, lorsque 020 familles
bulgares quittèrent la Turquie, sur l'invitation qui leur en avait
été faite, pour venii- s'établir sur le sol polonais. Mais ne se i)laisant
point dans ce pays, ils suivirent l'exemple des Serbes, et se rendirent
dans la Nouvelle-Russie, oii ils formèrent des établissements à N^jvomii--
gorod, puis à Novo-Arkhanghelsk et dans d'autres villages dépendants
du régiment de luissards serbe. Les nombreux Serbes attirés en Russie
avaient été foi'niés en colonies militaires divisées par régiments, et conservèrent
pendant longtemps cette organisation. Une immigration moins
nombreuse do Bulgars eut lien dans les années ITChI ii 17G9, à la suite
de pînsieui-s manifestes russes publiés en faveur des colons éti'angcrs,
système qui reçut une bien plus grande extension dans les années 1769
à 179L Les Bulgars se dirigèrent d'abord vers la Jfoldavie et la Valachie,
dont ils considéraient les hospodars comme les vassaux de la
Russie, et s'établirent ii Ismail, ii Kilia, ii Bender et ii Akkiermann,
pour la plupart sur les tei'res de boïards moldaves et entre ics colonies
t a t a r e s , recherchant particulièrement le ])rotcctorat russe. Kn 1790,
500 de ces Bulgars prirent du service dans l'armée russe, qui se battait
sur le Boug, et obtinrent plus tard des terres; un certain nombre do
ceux de la Bessarabie se joignirent ii eux, passèrent le Dniestr et s'établirent
dans les nouvelles villes frontières de la Russie, ainsi qu'à Odessa,
où se trouve encore ii présent une assez grande quantité de commerçants
de nationalité bulgare, f.a plus importante colonisation des Bnl-
"•ars eut lieu de 1801 à 1812, ce que l'on doit principalement attribuer
aux troubles intérieurs qui éclatèrent alors dans l'empire turc. Les lUilgars
émigrés en Russie de 1801 à 180G furent colonisés dans les gouvernements
de Kherson et de Tanrido. Dans le premier ils fondèi'cut
six colonies et trois dans le dei'nicr. Le duc de Riclielieu, alors gouverneur
général d'Odessa, les prit sons sa protection et favorisa beaucoup leurs
établissements; il y a môme encore aujoui'd'hui aux cnvii-ons d'Ode.ssa
un village qui date de cette époque et qui est entièrement habité par
des Bulgars éleveurs de vers à soie. 1/émigration vers la Bessarabie
f u t beaucoup plus importante encore; les Bulgars y suivirent par masses
les armées russes à leur retour de la Turquie, et poussèrent môme jusque
dans la Bessarabie méridionale, oîi beaucoup de Nogaïs résidaient
encore à cette époque. Los nombreux émigrés des années 180G h 1812
furent nommés Nouveaux-Bulgars ; niais l'autorité des boïards pesa lourdement
sur eux, et lenr situation ne fut réellement améliorée qu'en 1818,
par l'installation d'une curatelle particulière pour les colons, à la tête do
laquelle fut placé le général Inzov. fis étaient déjà, de|)uis 1812, devenus
sujets l'usses par la cession de la Bessarabie à la Russie. Do
môme que tous les colons anciens et nouveaux d'au delà du Danube qui
étaient de religion grecque, les Bulgars de la Bessarabie, des gouvernements
de Kherson et de Taui-idc reçurent, on 1819, des droits égaux à
ceux des autres colons, sans en excepter ceux qui s'étaient établis dans
les villes ou sur des teri-cs appartenant à des particulici'S. Les terrains
abandonnés ii ces colons devaient être répartis en districts, et la colonie
de Tabak fut, sous le nom do Bolgrad, choisi par les P.ulgars,
désignée comme siège de l'administration. En 1821, les colonies bulgares
de la Bessarabie comptaient déjà 38,000 individus des deux sexes.
L a guerre qui eut lien de 1828 à 1829, entre la Russie et la Porte, et
les nombreuses victoires rcm])ortées en Bulgarie sur les Turcs, détenninèrent
encore un grand nombre de Bulgars à abandonner leur pays et
à chercher une nouvelle patrie sur le territoire russe. Près de 3,900
familles de ces nouveaux venus durent trouver un refuge assuré dans
les colonies de leurs compatriotes en Bessarabie, et celles qui y existaient
déjà contribuèrent beaucoup à l'établissement des derniers venus, en se
déclarant prêtes à se contenter de 30 dessiatines de terre au lieu de
60 qui avaient été allouées pour chaque famille. Il arriva cependant
que pins de 3,000 autres familles, survenues encore postérieurement, ne
prospérèrent point en Bessarabie, d'où la famine et la poste les chassèrent
et les obligèrent à l'Ctournei- dans leur pays natal. En 1850, le
jiombre de tous les Bulgars l'épartis dans les 83 colonies bulgares de la
Bessarabie s'élevait à 81,500 âmes, parmi lesquelles les hommes étaient
eu majorité. Ces colonies étaient habitées, outre les Bulgars qui les
pcu])laient, par des Valakhs (Moldaves), des Petits-Russiens, des Arnaoutes,
des Grecs et des Bohémiens de la Bulgarie.
Les Bulgars noirs ne sont venus en Bessarabie que dans l'année 1830;
les Macédoniens quittèrent le territoire Inrc en même temps que les
Gagaouses. Par le dernier traité de paix de Paris, en 1856, une partie
considérable des colonies bulgares tomba en partage à la Moldavie. Beaucou])
d'habitants transpoi-tèi'cnt cependant leurs pénates sur le tei'ritoire
r u s s e ; mais néanmoins le nombre des Bulgars diminua d'une manière
sensible. Aujourd'hui les Bulgars tàclient d'émigrcr de la Moldavie et
de la Valachie pour se rendi-e en Russie, malgré l'opposition des gouvernements
de ces deux principautés. Geu.>c qui sont élablis dans les
gouvernements de Kherson et de Taui-ide ont adopté dans leur langage
e t dans leurs moeurs beaucoup d'éléments ])etits-russiens ; tous sont d'ailleurs
des agriculteurs paisibles et laborieux.
P O L O N A L S .
Dans les contrées occidentales de l'cm])ire russe, et notamment en Pologne,
on compte plus de 4 millions et demi (4,640,000) de Polonais. Le
chiffre de tons ceux qui ap]>artiennent à cette nationalité, en y cornpreimnt
les Imbitauts catholiques do race ruthène (pctite-russiennc) et russe
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