
108 P E U P L E S INDO-EUROPÉENS.
meut coiivci'tis, tous les anciens Kozaks du Volga se joignirent il eux
en 1804, ils étaient restés longtemps dans lenrs anciennes demeures
lorsqu'eii 1777 ont lien l'émigration des Kodaks dn Volga vers la ligne
du Caucase. Pins tard, ce mélange do peuples d'origine et de nationalités
diverses reçut, avec le nom d'armée des Kozaks d'Astraklian, nue
organisation particulière. T1 compte on totalité aigourd'liui 18,000 âmes,
subdivisées on trois régiments, y compris l'artillerie. Ces Kozaks vivent
en idnsicuis petits groupes isolés et s'occupent de l'élève du bétail et
de péelie; ils habitent sur les rives du Volga, de Saratov il Astrakhan;
leur principal établissement se trouve dans la contrée de Teliernoïar.
KOZAKS D'OEENBOUHG.
Les Kozaks d'Orenbourg peuvent être considérés eoinnie le lien mil
i t a i r e qui nnit entre eux les Kozaks de l'Oural et eenx de Sibérie.
Leur organisation purement militaii-e en l'ait, vu les cireoiistanees locales
et la situation limitroplie dn pays, tont la fois des colons et
des gardes-frontières, formant nue garnison pour la défense des forts
de la partie occidentale de la ste])])e des Kirghiz.
Divisés en donne disti-icts militaires, les Kozaks d'Orenboni-g comptent
en tout 130,000 ümcs ; le nombre des fennnes y dépasse celui des
hommes. Ils s'occupcut particulièrement de l'élève du bétail et possèdent
75,000 chevaux, 100,000 bétes .i cornc.s et 225,000 moutons.
Le cordon de frontière des Kozaks d'Orenboni-g, qui rencontre sur
le Tobol la ligne des Kozaks de Sibérie, s'élend, avec sa ])opnlation
slave, cotnmc nue eeintm-e, dans une étendue de 250 milles géographiques,
à triiYcrs une l'Cgion dont les habitants difTèrent par l'origine,
la langue, la religion, les moeurs et la position civile, des Russes qu'ils
envisagent comme leurs rivaux.
Une situation aussi anormale ne pouvait manquer d'exercer nue gi-audc
intluence sur le caractère de ces Kozaks. Habitués dès leur enfance aux
dangers, aux privations, aux fatigues, ;i un service difficile et à des
t r a v a u x fin-t rndes, ils sont devenus un peuple robuste, courageux, entreprenant
et tenace, ayant un goiit prononcé puni- les aventures, le commerce
et l'indusliic. La tâche de préserver tonte la ligne du brigandage
des Kirghiz, leurs condits continuels avec ces derniers, et de
grandes exjiéditions entreprises pour i-econnaitre l'ennemi ou jmur infliger
aux rebelles et aux pillards un chàtlmcnt sévci-e, - tout concourt
à maintenir vivacc parmi ces Kozaks l'espiit de leur institution.
].a steppe otfre d'ailleurs un vaste champ aux emlinscadcs et aux attaques,
aussi bien qu'il la ruse et il l'adresse qu'il faut déployer dans
la recherche de l'ennemi. Outre les obligations militaires qui lui sont
imposées, le Kozak doit encore pourvoir it sa subsistanee quotidienne;
il doit aussi se vêtir et s'armei- ])our le service de la ligne. L'hiver
seul procure au Kozak quelque repos. L'épaisseur de la neige force les
Kirghiz au repos, et les tribus les ]dus turbulentes dn voisinage de
la ligne ont l'habitude de se diriger, mémo avant la saison rigoureuse,
vers le midi, dans l'intérieur de la steppe. Les Kozaks quittent pour la
p l u p a r t , dès que l'automne est ari-ivé, les petits forts et les piquets d'avant
postcs ; un petit nombre d'entre eux est suffisant alors pour cette
garde. Lorsqu'une neige épaisse couvre le cliemin par lequel les Kozaks
doivent passer, ils chassent devant eux nu grand troupeau jusqu'à la
prochaine station, le long des jioteanx qui marquent la direction de la
route, et se frayent ainsi nu passage. On emploie la saison d'hiver fi
des occupations de ménage ; le Kozak marié l'Cste conché, avec les enfants,
sur les dalles dn pocle et regarde sa femme travailler, car elle
supporte seule toute la charge du ménage. Les habitations, inférleui'os
sous beaneoup de iap])orts aux demeui-es russes, sont poni- la plujiart
misérables et mal entretenues, car le bois de constinction est fort (her
sur la ligne d'Orenboui-g. An printemps et en été, on adjoint aux Kozaks
d'Orenbouig des Baeldcirs, dont l'existenee sur îe point le plus
s i é r i l e de la ligne est excessivement pénible. Ils font le service sur do
p e t i t s chevaux qui, malgré leni- apparence misérable, supportent les plus
grandes privations avec une patience et une persévérance incroyables.
KOZAKS DE SIBÉRIE, DE LA ÏEANSBAÏKALIE ET DE L'AMOUR.
Les ICozaks de Sibérie forment le troisième chaînon qui se détacha
des Kozaks dn Don et dn Volga daos la seconde moitié du seizième
siècle; ils sont les cleseendauts et les rejetons des premières légions
kozakes qu'Ycrmak conduisit en Sibérie et qui, après avoir comjdétement
vaincu les Tatars i l'est des monts Onrals, inircnt par conquérir
toute la Sibérie. Cités dans l'histoire ¡lonr leur témérité et l'heureux
succès de leurs audacicuscs entreprises, les Kozaks de Sibérie s'emp
a r è r e n t , sous les ordres d'Yermak, et par nn simple conp de main,
d'un immense pays dont l'importance réelle pour la Russie n'a commencé
il être bien comprise que tout récemment. Un antre Kozak,
Moskvitine, arriva, par une immense ste|)|)e de neige, jusqu'au grand
Océan. Un troisième, Déehoev, se hasarda sur un canot fragile jusqu'il
la mer Glaciale, an pôle arctique, et découvrit le premier le détroit qui
sépare l'ancien monde du nouveau continent.
Si l'association kozake ne rencontra pas en Sibérie un ennemi aussi dangereux
ni aussi 0|]iniàtre qu'en Europe, elle y trouva pourtant, dans le
climat et les localités mémo, des difficultés qui n'existaient pas ailleurs
e t dont il lui fallut triompher. La fondation et la conservation de places
complètement isolées, cernées par des peuples ennemis et tout à fait
sauvages, situées il plusieurs milliers de verstes de la patiâe, témoignent
de l'incroyable énergie et de l'espj-it entreprenant des Kozaks, qui ne
se laissèrent décourager par aucun obstacle. La prise de possession de
la partie supérieure de l'Amour avait déjii été effectuée dans le courant
du dix-septième siècle; mais cette eonqnêtc fut perdue par la paix de
Xcrtehinsk en 1C89, sans qu'il en pût être rien imputé anx Kozaks, et
ce ne fut que près de deux cents ans plus tard que la domination russe
s'y consolida définitivement.
Les Kozaks de Sibérie proviennent d'abord des premières troupes armées
émigrées en Sibérie, puis de milliers d'individus attires dans cette
contrée par l'appiit dn gain et le goût des aventures, on chassés par
la crainte des chMiments, Ils ont reçu tout récemment une nouvelle
oiganisation et occupent surtout la ligne frontière méridionale de la
Sibérie occidentale, on formant une chaîne non interrompue depuis le
t e r r i t o i r e des Kozaks d'Orenbourg jusqu'aux contrées du lac Issy-Koul,
et des postes isolés an nord-est de cc lac.
L ' é t r o i t territoire des Kozaks de Sibérie, qui s'étcml le long de la
steppe des Kirghiz, jirotégé par nn gjaud nombre de postes isolés, forme
une plaine couverte de forêts de bouleaux et de laes remplis d'eaux
douces ou salées, Lenrs demeures sont intiniment pins propres et plus
spacieuses que celles de leurs voisins les Kozaks d'Orenbourg, dont ils
se distinguent aussi très-avantageusement pai- un bel extérieur, par l'agilité,
l'adresse, la force, l'intelligence et une existence pins large.
On a tiré, il n'y pas longtemps, des Kozaks de Sibérie, une troupe
nonvellc et indépendante que l'on nomme Kozaks de la ïransba'ikalie,
an.\quels appartiennent des liouriates sur l'Onon et le Chillia ; et on a
aggloméré sur l'Anujnr môme et sur l'Oussoui-i des Kozaks nommes Kozaks
de l'Amour, dont une partie a été tirée de la Sibérie et transférée
dans ces contrées, et nue antre des colons militaires et de toutes sortes
d'individus issus en générai des races sibériennes.
Le heu qui unit ces éléments de natures si diverses, cssenticllemejn
militaire et non pas national, en fera eertainemeiit par la suite, avec
le concours des circoiistanccs locales, une classe de Kozaks i part et
tout .à fait distioetc de celles qui existent déjà dans les autres contrées
de la Russie. On voit doue que les Kozaks en Sibérie ne forment pas
un ensemble national ; qu'ils ne possèdent du système kozak que les
formes extérieures, et qu'ils appartiennent d'ailleurs eoiii]il6tcinent, par
leur genre de vie, ii la catégorie des tinsses de la Sibérie.
Il n'y a que très-peu de Serbes dans l'empire russe ; on n'y en compte
environ que 1,600 ; ils liabilient les gouvernements d'Yélratériiioslav et
(le Klierson, Ce sont des émigrés de date récente, qui ont adoplé beaucoup
d'usages petits-rnssiens. I,es premiers Serbes arrivèrent dans le
midi de la Russie vers le milieu du siècle précédent, on qualité
Ions, sous la conduite d'un colonel nommé Kliorvatc, et se confondirent
bientôt avec le reste de la population,
La nation serbe (illyrienne) occupait, dès le septième siècle de notre
ère, les eontrocs situées sur les rives méridionales de la Sava jnsqn'aux
frontières de l'Albanie, et sur la iVIorava jusqu'aux cotes de l'Adriatique,
Quelques historiens byzantins ont fait coimaitre lenrs moeurs simples
et liospitalières, leur amour pour le chant et la poésie, leur intrépidité
guerrière et leur haine énergique pour leurs oppresseurs • les
descriptions que nous trouvons dans leurs écrits s'aceordciit encore avec
les particularités du caractère national des Serbes actuels.
Au septième siècle, ils rce,urent le b.iptéme catholique romain, et deux
cents ans plus tard, la Servie ayant été placée sons le protectorat des
empereurs byzaulins, la confession grceqne se réiiandit aussi parmi les
Serbes. Dmis la période qui s'élend depuis cette époque ¡nsqu'à la conquête
de Constantinople par les Osuianlis, et en partie même encore
pendant la domination des ïiircs, on vit s'élever en Servie des |,rinccs
et des héros. Parmi eux on doit signaler Ktienne Némania, qui .ayant
été institué Iiar l'empereur Emmanuel Konnièue pour gtmveri'icr la Servie
proprement dite, fit la conquête de la Bosnie et devint le chef d'une
dynastie qui porta pendant environ deux cents ans sa couronne et son
iiom. Ce grand souverain (grand joupan) posa aussi les fondements d'une
Inerarehic nationale qui devint insensiblement, sons ses successeurs une
institution eomplétemcnt indépendante et contribua beaucoup il servir
les intérêts du troue. Le clergé, jouissant des privilèges les plus étendus
elait tenu de veiller sévèrenieut à la pureté des nio3nrs, de prévenir
les querelles et de maintenir la paix dans les familles. Le plus puissant
« m e s i è c e
L'oppression turque avait pesé pendant plus de trois cents ans siii
les eontrocs slaves dn Danube, lorsque 1« population de la Servie
à des traitements dont la rigueur augmentait de jour en jour et menacee
d'une complète ruine, se leva enfin tout entière, ail eoi'umen -
nient de notre siècle, contre ses oppresseurs, et racheta, après des efforts
léroiqucs qui dnrèrent plusieurs années, le droit de conserver sa nation,
alite.. Mai s avant même que cette lutte fût terminée, le peuple sorbe
par les productions de son intelligence, avait jnstitié anx yeux du mondé
l'I n l L r '
Taudis que les rives de la Sava et,de la Morava fnmalent encore du
sang versé par les Serbes pour racheter leur indépendance, on entendit
les ce os retentir des chants de la remarquable poésie nationale qui venait
deelore parmi eux. Le goiit dn chant et de la poésie qui distingue
™ general les Slaves n'a rien produit de pins noble et de plus grLÎ
qnc les hymnes guerrières qui éclatèrent dans les gorges des montagnes
onbliees de la Servie. A cêté d'admirables chants lyriques on y troirvalt
une poe.sie epiqiie dans laquelle la n.ation reproduisait non-seulement les
souvenirs (l'an passé glorieux, mais aussi celui de ses vieissiindes pei.
la période de l'oppre.,sion, et eiilin les combats récents par lesquels
e peuple avait su reconquérir son indépendanec. La douce harmonie de
la langue serbe est nn gracicnx oruement qui reli.ausse encore le mérite
de ces creations d'un si puissant intérêt.
Coiiiptaut actuellement six millions d'Ames dont la moitié environ profe.
sse la religion grecque, plus d'un tiers le catholicisme, et 600 000
i pen près l'islamisme, les Serbes représentent génér,alement nue race
<1 hommes beaux et forts. La moitié de la nation est placée sons l'.auton
t e turque, l'autre sous la souveraineté autricliiennc. Les deux tiers
de ces derniers appartiennent i l'Eglise grecque.
B l i L G ARS ,
Los liiilgars fout, comme les Serbes, partie des Slaves du groupe
- t . , n e du snd-est ou des Slaves de l'est, et ils n'Habitent les conmcridionales
de la Russie d'Europe qu'à titre d'émigrés ou de
r •" - ' . . " t i ^ . n e siècle qu'ils sont
le ; ™ ac tue l -
» au nombre de 59,000 à,nés, dunt 45,000 on «e.ssarabie, „,000
t'oiipes plus ou moins grands.
lie '•5 0 0 ^ ces derniers an nombre
8 i = " l c e q ; , e '
"laliométans et 300,000
w ^ i c "" " "
•e sud d 1 Pi " "" ™ i"'"- ' la'-t«ge vers
Celle é,i i 1, T r: r ; 'T I' " r' T ' l™™. o e s helléniques.
'les lluh, ' • "" ^»"l"'- laboHenx
" " " m o i u , K "" ""'""""'-i™ l>"l"'la«»" nir.ale, ils forment
" ' • " l o p e , sans en cxccpter même les Crocs
Dans les conti'ées dn Danube inférieur, demeures primitives des Shaves
les finlgars étaient restés soumis l'influcnec des Circes voisins et des
hordes nomades de l'est. Ils doivent leur dénomination aetnellc un
peuple onralique probablement afllilé ,anx Ilans (Chuns, Khoninis) et anx
Mad.gyars (Magyars), qnl régna pendant quelque temps dans la Ilnigarie
actuelle. Quoique vainqueur, cc peuple finit par se fondre avce les vaincus
et ne Icnr baissa que son nom, ainsi qu'on l'avait vu précédemment
à propos des Varaigncs vis-à-vis des Slaves de l'est dans la Russie actuelle.
Sons les empereurs de Byzancc, les Bnlgars fondèrent nn puissant
emiiire dont les parties méridionales, surtout la Bnl.garic actuelle,
après la domination des Magyars, tomlièront en partage àByzance, dont
la décadence avait déjà eommcncé.
Les Slaves dn sud devinrent généralement et a,ssez facilement cliréticns,
les Serbes dès le commencement du septième siècle, et les Slaves
de j\faeédoinc et de Tlirace daos le siècIc siiiv.iiit. ri y eut toutefois,
eliez les Slaves bnlgars, quelque résistance, non de la p.art de la
nation soumise, mais dn côté des vainqueurs. Lorsque le prince Boris
eut reçu le b.iptême, llélémciit slave reprit le dessus, et les vainqueurs
se confondirent rapidement avec les vaincus. Depuis la prise de Oonstanlhioplc
par les 'Turcs, les lînlg.ars sont restés jusqu'à ec jour rayas
de I cmiilre oltoman.
Les Bnlgars dn nord diffèrent très-essentiellement de ceux du sud du
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